Le triomphe de l’inculture : le monument préféré des Français en 2024 est…
« le Circuit des 24 Heures du Mans » !

par | 22 sep­tembre 2024 | 6 Commentaires 

Pour cette nou­velle édi­tion de l’émission télé­vi­sée créée par Stéphane Bern, « Le monu­ment pré­fé­ré des Français », les télé­spec­ta­teurs ont élu ce mer­cre­di 18 sep­tembre 2024 « Le Circuit des 24 Heures du Mans ». Un choix qui ne fait pas l’unanimité des inter­nautes, loin de là.

Les fina­listes de cette édi­tion 2024 étaient (dia­po­ra­ma ci-dessous) :

  • Le Site Le Corbusier Firminy-Vert (Auvergne-Rhône-Alpes)
  • La Saline royale d’Arc-et-Senans (Bourgogne-Franche-Comté)
  • Le Domaine de Trévarez (Bretagne)
  • Le Prieuré Saint-Cosme – Demeure de Ronsard (Centre-Val de Loire)
  • Le Parc de Saleccia (Corse)
  • Le Sanctuaire du Mont Sainte-Odile (Grand Est)
  • Le Beffroi de Douai (Hauts-de-France)
  • Le Château de Fontainebleau (Île-de-France)
  • Le Lazaret de la Grande Chaloupe (La Réunion/Outre-Mer)
  • Le Château d’Eu – Musée Louis-Philippe (Normandie)
  • Le Fort Louvois (Nouvelle-Aquitaine)
  • Le Château Laurens (Occitanie)
  • Le Circuit des 24 Heures du Mans (Pays de la Loire)
  • La Villa & et les Jardins Ephrussi de Rothschild (Provence-Alpes-Côte d’Azur)

Cliquez sur une image pour acti­ver le diaporama

Tout d’abord, ce lieu dédié au sport automobile, n’est pas un « monument » ; il s’agit d’un site.

Pour le Larousse, un monu­ment est un « ouvrage d’ar­chi­tec­ture remar­quable d’un point de vue esthé­tique ou his­to­rique », ce qui n’est cer­tai­ne­ment pas le cas pour ce cir­cuit automobile.

Deux ques­tions se posent alors :
• La pre­mière pour se deman­der pour­quoi, dans le choix don­né aux Français par l’animateur, trouve-t-on ce cir­cuit ?
Nous n’avons pas la réponse à cette pre­mière ques­tion, même si Stéphane Bern : « Il faut chan­ger le regard que l’on porte sur le patri­moine »(1). Il pour­suit en avan­çant que « c’est un site patri­mo­nial popu­laire qui réunit en géné­ral 300 000 per­sonnes pour Les 24 Heures du Mans. Il y a un atta­che­ment très popu­laire des Français. C’est aus­si de l’his­toire, car je suis mon­té dans une voi­ture, une Lorraine-Dietrich de 1925. C’est une voi­ture qui a 100 ans. ».

Bern - 24 heures Le Mans

Oui, bon, c’est un peu tiré par les che­veux.
• Quant à la deuxième ques­tion, c’est celle-ci : pour­quoi les Français ont-ils voté d’une manière si inat­ten­due ?
La réponse est simple, et mar­quée au coin du bon sens ; c’est un inter­naute qui nous dit benoî­te­ment : « Moi aus­si, j’aurais voté pour le Circuit du Mans parce que je ne connais aucun des autres monu­ments, même pas de nom », d’où le titre de cet article.

Donc, ce que Bern appelle un site « popu­laire » revient à dire qu’il n’est connu que parce que les médias, et sur­tout la télé­vi­sion, en font la pro­mo­tion chaque année lors des « 24 Heures du Mans ».

