La Prophétie du Grand Monarque

par | 13 sep­tembre 2024 | Aucun com­men­taire

Transcription réac­tua­li­sée d’un entre­tien de Pierre-Émile Blairon avec Thierry Durolle pour EuropeMaxima en 2017

1. Lorsque l’on regarde la note bio­gra­phique de vos ouvrages il est ques­tion de deux pas­sions : la Provence et la spi­ri­tua­li­té tra­di­tion­nelle. La Dame en Signe Blanc(1) réunit ces deux pas­sions qui vous sont chères. Par quelle « intui­tion intel­lec­tuelle » avez-vous opé­ré cette jonc­tion ?
J’avoue que cette expres­sion « intui­tion intel­lec­tuelle », quand je l’ai lue sous la plume de Julius Evola (mais je crois qu’elle pro­vient de René Guénon), m’a décon­te­nan­cé tel­le­ment ces deux termes sont anti­no­miques, en tout cas, dans l’acception que nous lui don­nons aujourd’hui ; il n’est rien de plus éloi­gné d’un intel­lec­tuel que l’intuition.
Si j’ai bien com­pris le sens que vou­lait lui don­ner Evola, « l’intuition intel­lec­tuelle » fait qu’un être dif­fé­ren­cié ne peut pas se trom­per car il porte en lui, natu­rel­le­ment, comme un don, comme une mis­sion – un don est une mis­sion, sinon, à quoi ser­vi­rait-il ? Cet héri­tage supra-humain qui lui a fait choi­sir la Voie des Dieux, olym­pienne, aris­to­cra­tique, plu­tôt que la Voie des Pères, héri­tage qui lui a fait choi­sir l’immortalité des dieux, même si elle est, de fac­to, inac­ces­sible, plu­tôt que la labo­rieuse suite ligna­gère des géné­ra­tions humaines sans aucune trans­cen­dance.
Pour en reve­nir à mes choix, il est évident que j’ai vou­lu conju­guer mon désir de com­prendre le monde à son plus haut niveau, cos­mique, et mon besoin d’enracinement, de réen­ra­ci­ne­ment, en ce qui me concerne — je suis né dans une ancienne pro­vince fran­çaise qui n’existe plus — du sol qui vous porte, ou, mieux, qui vous a vu naître, la tête dans les étoiles, les pieds sur terre, image qui résume cette recherche de l’équilibre qui est la base même de l’identité indo-européenne.

2. Votre inté­rêt pour la Provence vous a ame­né à étu­dier l’œuvre de Nostradamus, figure énig­ma­tique dont cer­taines pré­dic­tions sont plus que trou­blantes… Pensez-vous que ce der­nier déte­nait un savoir tra­di­tion­nel ?
La figure de Nostradamus a été ter­nie par les nom­breux exé­gètes qui se sont ser­vis de son nom pour faire connaître le leur, sans bien com­prendre le per­son­nage et son œuvre.
On a pré­sen­té Nostradamus soit comme un astro­logue, char­la­tan revê­tu d’une longue robe bleue par­se­mée d’étoiles, une boule de cris­tal à la main, soit comme un « huma­niste » parce qu’il vivait à l’époque de la Renaissance, soit comme un méde­cin qui soi­gnait par les plantes au risque d’être inquié­té par l’Inquisition. En véri­té, Nostradamus a pas­sé sa vie à acqué­rir toutes sortes de connais­sances : alchi­miques, astro­lo­giques, astro­no­miques, médi­cales, his­to­riques, méta­phy­siques… pour mener à bien une mis­sion dont il était conscient d’être por­teur : annon­cer aux humains du XXIe siècle le sort qui les attend : la fin d’un cycle mais le com­men­ce­ment d’un nou­veau en même temps, enfin, juste après… J’ai sous-titré la bio­gra­phie que j’ai consa­crée à Nostradamus parue aux édi­tions Hyperborée : « Le mes­sa­ger des dieux ».

Pierre-Émile Blairon - Nostradamus le messager des dieux

Nostradamus a vécu pen­dant ce qu’on a appe­lé la Renaissance, période qui consti­tuait un palier dans le cours de l’Âge de fer, le cycle final et, comme tel, nous sommes en pleine inver­sion des valeurs : la Renaissance signi­fie le début de la fin comme le siècle des Lumières celui de l’obscurcissement du monde, et la Révolution fran­çaise le triomphe du maté­ria­lisme bour­geois.
Nostradamus a bâti sa renom­mée sur ses Prophéties, énon­cées en qua­trains (quatre vers), réunis en cen­tu­ries (par cent).
On croit que les pro­phé­ties sont uni­que­ment d’origine mono­théiste parce qu’on connaît les pro­phètes chré­tiens, musul­mans et juifs mais, en réa­li­té, les plus anciens pro­phètes connus sont les mages chal­déens, donc pré­mo­no­théistes.
Nostradamus est au car­re­four de toutes ces cultures. Il disait qu’il tenait sa science à la fois des Indiens, des Chaldéens, des Cabalistes et des druides.
Alors, quelles sont les ori­gines de la pro­phé­tie du Grand Monarque, à laquelle Nostradamus a consa­cré une par­tie de son œuvre ?
Le légen­daire chré­tien a attri­bué des pro­phé­ties concer­nant le Grand Monarque à de grands noms du chris­tia­nisme comme Saint-Augustin, théo­lo­gien du IVe siècle, l’un des pères de l’Église, né en Afrique du Nord ou Saint-Rémi, évêque de Reims au Ve siècle, qui bap­ti­sa Clovis ; on lui attri­bue cette pro­phé­tie qui résume assez bien la vision que les chré­tiens et les monar­chistes ont du Grand Monarque :
« Vers la fin des Temps, un des­cen­dant des rois francs règne­ra sur tout l’empire romain. Il sera le plus grand des rois de France et le der­nier de sa race. Il arri­ve­ra comme par miracle. Il sera de la vieille Cape. Le trône sera posé au midi. Après un règne des plus glo­rieux, il ira à Jérusalem, sur le Mont des Oliviers, dépo­ser sa cou­ronne et son sceptre, et c’est ain­si que fini­ra le Saint Empire romain et chré­tien ».
Pour les chré­tiens, Le Grand Monarque est le repré­sen­tant du Christ qu’il envoie sur Terre pour annon­cer et pré­pa­rer son retour, l’antéchrist, avant le Christ. Il ne faut donc pas le confondre avec le retour du Christ lui-même, ni avec l’antichrist, per­son­nage éla­bo­ré par les forces sata­nistes, qui va repré­sen­ter l’inversion des valeurs qui est inhé­rente à la fin d’un cycle.
Ces sup­po­sées pro­phé­ties – sup­po­sées car nous res­tons dans le domaine de la légende, ain­si que pour de nom­breuses autres pro­phé­ties attri­buées à d’autres saints et bien­heu­reux, ont été ras­sem­blées dans un recueil datant du XVIe siècle, le Liber Mirabilis. L’Église catho­lique n’a jamais vali­dé aucune de ces pro­phé­ties, tout en ne les dénon­çant pas formellement.

