Quelle est donc cette « civilisation judéo-chrétienne » à laquelle nous appartiendrions ?

par | 21 sep­tembre 2025 | 1 com­men­taire

Ce texte pour­rait consti­tuer une suite à mon pré­cé­dent article : L’Occident et la droite natio­nale fran­çaise face à l’anéantissement de Gaza (1er sep­tembre 2025), s’il n’en était plus logi­que­ment… son introduction.

Tout récem­ment Netanyahou a réité­ré l’ap­par­te­nance d’Israël à la « civi­li­sa­tion judéo-chré­tienne » :
Hommage à Charlie Kirk (11 sep­tembre 2025) – « Défenseur de notre civi­li­sa­tion judéo-chré­tienne com­mune »,
ou encore :
• le 30 mai 2025, sur LCI/​TF1, Netanyahou affirme : « Notre vic­toire, c’est votre vic­toire ! C’est la vic­toire de la civi­li­sa­tion judéo-chré­tienne contre la bar­ba­rie. C’est la vic­toire de la France ! » Ce qui n’est pas de l’a­vis d’Edwy Plenel qui men­tionne un « men­songe his­to­rique ».
• En 2017 : Discours à Christians United for Israel (CUFI) – « Nous repré­sen­tons une socié­té libre fon­dée sur l’hé­ri­tage judéo-chré­tien ».
• En 2024 : Message de Noël aux chré­tiens – « Nous par­ta­geons la civi­li­sa­tion judéo-chré­tienne ».
Il est clair que le Premier ministre d’Israël s’ef­force d’im­pli­quer l’Occident dans sa guerre géno­ci­daire en Palestine puisque nous appar­tien­drions à une même civi­li­sa­tion dite « judéo-chré­tienne ». C’est bien vite dit.

Les Français et les Européens, sont-ils « judéo-chrétiens » ?

Il n’est peut-être pas néces­saire d’entretenir le sus­pense : si l’on s’en tient au plan his­to­rique, le judéo-chris­tia­nisme stric­to sen­su n’aura duré qu’un siècle envi­ron puisqu’il ne concerne que les « chré­tiens », à l’origine une secte juive qui s’est dis­per­sée après la mort du Christ et sur­tout après la des­truc­tion du temple de Jérusalem en 70 par Titus. Secte qui a réus­si puisqu’elle a conver­ti 2,5 mil­liards d’habitants dans le monde et demeure la pre­mière reli­gion de la pla­nète en 2025 même si les sta­tis­tiques constatent une éro­sion crois­sante au pro­fit des non-affi­liés et des musulmans.

Cependant, le terme de « judéo-chris­tia­nisme » a été plus lar­ge­ment assi­mi­lé à des valeurs occi­den­tales plus qu’européennes (c’est-à-dire englo­bant les deux Amériques, mais sur­tout les États-Unis) dési­gnant un cor­pus moral issu de la Bible quand elle revêt ses plus beaux atours (tolé­rance, huma­nisme, etc). Les Américains sont dans leur ensemble pro­fon­dé­ment biblistes, se réfé­rant, depuis l’arrivée des Pères pil­grims, à la Bible de l’Ancien tes­ta­ment, donc juive, plus qu’au catho­li­cisme du Nouveau tes­ta­ment, à l’instar de leur pré­sident Trump, ce qui explique bien des prises de posi­tions pour le moins éton­nantes de ce der­nier. Ce qui explique aus­si la proxi­mi­té poli­tique et spi­ri­tuelle d’Israël et des États-Unis.

Les pre­miers colons amé­ri­cains, les Puritains, qui débarquent en Amérique dans l’État actuel du Massachusetts en novembre 1620 du May Flower ont été chas­sés d’Angleterre à cause de leur fana­tisme reli­gieux. Les colons ont gar­dé une cer­taine ran­cœur à l’encontre de la mère-patrie, et de l’Europe en géné­ral (ils avaient séjour­né un temps en Hollande, où ils ne se plai­saient pas).

Nombre d’Américains consi­dèrent même Israël comme leur véri­table patrie spi­ri­tuelle, iden­ti­fiant l’exil qui les a conduits en Amérique à celui des Juifs et l’Amérique à leur « Terre pro­mise », Israël consti­tuant la nou­velle « mai­son-mère » des Américains.