Il est évident que ce site peu esthé­tique, fait de gra­dins et de bitume, dédié au culte de l’automobile qui n’est, après tout, qu’un moyen de dépla­ce­ment, est géné­ra­teur de pol­lu­tion, sani­taire avec ses émis­sions de gaz (ce n’est pas nous qui avons ins­tau­ré la dic­ta­ture du zéro CO2), visuelle avec ses immenses pan­neaux publi­ci­taires, et sonore, bien sûr. En outre, les effets d’une telle publi­ci­té (gra­tuite ?) ne peuvent pro­fi­ter qu’à l’industrie auto­mo­bile dont le lob­by est très puis­sant (ah, tiens ?).

À ce compte-là, la pro­chaine fois, Bern pour­rait pro­po­ser le Parc des Princes, haut-lieu du foot­ball « fran­çais », dont on connaît les énormes enjeux finan­ciers, voire le site amé­ri­cain de Disneyland à Marne-la-Vallée, lieux de loi­sirs encore plus « popu­laires » que le cir­cuit du Mans.

Tout ceci ne fait que rele­ver de façon dra­ma­tique le niveau par­ti­cu­liè­re­ment inquié­tant de la culture des Français et leur total dés­in­té­rêt pour leur patri­moine encore exis­tant. Il est évident que le but recher­ché par nos gou­ver­nants est de les cou­per de toute attache avec leur Histoire, leurs ancêtres, leur patri­moine et leur passé.

Pierre-Émile Blairon

Selon Stéphane Bern : « Il faut chan­ger le regard que l’on porte sur le patri­moine » [source]

Q

Les articles du même auteur

Pierre-Émile Blairon

Pierre-Émile Blairon est l’au­teur d’un cer­tain nombre de livres liés à l’Histoire, notam­ment de la Provence, de Nostradamus à Giono et à la fin du Cycle :

Pierre-Émile Blairon - Empire mensonge

Pierre-Émile Blairon - Iceberg

Guillaume Faye

Pierre-Émile Blairon - Chronique fin cycle - Enfers parodisiaques

Pierre-Émile Blairon - La roue et le sablier - Bagages pour franchir le gué

Pierre-Émile Blairon - Le messager des dieux

Pierre-Émile Blairon - Livre Tradition primordiale

Les articles du même auteur

Pierre-Émile Blairon

6 Commentaires 

  1. À l’an­nonce du résul­tat j’en suis tom­bé sur le … fon­de­ment ! Moi qui aurais pré­fé­ré voter pour la Station d’é­pu­ra­tion de Saint-Cirq-Lapopie, pour­quoi pas ? Au point où en est le cloaque pseu­do cultu­rel du pays…

    Répondre
    • Pour moi, ce serait la Saline Royale d’Arc et Senans (Doubs/​Jura). En Franche-Comté.

      Répondre
  2. J’ai pas veau­té moi.
    Tu as veau­té toi ?
    Il a veau­té lui ?
    Vous avez veau­té vous ?
    À croire que les Français ont veau­té,
    À croire que je ne suis pas Français.

    Répondre
  3. Mais Stéphane Bern est là pour nous BERNER !
    C’est un appa­rat­chik du Système. C’est un « emberneur ».

    Répondre
  4. Vous écri­vez : « Pourquoi les Français ont-ils voté d’une manière si inat­ten­due ? »
    Mais les Français n’ont pas voté ! Tout ça, c’est du pipeau. C’est bidon­né, comme l’Eurovision ou même les élec­tions.
    Les gagnants — et les per­dants — sont choi­sis d’a­vance, et on nous fait un simu­lacre d’é­lec­tion pour que nous croyions que nous avons encore un mot à dire. Mais nous n’a­vons plus rien à dire, car — et là vous avez rai­son — « le but recher­ché par nos gou­ver­nants est de cou­per les Français de toute attache avec leur Histoire ».

    Répondre
    • Nos gou­ver­ne­ments ont rai­son de conti­nuer à nous prendre pour des C… Ce que nous sommes finalement !

      Répondre

Envoyer le commentaire

Votre adresse e‑mail ne sera pas publiée. Les champs obli­ga­toires sont indi­qués avec *

Je sou­haite être notifié(e) par mes­sa­ge­rie des nou­veaux com­men­taires publiés sur cet article.