Deux exemples à l’attention de ceux qui pensent que Nostradamus n’est qu’un doux poète plus ou moins sur­réa­liste, ou, pire, un impos­teur ou un char­la­tan qui écrit des vers incom­pré­hen­sibles pour ne pas être démasqué.

A. Dans sa Lettre à Henri, roi de France second, Nostradamus a pré­dit, au mois près, le début et la fin de la Révolution bol­che­vique en Russie, et le temps qu’a duré son pou­voir :
Et ce sera au mois d’octobre qu’une grande trans­mu­ta­tion sociale sera faite. […] Il s’ensuivra des chan­ge­ments extrêmes, des ren­ver­se­ments de gou­ver­ne­ments en même temps qu’une grande guerre mon­diale. Ce sera la pul­lu­la­tion de la nou­velle Babylone, fille misé­rable de la pre­mière, mais beau­coup plus grande dans ses abo­mi­na­tions et par le nou­vel holo­causte plus hor­rible encore que le pre­mier, et son règne ne tien­dra seule­ment que sep­tante trois ans et sept mois.
La grande trans­mu­ta­tion sociale : La Révolution d’Octobre en 1917.
Septante-trois ans et sept mois plus tard : cela nous amène au mois de juin 1991, date à laquelle Boris Eltsine arrive à la Présidence de la nou­velle Russie.
La pul­lu­la­tion de la nou­velle Babylone : l’extension du com­mu­nisme inter­na­tio­nal.
La pre­mière guerre mon­diale.
Fille misé­rable de la pre­mière : la Révolution sovié­tique est la fille de la Révolution fran­çaise.
Nouvel holo­causte plus hor­rible encore que le pre­mier : le mas­sacre de la famille impé­riale russe après celui de la famille royale française.

B. L’explosion des Tours jumelles à New York
Autre exemple, l’événement le plus emblé­ma­tique de ce XXIe siècle qui com­mence, l’explosion des tours jumelles de New-York le 11 sep­tembre 2001.
C’est le qua­train VI-97.
Cinq et qua­rante degrés ciel brus­le­ra
Feu appro­cher de la grand cité neuve,
Instant grand flamme esparse sau­te­ra
Quand on vou­dra des Normans faire preuve
Cinq et qua­rante degrés : en fait 40,5 ; la lati­tude de New-York est exac­te­ment de 40,43° en sys­tème déci­mal ; Nostradamus a arron­di à 5, autre­ment dit cin­quante pour don­ner la lati­tude presque exacte d’une ville qui n’existait pas encore.
Feu appro­cher de la grand cité neuve : un feu en dépla­ce­ment (les avions) qui approchent de New-York.
Instant grand flamme esparse sau­te­ra : une grande explo­sion
Quand on vou­dra des Normans faire preuve : quand on vou­dra éprou­ver les Normans (les hommes du Nord, les pre­miers colons étaient hol­lan­dais).
En 2024, nous sommes quelques-uns à pen­ser que cet évé­ne­ment a été créé de toutes pièces par la CIA pour per­mettre aux Américains de déclen­cher la deuxième guerre du Golfe.

C. Le Grand Monarque et l’invasion musul­mane
Ces pré­dic­tions sont, en quelque sorte, un don des dieux, c’est-à-dire quelque chose qu’on ne peut pas expli­quer ration­nel­le­ment.
Mais d’autres peuvent s’expliquer par la méthode de la déduc­tion, les évé­ne­ments du pas­sé se renou­ve­lant dans le futur. Ainsi, Nostradamus a pré­dit pour ce début du XXIe siècle ce qui semble être une inva­sion musul­mane qu’il a cou­plée avec l’invasion des Nordiques qui s’est dérou­lée en 102 avant l’ère chré­tienne, celle qui a été arrê­tée par les légions romaines de Marius à Aix-en-Provence, plus pré­ci­sé­ment de Roquefavour à Pourrières sur la route de l’Italie.
Il y a plu­sieurs qua­trains qui concernent cet évé­ne­ment (qui ne s’est pas encore pro­duit dans sa tota­li­té, c’est-à-dire dans sa réso­lu­tion finale), j’en donne quelques-uns.

Le pre­mier annonce une nou­velle grande bataille, non loin de Roquefavour

Quatrain III-99
Aux champs her­beux d’Alein et du Varneigne,
du mont Lebron proche de la Durance,
camps de deux parts conflict sera si aigre,
Mésopotamie défailli­ra en la France.
Alleins et Vernègues sont deux vil­lages proches l’un de l’autre au nord d’Aix, proches aus­si du Luberon (mont Lebron). Mésopotamie : La Syrie et l’Irak, défailli­ra : défer­le­ra. C’est déjà le cas aujourd’hui.

