J.O.: cérémonie « d’ouverture »… Vraiment ?

par | 31 juillet 2024 | 4 Commentaires 

Maintenant que nous sommes entrés dans le vif du sujet, que les épreuves spor­tives ont bien com­men­cé, j’ai­me­rais reve­nir, à froid, sur les polé­miques créées par cette céré­mo­nie d’ou­ver­ture, his­to­ri­que­ment ori­gi­nale. À plus d’un point.

L’idée de la pré­sen­ter au-dehors de l’en­ceinte fer­mée et sanc­tua­ri­sée d’un stade est quand même un apport très inté­res­sant, don­nant la pos­si­bi­li­té à un nombre net­te­ment supé­rieur de visi­teurs hors caste, hors élite, (mais tout de même munie d’un QRCode !) de pou­voir admi­rer le spec­tacle.
Les équipes, défi­lant sur des bateaux, étaient bien plus visibles sur cette longue dis­tance de quais pari­siens, per­met­tant une com­mu­nion, un contact, et une vision beau­coup plus pré­cis avec le public mas­sé en nombre sur les tri­bunes ins­tal­lées en bord de scène et de Seine. On pas­se­ra sim­ple­ment sur la bourde du CIO, trai­tant la Corée du Sud de répu­blique popu­laire… La délé­ga­tion fran­çaise gagnant le pom­pon haut la main à l’ap­plau­di­mètre, chau­vi­nisme spor­tif oblige, preuve d’un natio­na­lisme étroit tou­jours ancré dans l’in­cons­cient col­lec­tif comme aurait dit Carl Gustav Jung, ce qui a dû pro­fon­dé­ment déplaire aux orga­ni­sa­teurs, tant offi­ciels que scé­niques. Et qui fait ce matin vomir de haine l’é­lu insou­mis Arnaud Saint Martin, mais c’est de bonne guerre.

Les rituels olym­piques furent mai­tri­sés, du lever des cou­leurs d’un dra­peau his­sé à l’en­vers, à l’hymne, et bien sûr à l’al­lu­mage de la flamme après des der­niers relais, espé­rés et atten­dus, même si l’ordre res­tait incon­nu. Zidane, Nadal, Lewis, Comaneci, Williams, Manaudou et les autres, tous immenses cham­pions ayant brillé à leur époque sur ces jeux. Vint le der­nier relais por­té par les géants Perec et Riner, ayant tous deux reçu la flamme du valeu­reux Charles Coste, plus vieux médaillé olym­pique fran­çais qu’on a lais­sé seul sous la pluie alors qu’un Tony Estanguet béné­fi­ciait d’une sou­brette pré­po­sée au para­pluie ! Je n’ai pas pu m’empêcher alors de pen­ser, mal­heu­reu­se­ment, au mes­sage sub­li­mi­nal du film « Intouchables » : une socié­té euro­péenne qui se meurt en fau­teuil rou­lant, rem­pla­cée par cette « créo­li­sa­tion » tant sou­hai­tée par Mélenchon. L’avenir dira ce qu’il en est…
Céline Dion, gué­rie pour l’oc­ca­sion d’un wee­kend, à coup de mil­lions d’eu­ros, de sa mala­die du corps raide (la même que Strauss Kahn ?) conclut la soi­rée en assé­nant quand même un magni­fique « Hymne à l’a­mour » depuis le deuxième étage de la Dame de fer.

Le spec­tacle, « annexe » en soi, laisse pour autant beau­coup à redire, mal­gré quelques beaux effets. Tout avait bien com­men­cé pour­tant, avec ces feux de Bengale tri­co­lores ser­vant de por­tail d’en­trée aux bateaux des équipes, au son d’un accor­déon qui fut naguère un des sym­boles de ce Paris tant abhor­ré par les « créa­teurs » actuels.

La pres­ta­tion très atten­due de Lady Gaga, gri­mée en Zizi Jeanmaire pour l’oc­ca­sion, toute de truc en plumes roses vêtue, fut, parait-il… enre­gis­trée à l’a­vance par peur de la pluie et inté­grée au repor­tage télé… Magie de ce que l’on veut nous faire prendre pour du « direct ». Quand on vous dit qu’il faut se méfier le la TV

Les dan­seuses du Moulin Rouge, sor­ties de leur cadre habi­tuel, avaient bien du mal à ajus­ter leur cho­ré­gra­phie, et le French Cancan man­quait sérieu­se­ment de coor­di­na­tion… l’ab­sence d’ailes au Moulin pen­dant plu­sieurs semaines peut-être ?

Une petite intru­sion noc­turne dans le musée du Louvre, d’où les per­son­nages des tableaux s’é­taient échap­pés pour se retrou­ver dans la scène, Joconde com­prise. Faut-il y voir la volon­té de jeter l’art clas­sique euro­péen au pro­fit d’un art « nou­veau », dont on décou­vri­ra la sub­ti­li­té plus tard ?

La « déconstruction » voulue par les organisateurs commence à prendre couleur, mais on n’a pas encore tout vu.