Quatrain III-61
La grande bande & secte cru­ci­gère,
se dres­se­ra en Mésopotamie :
du proche fleuve com­pai­gnie legiere,
que telle loi tien­dra pour enne­mie.
Une secte (la secte mon­dia­lo-sata­niste ou bien une secte isla­miste ?) vou­lant atten­ter à la croix, les chré­tiens d’Orient, en Mésopotamie, la Syrie, pays dans lequel coule l’Euphrate, com­pa­gnie légère : la modeste armée syrienne, consi­dé­rée comme enne­mie par l’Occident, la « com­mu­nau­té inter­na­tio­nale », comme disent les jour­na­listes subventionnés.

Quatrain I‑18 :
Par la dis­corde negli­gence gau­loise
Sera pas­sage à Mahomet ouvert
De sang trem­pé la terre et mer senoise
Le port pho­cen de voiles et nefs cou­vert
Les Français divi­sés seront négligents et lais­se­ront entrer les musul­mans. La région de La Seyne-sur-Mer sera mise à feu et à sang et Marseille sera enva­hie par mer (les voiles des bateaux, les nefs) et par terre (les voiles), c’en est d’autres mais Nostradamus ne man­quait pas d’humour.

Quatrain V‑75 :
De sang troyen nais­tra cœur ger­ma­nique
Qui devien­dra en si haute puis­sance :
Hors chas­se­ra gens estrange ara­bique,
Tournant l’eglise en pris­tine pré­émi­nence
C’est le Grand Monarque qui appa­raî­tra alors et qui pren­dra la tête d’une armée qui arrê­te­ra l’invasion. Il chas­se­ra les Arabes et impo­se­ra l’Eglise catholique.

Tout ren­tre­ra ensuite dans l’ordre comme l’indique le qua­train X‑79
Les vieux che­mins seront tous embe­lys,
l’on pas­se­ra à Memphis somen­trée,
le grand Mercure d’Hercules fleur de lys,
fai­sant trem­bler terre, mer & contrée.
que nous tra­dui­sons ain­si :
Nous retrou­ve­rons les che­mins embel­lis du pas­sé
Lorsque les forces orien­tales auront été maî­tri­sées
Le Grand Monarque plan­te­ra alors son éten­dard
Frappé de la fleur de lys
Faisant trem­bler terre, mer et contrées enne­mies.
Nostradamus fait coïn­ci­der la vic­toire du Grand Monarque sur les musul­mans avec le renou­veau de l’Âge d’or, qui appa­raît dès la fin de l’Âge de fer : les che­mins embel­lis du pas­sé.

3. En 2015 paraît La Roue et le Sablier(2). Tout d’abord nous devons saluer la qua­li­té de cet ouvrage qui expose de façon claire et concise une vue du monde à la fois tra­di­tio­na­liste, au sens gué­no­nien, et païenne. Est-ce que ce livre rentre en réso­nance avec La Dame en Signe Blanc ?

Pierre-Émile Blairon - La roue et le sablier - Bagages pour franchir le gué

Le titre, La Roue et le sablier, indique deux sym­boles, la roue repré­sente le monde pro­fane qui tourne autour du moyeu qui, lui, est fixe. Celui-ci repré­sente le domaine des dieux qui font tour­ner le monde (la roue). C’est la Tradition pri­mor­diale, immuable et pérenne. Plus on se rap­proche du centre, du moyeu immo­bile, et plus on se rap­proche du monde spi­ri­tuel, et, inver­se­ment, plus on va vers le grand cercle, celui qui va tou­cher le sol dur, la terre, et plus on est dans le maté­riel.
Le sablier repré­sente certes le temps, mais aus­si la tri­fonc­tion­na­li­té. Au som­met du sablier, la pre­mière fonc­tion, celle du prêtre et du roi, celle des conduc­teurs, puis, au centre, dans le gou­let d’étranglement, la deuxième fonc­tion, celle des pro­tec­teurs, et en bas, celle des pro­duc­teurs. Lorsqu’on arrive à la fin d’un cycle, les fonc­tions sont inver­sées, celle des pro­duc­teurs est en haut, en fait, même les pro­duc­teurs — il y avait une grande noblesse dans le tra­vail du pay­san et de l’artisan — ne pro­duisent plus rien, ou plus grand-chose. On fait sim­ple­ment tra­vailler l’argent (oui, il n’y a que l’argent qui « tra­vaille »).
Celle des conduc­teurs est en bas, ils ne conduisent plus rien du tout, ils sont reje­tés, décré­di­bi­li­sés, moqués.
Celle du milieu, l’armée et la police, est au ser­vice de la fonc­tion qui est en haut, quelle qu’elle soit, sans états d’âme. Lorsque le monde retrouve son équi­libre après la fin du cycle, le sablier bas­cule à nou­veau et tout rentre dans l’ordre.
Ce livre, La Roue et le Sablier, a bien sûr un rap­port avec La Dame en signe blanc, qui est le pre­mier livre que j’avais écrit. En fait, on peut remar­quer que les écri­vains (ceux qui ont quelque chose à trans­mettre, et non pas à gagner) sont comme les peintres qui peignent tou­jours le même tableau.

4. Cela est moins le cas dans La Dame en Signe Blanc mais nous avions remar­qué dans La Roue et le Sablier que vous citiez à plu­sieurs reprises Rudolf Steiner. Envisagez-vous l’anthroposophie de façon posi­tive, bien que cette « seconde reli­gio­si­té », pour emprun­ter l’expression de Spengler, fut dure­ment cri­ti­quée par Julius Evola, ou sépa­rez-vous cette doc­trine d’une par­tie de l’œuvre de Steiner ?

Rudolf Steiner

Steiner, spi­ri­tua­liste chré­tien, a employé l’expression « intui­tion trans­cen­dan­tale » – et nous en reve­nons au début de cet entre­tien – qui me paraît plus appro­priée que celle d’intui­tion intel­lec­tuelle pour dire à peu près la même chose que ce que disaient Guénon et Evola. J’ai, pour ma part, adop­té la for­mule : intui­tion spi­ri­tuelle. Je me suis inté­res­sé plus au per­son­nage qu’au concept d’anthroposophie, qu’il a, à mon sens, lar­ge­ment dépas­sé, par une ima­gi­na­tion foi­son­nante et la créa­tion de mul­tiples concepts à l’intérieur du concept prin­ci­pal qui finit par s’effacer : l’eurythmie, la bio­dy­na­mie (la plu­part des vigne­rons actuels tendent vers cette pra­tique), l’éducation (les écoles Steiner sont très répu­tées) et, tout comme Nostradamus, Steiner avait de véri­tables dons de voyance.
Par exemple, rap­pe­lons-nous ce qu’on a appe­lé la « mala­die de la vache folle » dans les années 1990. Des mil­liers d’animaux furent abat­tus sys­té­ma­ti­que­ment et stu­pi­de­ment, parce que les indus­tries agro-ali­men­taires don­naient à man­ger à ces rumi­nants végé­ta­riens des farines ani­males (vaches qui, mer­veille de la nature, deviennent des bœufs dès qu’elles sont pas­sées par un abat­toir).
Steiner disait, dans une confé­rence don­née en 1923 : « Si le bœuf man­geait direc­te­ment de la viande, il en résul­te­rait une sécré­tion d’u­rate en énorme quan­ti­té, l’u­rate irait au cer­veau et le bœuf devien­drait fou. »
Ou ce qu’il disait en 1916 de ce qu’on appelle aujourd’hui « l’ingénierie sociale », la mani­pu­la­tion des cer­veaux humains : « Il ne fau­dra pas attendre long­temps après l’an 2000 pour que l’humanité ait à vivre des choses fort étranges qui se pré­parent déjà len­te­ment. La plus grande par­tie de l’humanité sera sous l’influence de l’ouest. Les pré­mices idéa­listes que nous per­ce­vons déjà sont bien sym­pa­thiques en com­pa­rai­son de ce qui vient. On ver­ra appa­raître, venant d’Amérique, une sorte d’interdiction de pen­ser, non pas directe mais indi­recte ; une loi qui aura pour but de répri­mer tout pen­ser indi­vi­duel. On assis­te­ra à une oppres­sion géné­ra­li­sée de la pen­sée dans le monde ».
En lisant ses confé­rences, on se perd dans un dédale poé­tique, sur­réa­liste ou fan­tas­tique, qui a aus­si exis­té chez les théo­sophes de madame Blavatsky. Je sais bien qu’Evola, et encore plus Guénon, par­lant de contre-ini­tia­tion, ont condam­né ces deux cou­rants, il n’en reste pas moins qu’ils ont par­ti­ci­pé à mon éveil.

Vous venez donc de réédi­ter votre ouvrage La Dame en Signe Blanc. Pourquoi réédi­ter ce livre ? Y avez-vous appor­té des modi­fi­ca­tions par rap­port à l’édition ori­gi­nale ?
La Dame en signe blanc est une expres­sion de Nostradamus pour dési­gner la reine qui dort à côté du Grand Monarque qui est appe­lée à se réveiller lorsque l’Europe sera en dan­ger de mort, selon la légende.
Je m’étonnais d’une demande récur­rente de quelques amis concer­nant la réédi­tion de cet ouvrage pour lequel j’avais une cer­taine affec­tion – c’était mon pre­mier – et je m’y suis replon­gé, il avait des défauts comme tous les livres, et encore plus comme les pre­miers. Les évé­ne­ments ont fait que les écrits de Nostradamus concer­nant le Grand Monarque étaient de plus en plus cré­dibles – quand il disait qu’un grand chef allait se dres­ser pour com­battre une inva­sion musul­mane – et j’ai donc ajou­té ce sous-titre à mon ouvrage : La Prophétie du Grand Monarque. J’ai d’autre part éga­le­ment réac­tua­li­sé mon livre en y ajou­tant une fin concer­nant les pré­misses du nou­veau cycle que j’entrevois qui, à mon sens, va voir le rap­pro­che­ment de l’espèce humaine avec celle des autres règnes, végé­tal et ani­mal, sans quoi, la Terre, qui est un être vivant, mour­ra et ce qui en vit avec.