Révolution ! Celle de 1830 d’a­bord, peu importe la chro­no­lo­gie. Une recons­ti­tu­tion de « La liber­té gui­dant le peuple ». Puis bien sûr l’i­co­nique, celle de 1789. Ce sont les murs de la Conciergerie qui sont ain­si écla­bous­sés d’un sang pyro­tech­nique qui semble dégou­li­ner des façades de l’an­cienne pri­son du Parlement de Paris, alors qu’aux fenêtres, appa­raît une Marie-Antoinette déca­pi­tée, tenant sa tête entre ses mains, sym­bole jouis­sif de la fin san­glante d’un ordre ancien que ché­rissent les actuels admi­ra­teurs d’un Robespierre ou d’un Saint-Just. Morbidité, vio­lence, le nou­veau cre­do woke monte en puis­sance sur les quais de Paris, pas révol­tés pour deux sous.

La Bibliothèque natio­nale, elle, aux yeux des wokistes, ne com­prend bien sûr que des ouvrages clas­siques mais sul­fu­reux à leur époque : la phi­lo­so­phie LGBT est là magni­fiée par les trois visi­teurs, s’en­gouf­frant ensemble dans un appar­te­ment pari­sien pour visi­ble­ment y pas­ser la soi­rée en « trouple ». Même la Patrouille de France, qui passe à ce moment dans le ciel de la capi­tale, se pare de rose pour y tra­cer un monu­men­tal cœur. La sopra­no Axelle Saint Cirel est alors dévoi­lée sur le toit du Grand Palais, enton­nant la Marseillaise, agrip­pée à un mât où flotte le dra­peau tri­co­lore. Belle image, belle pres­ta­tion vocale, mais qui ne fera pas oublier celle de Jessie Norman en… 1989 !

Vint alors l’hom­mage à dix femmes fran­çaises, d’Olympe de Gouges (qui a rejoint Marie-Antoinette sur l’é­cha­faud, mais qui n’eut pas droit à la même repré­sen­ta­tion san­gui­no­lente) à Gisèle Halimi, l’a­vo­cate de la cause des femmes. Il paraît que la sta­tue de Simone de Beauvoir est res­tée dans la Seine… Elle res­sor­ti­ra peut-être à Billancourt, il ne faut pas désespérer !

On peut pas­ser rapi­de­ment sur les pres­ta­tions de break­dance et de rap qui ont sui­vi, celles-ci n’ayant aucun inté­rêt artis­tique, mais ser­vant pro­ba­ble­ment à meu­bler l’in­ter­valle entre les groupes de bateaux. On peut pas­ser éga­le­ment sur Aya Nakamura bre­douillant et mixant Aznavour et Djadja, tout en humi­liant la Garde nationale.

Vint alors le « clou » du spec­tacle sur la pas­se­relle Debilly, avec un hom­mage à la mode fran­çaise et un défi­lé de « créa­teurs » sem­blant avoir été mis là pour confir­mer ce que la majo­ri­té des Français pense de ces cos­tumes que per­sonne, au grand jamais ne por­te­ra.
Ces top-models de car­na­val furent vite rem­pla­cés par tout un assor­ti­ment d’in­ver­tis des deux bords, drag-queens ridi­cules et pathé­tiques. Toute cette faune voyant son rim­mel cou­ler sous la pluie qui, bien que salu­taire, n’ar­rive pas à laver toute cette misé­rable bouillie dif­forme et colo­rée. Cette faune asexuée pre­nant des poses et des posi­tions dans un concours obs­cène qui ne ravit en fait que les bobos pari­siens sor­tis de leur Marais. Certains y devi­nèrent la « Cène » de Léonard de Vinci, d’autres, « Le fes­tin des Dieux » de Jan van Biljert, ce que reven­dique d’ailleurs d’une manière un peu crain­tive le « créa­teur » Thomas Jolly. D’un côté, les catho­liques sont cho­qués, on le serait à moins, bien que les évêques de France furent pour le moins com­pré­hen­sifs, recon­nais­sant que… « La céré­mo­nie d’ouverture pro­po­sée par le COJOP a offert hier soir au monde entier de mer­veilleux moments de beau­té, d’allégresse, riches en émo­tions et uni­ver­sel­le­ment salués. » Toujours tendre l’autre joue… D’autres reli­gions de paix et d’a­mour, ne se seraient sûre­ment pas lais­ser insul­ter de la sorte sans une réac­tion un peu plus vio­lente. Mais là, il aurait fal­lu prendre des risques, et le cou­rage n’est pas du genre de la mai­son. On n’est Charlie que pen­dant un court moment.

D’un autre côté, si l’on dési­rait célé­brer un côté fes­tif sous le signe d’un ban­quet des dieux sur l’Olympe (et oui… il fal­lait bien une réfé­rence…) sous la pré­si­dence d’Apollon icône de la beau­té, nul n’é­tait besoin d’y mêler gros­siè­re­té et vul­ga­ri­té, en affi­chant un Dionysos Grand Schtroumpf adi­peux, pitoyable et pathé­tique.
Bref un tableau qui fit l’u­na­ni­mi­té contre lui dans presque tous les pays du monde, cer­tains ayant même cen­su­ré la séquence !!! Même à la TV algé­rienne, on s’est indi­gné… c’est dire. Les admi­ra­teurs, eux, invoquent l’es­prit d’ou­ver­ture, la tolérance.