5. La pers­pec­tive de ce livre est fort inté­res­sante car elle s’inscrit dans un cadre local et his­to­rique (la région de Roquefavour, entre Salon-de-Provence et Aix-en-Provence). « Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut », for­mule éso­té­rique bien connue, résu­me­rait à mer­veille le conte­nu de l’ouvrage…
Les Celtes, les Gaulois chez nous en l’occurrence, avaient cou­tume de per­ce­voir le monde en s’appropriant celui que leur vision pou­vait englo­ber ; le Gaulois était au centre du monde, de son monde ; les Bituriges, les habi­tants gau­lois de Bourges, en avaient même fait leur rai­son d’être : ils étaient « les rois du monde ». Et, de fait, Bourges était bien le centre de la France, donc, les rois de notre pays.
J’ai un peu dépas­sé ce concept, démon­trant d’abord que ce lieu dont je parle, Roquefavour, que j’appelle Le Cercle magique, fut l’un des centres de l’ancien monde, par les évé­ne­ments qui s’y sont dérou­lés(3), et sug­gé­rant qu’il pour­rait être aus­si celui qui ver­ra la nais­sance du nou­veau, en accord avec l’un de ses illustres voi­sins, Nostradamus.
En effet, Nostradamus situe le tom­beau, et donc le réveil du Grand Monarque et de son épouse dans le Cercle magique, ou non loin ; il situe éga­le­ment non loin du Cercle magique de grandes batailles qui per­met­tront au Grand Monarque d’arrêter les enva­his­seurs. On pour­rait se dire qu’il est bien facile pour le mage de situer tous ces évé­ne­ments sur un ter­ri­toire qu’il connaît bien – il habi­tait Salon, à une ving­taine de kilo­mètres du Cercle magique, situé sur la com­mune de Ventabren — et qu’il y aurait là comme un enfan­tillage ou une super­che­rie. Nous pour­rions répondre que ce n’est pas le mes­sa­ger des dieux qui situe là ces grands évé­ne­ments, il ne fait que consta­ter ou pré­dire ce qui aura lieu. Ce sont les dieux, le supra-humain, qui décident. Si ces évé­ne­ments devaient se pas­ser au Japon ou au Canada, nous aurions tout sim­ple­ment un Nostradamus japo­nais ou cana­dien pour en par­ler.
J’émets l’hypothèse qu’un cycle doit renaître sur les lieux où l’ancien a fini sa course, selon la loi du « témoin », celui d’une course où le cou­reur passe le témoin à un autre pour accom­plir son nou­veau tour de piste.

6. Le livre s’organise autour de trois cycles : l’un païen, le sui­vant chré­tien et le der­nier nom­mé Ère du Verseau. Concernant les deux pre­miers, vous par­lez du chris­tia­nisme comme étant une « reli­gion de cou­cous », c’est-à-dire qu’elle s’est ser­vie du paga­nisme pour asseoir son auto­ri­té. Dès lors pen­sez-vous que ce l’on a pour cou­tume de nom­mer éso­té­risme chré­tien n’a de chré­tien que le nom ?
O
ui, reli­gion de cou­cous parce que le chris­tia­nisme s’est ins­tal­lé phy­si­que­ment sur la qua­si-tota­li­té des anciens lieux de culte païens, parce que le chris­tia­nisme a repris la plu­part des fêtes du calen­drier païen, par exemple, les deux sol­stices, d’hiver et d’été, mar­qués par la figure du dieu romain Janus au double visage, qui sont deve­nus la Saint-Jean des deux Jean — l’Évangéliste et le Baptiste — ou par les noms de saints implan­tés sur les sites consa­crés aux anciens dieux, Marc qui donne son nom à une cha­pelle bâtie sur un ancien lieu de culte dédié à Mars, etc. Les exemples sont innom­brables.
Pour le reste, je ne fais que me réfé­rer au sys­tème des cycles et, plus pré­ci­sé­ment, au sys­tème des cycles zodia­caux qui durent cha­cun 2 160 ans. Le cycle païen pré­cé­dant le chris­tia­nisme était pla­cé sous le signe du Bélier, de Mars, de la guerre, cycle ini­tié par Prométhée, le Titan, qui voit, para­doxa­le­ment, s’accomplir ses rêves de puis­sance : deve­nir comme Dieu et, si pos­sible, le rem­pla­cer – en notre fin de cycle chré­tien, avec l’apparition du trans­hu­ma­nisme qui rêve de trans­for­mer l’humain en robot ; nul ne peut contes­ter que le tita­nisme prend tous ses ter­ribles effets à l’époque que nous vivons. Quel fut le rôle du chris­tia­nisme dans ce pro­ces­sus, le cycle des Poissons ? Atténuer sa bru­ta­li­té ou bien ten­ter de la dis­soudre dans une miè­vre­rie huma­niste ? Ces deux cycles, en y ajou­tant celui du Taureau, éga­le­ment païen, qui les a pré­cé­dé, fai­saient déjà par­tie du Kali-Yuga, le cycle de la fin, com­men­cé à peu près en même temps que l’invention de l’écriture – je ne pense pas que ce soit un hasard – vers 4 500 avant notre ère. Mais s’est per­pé­tuée, à tra­vers tous les cycles, quels qu’ils soient, la péren­ni­té de la Tradition pri­mor­diale ; l’ésotérisme chré­tien consti­tue cette per­pé­tua­tion, intan­gible, à tra­vers notam­ment les écrits de Saint-Jean sur l’Apocalypse, et, d’autre part, le cycle du Graal ou les inter­ven­tions des druides après leur sup­po­sée dis­pa­ri­tion, notam­ment dans l’élaboration du concept cis­ter­cien, sur le plan archi­tec­tu­ral et spirituel.

7. Le der­nier cycle qui est en fait l’Ère du Verseau, thème pri­sé dans les milieux New-age, cor­res­pond à la fin de ce que Jean Phaure appe­lait le cycle de l’humanité ada­mique. Selon ce der­nier, la durée de ce cycle serait d’ailleurs indé­ter­mi­née… Comment envi­sa­gez-vous celui-ci ?

Jean Phaure - Glore olive

J’ai une grande admi­ra­tion pour Jean Phaure, qui nous a quit­tés en 2002. Il s’agit de l’un des rares pen­seurs chré­tiens de haut niveau qui a su se déga­ger des dogmes et des injonc­tions du cler­gé(4) pour com­prendre que le chris­tia­nisme, mais aus­si toutes les autres reli­gions, tra­di­tions, cultures et spi­ri­tua­li­tés du monde, étaient issues d’une même source ; Jean Phaure, avec sin­cé­ri­té et luci­di­té, admet l’affiliation (mais aus­si la filia­tion) du chris­tia­nisme à la Tradition pri­mor­diale qui lui est bien anté­rieure.
C’est l’Indien Bal Tilak (1856−1920) qui est le fon­da­teur du concept de Tradition pri­mor­diale. Tilak était ensei­gnant et jour­na­liste, mili­tant natio­na­liste, il fit des recherches dans les textes innom­brables de la tra­di­tion indoue et décou­vrit que son peuple et, dans l’ensemble, les Indo-euro­péens avaient une com­mune ori­gine arc­tique, hyperboréenne.

Bal Tilak Bal Tilak - Origine polaire tradition védique

Dans son livre, Origine polaire de la tra­di­tion védique, il a tenu à confron­ter ses recherches avec les der­nières connais­sances scien­ti­fiques, ce qui n’a fait que le confor­ter dans ses convic­tions qui plai­daient pour une civi­li­sa­tion désor­mais enfouie sous les glaces qui s’était ins­tal­lée au pôle entre le dou­zième et le neu­vième mil­lé­naire avant notre ère.
Pour répondre à votre ques­tion, non, le der­nier cycle n’est pas l’ère du Verseau mais bien l’ère des Poissons ; nous somme dans cette période tran­si­toire où nous ne savons pas exac­te­ment quand finit un cycle et quand com­mence le nou­veau. Les nombres bien pré­cis que nous trans­mettent la Tradition sont vrai­sem­bla­ble­ment exacts mais comme nous ne savons pas grand-chose de la période où ces cycles ont com­men­cé, le pro­blème de la data­tion demeure. J’ai le même sou­ci que Tilak d’interroger les don­nées scien­ti­fiques à pro­pos de ce qui pour­rait ne res­ter que des légendes. C’est ain­si que je per­çois dans la décou­verte effec­tuée par Maurice Chatelain(5) qui a daté à 64 800 ans en arrière la for­mu­la­tion de la « constante de Ninive » ins­crite sur les tablettes exhu­mées du sol du palais d’Assurbanipal, une confir­ma­tion des connais­sances appor­tées notam­ment par la tra­di­tion indienne et par les cher­cheurs pri­mor­dia­listes, comme Guénon, Evola ou Phaure qui situent aus­si le début de notre cycle il y a 64 800 ans.
En ce qui concerne le nou­veau cycle, je l’ai dit, je pense qu’il y aura un rap­pro­che­ment des divers règnes, l’homme n’étant plus le pré­da­teur et le dépré­da­teur qu’il a tou­jours été jusqu’à pré­sent mais bien le régu­la­teur d’un monde que les dieux lui ont confié et qu’il a si mal géré. Je pense de même que l’Homme retrou­ve­ra son sta­tut per­du, des pou­voirs natu­rels qui étaient deve­nus sur­na­tu­rels, quand la tech­nique a fait office de pro­thèse pour rem­pla­cer ces pou­voirs per­dus à cause de l’hubris, de sa vani­té engen­drée par Prométhée. Peut-être même retrou­ve­ra-t-il, natu­rel­le­ment, l’immortalité que les dieux lui avaient ôtée ?

8. La figure du Grand Monarque dont vous par­lez n’est pas sans rap­pe­ler les annonciateurs/​restaurateurs du cycle nou­veau tels Baldr, Kalki ou Jésus, mais aus­si les rois cachés comme Arthur ou Sébastien 1er. Le nou­vel âge d’or étant iné­luc­table, quid de l’action poli­tique durant le kali-yuga ?
Il ne faut pas confondre les ava­tars, qui sont des dieux ou la repré­sen­ta­tion de Dieu des­cen­due sur Terre avec des per­son­nages légen­daires, humains, ayant exis­té, qui ont exer­cé un rôle dans l’Histoire en étant « bénis » des dieux, qui se rap­prochent de la défi­ni­tion des dieux dits évhé­mé­ristes qui sont des humains divi­ni­sés, comme pour­rait l’être le Grand Monarque et ses diverses repré­sen­ta­tions.
En effet, plu­sieurs per­son­nages de l’Histoire ont repré­sen­té le Grand Monarque, que Nostradamus appe­lait aus­si le Grand Romain, le Grand Celtique ou le Grand Chyren ou encore le Prince Dannemarc, fai­sant alors réfé­rence à l’un de ces per­son­nages légen­daires, Ogier le Danois qui était l’un des lieu­te­nants de Charlemagne, qui dort et se réveille­ra lorsque le Danemark sera en dan­ger, le fameux roi Arthur, chef de guerre celte, qui com­bat­tit l’invasion des Germains au VIe siècle, qui est lui aus­si en dor­mi­tion, mais le Grand Monarque, c’est aus­si le Khan, titre por­té par les chefs Mongols, Turcs ou Chinois. Citons aus­si Roderik le Wisigoth qui s’opposa à l’invasion musul­mane de ce qui devien­dra l’Andalousie. Il serait mort noyé mais son corps ne fut jamais retrou­vé. Le Shaoshyant en Iran maz­déen est le nom du Sauveur suprême qui appa­raî­tra dans les der­niers jours du monde. Mais un per­son­nage fémi­nin comme Jeanne d’Arc est aus­si l’un de ces per­son­nages légendaires.

Jeanne Arc - Raymond Balze

Pour la France, une femme, une héroïne comme Jeanne d’Arc, est aus­si l’une de ces figures qui cor­res­pond par­fai­te­ment à la défi­ni­tion que nous don­nons de ces demi-dieux qui pour­raient res­sur­gir d’un loin­tain pas­sé pour défendre leur pays : « Personnages légen­daires, ayant exis­té, qui ont exer­cé un rôle dans l’Histoire en étant ʺbé­nisʺ des dieux » ; d’autant plus qu’elle a tou­jours main­te­nu, notam­ment au cours de son pro­cès, que sa mis­sion lui avait été confiée direc­te­ment par Dieu qui s’est expri­mé par la voix de l’archange Saint-Michel. Autre simi­li­tude qu’elle pour­rait par­ta­ger avec ces êtres dif­fé­ren­ciés, sa fin : cer­tains his­to­riens affirment qu’elle n’est pas morte brû­lée comme le veut la légende mais qu’elle est retour­née secrè­te­ment finir sa vie auprès de sa famille en Lorraine. Cette figure est cer­tai­ne­ment la plus célèbre et la plus aimée de l’Histoire de France ; nous avons d’autant plus de rai­son de sou­li­gner la place émi­nente qu’elle occupe dans le cœur du peuple fran­çais qu’un abject indi­vi­du, Thomas Jolly, l’organisateur des infâmes et sinistres céré­mo­nies d’ouverture et de fer­me­ture des der­niers Jeux Olympiques de Paris, a cru inté­res­sant de salir la mémoire de celle qui reste la sainte véné­rée, la patronne de tous les Français, qu’ils soient chré­tiens ou pas.