Mais l’ouverture à quoi ?

Uniquement à leur petit monde, frus­tré de ne pas être mis en avant dans toutes les cir­cons­tances. On montre des pan­tins colo­rés, des bar­bus maquillés, des « hommes » en résilles, assu­mant une « fier­té » for­te­ment dépla­cée. La seule fier­té en véri­té étant de mon­trer au monde leur esprit refou­lé. Tous les homo­sexuels ne ren­trant heu­reu­se­ment pas dans cette caté­go­rie, la plu­part vivant leur sexua­li­té dis­crè­te­ment, comme tout un cha­cun, res­pec­tant la socié­té qui les accepte sans deman­der une « ouver­ture » sur leurs vies intimes.

Quant à la tolé­rance, au début du XXe, Paul Claudel avait décla­ré qu’il y avait « des mai­sons pour ça ». Ces mai­sons, comme l’é­cri­vain, ont dis­pa­ru depuis long­temps, et la tolé­rance avec elle. Car ceux qui nous parlent de tolé­rance, ne l’ap­pliquent en fait hypo­cri­te­ment qu’à eux seuls. Pousseraient-ils la tolé­rance, à mettre en valeur un ᛋᛋ, ou un toré­ro, pour reprendre des exemples choi­sis par Renaud dans sa « Miss Maggie » ?
Je passe sur l’hymne des bobos à bisou­nours « Imagine », qui comme l’a fran­che­ment décla­ré Daphné Bûrki (pas encore Burqa mais ça vien­dra), reste un hymne anti-pater­na­liste, anti-natio­nal, anti-reli­gieux, anti-tout ! Il célèbre bien tout ce que cette faune adore.

On nous avait prévenus : cette cérémonie d’ouverture serait déstructurante, déconstructrice

On ne croyait pas qu’elle irait si loin. Aujourd’hui, nombre de nos com­pa­triotes ont honte du spec­tacle mon­tré par Macron et sa clique de dégé­né­rés au monde entier. Ce n’é­tait pas du tout ras­sem­bleur comme cela aurait dû être, comme l’ont été toutes les céré­mo­nies d’ou­ver­ture des jeux des der­nières olym­piades, aux­quelles on n’a pu repro­cher que des res­sen­tis esthé­tiques per­son­nels, mais au contraire un hymne à l’i­déo­lo­gie LGBT, glauque et woke. Ne man­quaient que les zoo­philes et les pédo­philes (encore que, en cher­chant bien…) à cet hymne qui a ravi la faune inver­tie du pari­sia­nisme bobo. En faire une tri­bune à par­tir du plus grand évé­ne­ment spor­tif mon­dial res­te­ra à jamais une tâche indé­lé­bile sur la tunique de nos gouvernants.

Patrice Lemaître

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Patrice Lemaître

4 Commentaires 

  1. Cela aurait pu être si beau…
    J’ai res­sen­ti un malaise en voyant cer­tains tableaux.
    Où se trouve l’es­prit spor­tif Olympique dans tout ça ??
    Je n’ai rien contre les per­sonnes « dif­fé­rentes » mais là, fran­che­ment trop, c’est trop.

    La pluie s’é­tant invi­tée au spec­tacle, faut-il y voir (peut-être??) les larmes de nos anciens devant la déca­dence de notre pays.
    Selon les paroles de madame Hidalgo (je suis très fière de l’au­dace et de la liber­té de ton qu’il y a eu pour mon­trer la beau­té de la diver­si­té)
    En ce qui me concerne, je suis attris­tée. Cette France n’est plus ma France.

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  2. Un spec­tacle fait pour être vu sur grand écran. Sur place aucun spec­ta­teur du bord de scène n’y a vu quoi que ce soit. Imaginez-vous assis sur un gra­din d’où vous n’a­vez aucune chance de voir ce qui se passe sur la pas­se­relle, etc. etc. sans un écran tout proche. Des scé­nettes par-ci par-là sans conti­nui­té, invi­sibles des spec­ta­teurs dûment arro­sés ! Ça c’est juste « tech­nique », un machin audio-visuel de bout en bout, avec des scènes enre­gis­trées, bref un mon­tage. Tout ça pour ça ? Sur le fond et la sym­bo­lique, tout le mal qu’il fal­lait en dire l’a été, une céré­mo­nie « sata­nique » certes, mais QUI ? se cache der­rière le masque du démon ?

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  3. Normalement, c’é­tait les échan­tillons des spec­tacles, de caba­ret et du franche kan­kan … Faute de névrosé(e)s et pour amor­tir les frais géné­raux de soins psy­chia­triques, les droits ont été bra­dés au CIO et à la mémé-rie de Paris !

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