Chez René Guénon, le Grand Monarque, c’est le Roi du monde, qu’il défi­nit comme le légis­la­teur pri­mor­dial et uni­ver­sel.
Dans la tra­di­tion shi­vaïte, le Linga Purana : « Durant la période de cré­pus­cule qui ter­mine le Yugä, ce per­son­nage est un jus­ti­cier du nom de Samiti (Guerre) qui vient tuer les méchants et les bar­bares de l’Occident. Il com­men­ce­ra sa cam­pagne dans sa trente-deuxième année et conti­nue­ra pen­dant vingt ans(6). ».
Tous ces per­son­nages ont au moins trois points com­muns :
Ils sont légen­daires : on n’est pas sûr de leurs exis­tences et encore moins de leurs morts.
Ils dorment d’un long som­meil jusqu’à leur réveil : c’est la dor­mi­tion.
Ils sont appe­lés à être réveillés pour sau­ver la patrie en dan­ger.
Et, en fait, le Grand Monarque consti­tue une syn­thèse de tous ces per­son­nages de légende, un prin­cipe uni­ver­sel même car il est char­gé d’une mis­sion des­ti­née à pré­pa­rer la venue d’un ava­tar, pour les chré­tiens le retour de Jésus-Christ, pour les autres pri­mor­dia­listes un ava­tar qui vient pour faire tour­ner la roue d’un nou­veau cycle.

Qu’est-ce qu’un ava­tar ?
Comme vous le dites, ce sont des annonciateurs/​restaurateurs du cycle nou­veau ; il est bizarre de pen­ser qu’on peut res­tau­rer un « cycle nou­veau » qui n’est pas encore adve­nu mais tous les cycles, s’ils ne sont jamais iden­tiques, se res­semblent dans leur struc­ture et le dérou­le­ment de leur temps.
Dans la tra­di­tion hin­douiste, un ava­tar est la des­cente d’un dieu, fils de Dieu ou d’un repré­sen­tant de Dieu qui s’incarne pour réta­blir l’ordre et sau­ver le monde à chaque début d’une ère zodia­cale. Notre Humanité qui a duré 64 800 ans et qui a vu défi­ler 30 ères zodia­cales de cha­cune 2 160 ans a donc connu au moins 30 ava­tars, mais sûre­ment plus, car il peut y avoir appa­ri­tion de plu­sieurs ava­tars pour chaque début d’ère zodia­cale, qui ont à peu près tous le même pro­fil : fils de Dieu, ou d’un dieu, et d’une mor­telle vierge, venus com­battre le démon, ou les démons, gué­ris­seurs et ini­tia­teurs, péris­sant en sacri­fice avant de remon­ter vers le Père(7).
L’avatar qui va clore le der­nier cycle zodia­cal de 2 160 ans et donc le grand cycle, Manvantara, de 64 800 ans est consi­dé­ré comme spi­ri­tuel­le­ment supé­rieur aux pré­cé­dents ava­tars, tel Jésus-Christ chez les chré­tiens ou Kalki chez les hindouistes.

Quelle atti­tude adop­ter face à l’inéluctable ?
Un cycle meurt, comme tout ce qui vit sur Terre et est rem­pla­cé par un nou­veau ; le seul rôle des êtres lucides face à ce des­tin est de pré­pa­rer le cycle à venir comme un pay­san va pré­pa­rer son sol, le labou­rer pour les pro­chaines récoltes et faire en sorte, au pas­sage, d’éliminer les pré­da­teurs et les mau­vaises graines.
L’action poli­tique est claire, telle que je l’ai expo­sée dans La Roue et le sablier et telle qu’elle est résu­mée dans son sous-titre : Bagages pour fran­chir le gué.
D’abord, il s’agirait de choi­sir sans état d’âme son camp lorsque l’affrontement guer­rier pré­dit par Nostradamus deman­de­ra un enga­ge­ment total, mais ce n’est pas tout, d’autres actions en amont auront été néces­saires.
Nos enne­mis tentent de faire en sorte d’arrêter la roue qui tourne. Deux per­son­nages mythiques dont l’origine est iden­tique, comme les jumeaux de la mytho­lo­gie, ou les deux côtés d’une même pièce, prennent le devant de la scène en ce début du XXIe siècle : Titan et Satan(8) tous deux « anges » déchus et chas­sés, le pre­mier de l’Olympe, le second du para­dis, parce qu’ils vou­laient se mesu­rer aux dieux ou à Dieu, qu’ils ont tou­jours la ferme inten­tion de rem­pla­cer, tout au moins dans l’espace maté­riel qui leur a été octroyé par la Divinité : celui de la Terre.
La robo­ti­sa­tion du monde et des hommes annon­cée par le trans­hu­ma­nisme va dans ce sens ; arrê­ter le cours du monde signi­fie­rait leur vic­toire, même si cette vic­toire consti­tue­rait aus­si une défaite, puisque ses pro­mo­teurs, ou leurs héri­tiers, n’y sur­vi­vraient pas. Mais leur vani­té n’envisage même pas cette hypo­thèse et leur égoïsme ne se sou­cie même pas du sort de leurs héri­tiers (s’ils sont en mesure d’en conce­voir) ; « Après moi, le déluge » est une belle expres­sion pour défi­nir ces psy­cho­pathes égo­tistes. Nous ne savons pas encore si la fin de notre cycle sera carac­té­ri­sée prin­ci­pa­le­ment par un déluge, nous savons que toutes les fins de cycle anté­rieures à la nôtre, dont Mircea Eliade a col­lec­té les der­niers témoi­gnages chez tous les peuples tra­di­tion­nels, se tra­duisent par une conjonc­tion de catas­trophes, à la fois humaines et natu­relles.
Il nous faut donc ras­sem­bler tous les concepts his­to­riques et spi­ri­tuels qui ont fait la gran­deur de l’Europe, une sorte d’Arche de Noé, ou les braises qu’on trans­porte dans le film « La Guerre du feu » pour pou­voir ral­lu­mer le foyer en fran­chis­sant le gué.La guerre du feu - Jean-Jacques Annaud

Une autre atti­tude, mais qui peut être aus­si com­plé­men­taire, consiste, comme le pré­co­ni­sait Julius Evola, à faire tom­ber le mur qui menace de s’écrouler ; le prin­cipe de sur­vie consis­tant à ne pas se trou­ver des­sous, mais de l’autre côté. Cette méthode revient à pré­ci­pi­ter la fin d’un monde qui meurt, le Kali-Yuga, l’Âge de fer, pour pou­voir accé­der plus rapi­de­ment au cycle sui­vant, l’Âge d’or, qui réta­blit l’ordre du cos­mos. Ce fai­sant, para­doxa­le­ment, nous pour­rions prendre de court ceux qui tentent labo­rieu­se­ment d’empêcher sa venue.

Pierre-Émile Blairon - Dame signe blancPremière édi­tion en 2006, revue et cor­ri­gée en 2017, en vente sur Amazon

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Pierre-Émile Blairon - La roue et le sablier - Bagages pour franchir le guéParu en 2015, en vente sur Amazon

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Notamment, la bataille qui oppo­sa, en 102 avant notre ère, les Romains de Marius à la gigan­tesque migra­tion nor­dique (quelques 300 000 Cimbres et Teutons) qui se diri­geait vers l’Italie.
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Le Pouvoir, qu’il soit poli­tique, plou­to­cra­tique ou ecclé­sias­tique, use des mêmes stra­ta­gèmes envers le Peuple : il faut, pour le maî­tri­ser et le contraindre à ses vues, uti­li­ser les bonnes vieilles méthodes qui consistent à le main­te­nir dans la cré­du­li­té, la peur et l’ignorance.

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Chatelain, ingé­nieur fran­çais tra­vaillant pour le compte de la Nasa dans les années 60, n’avait pas la moindre idée de ce qu’est l’expression même de Tradition pri­mor­diale lorsqu’il a fait cette décou­verte éton­nante ; envi­ron 24000 tablettes d’argile gra­vées de carac­tères cunéi­formes furent trou­vées par le Français Botta et les Anglais Layard et Smith dans la seconde moi­tié du XIXe siècle dans la biblio­thèque du palais du roi Assurbanipal à Ninive, l’ancienne capi­tale de la civi­li­sa­tion assy­rienne ; Chatelain rap­pro­cha l’un des nombres ins­crits sur ces tablettes avec celui de la pré­ces­sion des équi­noxes (25 920 ans) et ses mul­ti­pli­ca­teurs et en conclut qu’il devait être ques­tion de la for­mule de la constante du sys­tème solaire recher­chée par de nom­breux scien­ti­fiques ; pour notre part, nous nous sommes sur­tout inté­res­sés à un autre infor­ma­tion pour nous plus impor­tante : Chatelain a déter­mi­né que cette constante a été cal­cu­lée il y a 64 800 ans.

Dans son livre, Nos ancêtres venus du cos­mos, il en dédui­sit que de telles connais­sances n’avaient pu être trans­mises que par des extra­ter­restres venus d’une civi­li­sa­tion bien plus avan­cée que celle des Assyriens de l’époque… et que la nôtre. Chatelain a été évi­dem­ment moqué par les pseu­do-scien­ti­fiques, notam­ment par l’inénarrable « archéo­logue » Jean-Pierre Adam (qui sévit tou­jours) qui est l’équivalent, dans cette pro­fes­sion, des « méde­cins » de pla­teau qui nous ont bien fait rire dans leurs inter­ven­tions lors de la crise de la pseudo-pandémie.

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Voir dans mon article récent : Les quatre paliers de l’Apocalypse (deuxième par­tie) paru ici même le 3 octobre 2023

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Ibid.: Voir dans mon article récent : Les quatre paliers de l’Apocalypse (deuxième par­tie) paru ici même le 4 sep­tembre 2024

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Dont j’ai sou­li­gné l’origine séman­tique com­mune dans un article pré­cé­dent : La France, labo­ra­toire de la secte mon­dia­liste paru ici même le 3 octobre 2023

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Pierre-Émile Blairon

Pierre-Émile Blairon est l’au­teur d’un cer­tain nombre de livres liés à l’Histoire, notam­ment de la Provence, de Nostradamus à Giono et à la fin du Cycle :

Pierre-Émile Blairon - Empire mensonge

Pierre-Émile Blairon - Iceberg

Guillaume Faye

Pierre-Émile Blairon - Chronique fin cycle - Enfers parodisiaques

Pierre-Émile Blairon - La roue et le sablier - Bagages pour franchir le gué

Pierre-Émile Blairon - Le messager des dieux

Pierre-Émile Blairon - Livre Tradition primordiale

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Pierre-Émile Blairon

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