Traité de paix - Indiens Pilgrims

Traité de paix pèle­rins-tri­bu Wampanoag entre le gou­ver­neur de la colo­nie de Plymouth John Carver et le chef Wampanoag Massasoit (1621) Illustration page 145 de « Histoire popu­laire des États-Unis d’Amérique, de l’époque abo­ri­gène à nos jours » par Ridpath (1881) Bibliothèque du Congrès

Si l’Occident contem­po­rain(1) peut être consi­dé­ré glo­ba­le­ment comme judéo-chré­tien, ce ne peut être le cas pour l’Europe des peuples (que j’oppose à l’Union euro­péenne) ni même pour la France, 53 % des Français ne s’identifiant à aucune reli­gion et se décla­rant sans reli­gion (agnos­tique, athée ou non-croyant).

L’expression « judéo-chris­tia­nisme » consti­tue un amal­game qui per­met d’englober de manière abu­sive dans le « Camp du Bien », de l’État pro­fond et du mon­dia­lisme tous ceux qui ne trouvent pas matière à protester.

Les Indo-Européens : chronologie courte et chronologie longue

Les peuples fran­çais, comme tous les peuples vivants sur le sol euro­péen, sont d’origine indo-euro­péenne, si l’on excepte les peuples basque et sarde de pro­ve­nance plus ancienne.
Mes pro­pos vont s’éloigner quelque peu des idées reçues dans le domaine de l’archéologie, de la pré­his­toire, de l’anthropologie ou de l’histoire conven­tion­nelles.
• Bien sûr qu’il y a de nom­breux peuples fran­çais (cultures locales, patries char­nelles – patrie : la terre des pères -, ter­roirs, régions(2)…) qui vivent sur le même ter­ri­toire depuis que les « tri­bus » gau­loises (celtes), au nombre d’une cen­taine, ont dis­pa­ru au pro­fit d’une « nation » fran­çaise dont on situe la pre­mière ébauche au cou­ron­ne­ment de Clovis, sacré roi des Francs en 481 et conver­ti au chris­tia­nisme lors de son règne. Mais c’est en 987 que Hugues Capet inau­gu­re­ra la dynas­tie des rois capé­tiens qui dure­ra jusqu’en 1792. Les limites de cette nation fran­çaise recoupent encore actuel­le­ment à peu près celles de l’ancienne Gaule si l’on en retranche l’Italie du Nord, terre des Insubri, un peuple gau­lois qui avait Milan pour capi­tale(3).
• Bien sûr qu’il y a une uni­té eth­nique des peuples euro­péens(4), et non pas seule­ment lin­guis­tique, qui s’est consti­tuée il y a 6 000 ans comme en témoignent les sépul­tures kour­ganes (en steppe pon­tique et eur­asienne), et qui s’est éten­due au moins jusqu’à l’Oural (fleuve et monts) et au-delà aux confins de la Sibérie.

Il s’agit d’un pas­sé récent, d’une chro­no­lo­gie courte… et conventionnelle.

L’Atlantide

L’ésotériste Paul Le Cour (1871−1954) se réfère à un pas­sé plus loin­tain puisqu’il évoque l’Atlantide, ce conti­nent dis­pa­ru sous les eaux il y a 12 000 ans, dont Platon avait assu­ré l’existence dans ses Dialogues, le Timée sui­vi du Critias. L’Atlantide, selon Platon, avait été englou­tie parce que ses habi­tants s’étaient peu à peu dis­pen­sé des lois morales incul­quées par les sou­ve­rains d’Atlantis et avaient som­bré dans la cor­rup­tion et le matérialisme.

Le mythe de l’Atlantide a fait flo­rès et quan­ti­té « d’aventuriers du conti­nent per­du » ne cessent encore aujourd’hui de ten­ter de le localiser.

Paul Le Cour René Guénon
Paul Le Cour René Guénon

Pour René Guénon, l’un des pre­miers théo­ri­ciens de la Tradition pri­mor­diale, l’Atlantide était un comp­toir, une colo­nie, un centre secon­daire d’Hyperborée, conti­nent enfoui sous les glaces de l’Arctique bien des mil­lé­naires aupa­ra­vant, civi­li­sa­tion-mère et source de toutes les civi­li­sa­tions tra­di­tion­nelles qui lui ont succédé.

Paul Le Cour, le fon­da­teur de la la revue les Études atlan­téennes et l’auteur de L’Ère du Verseau (1937), se basant chro­no­lo­gi­que­ment sur le cycle des ères zodia­cales, fait remon­ter la créa­tion du chris­tia­nisme à la période atlan­téenne et, donc, rejette lui aus­si l’ex­pres­sion « judéo-chris­tia­nisme » car il consi­dère qu’elle repré­sente un amal­game erro­né et une dévia­tion des racines spi­ri­tuelles authen­tiques du chris­tia­nisme, com­pris dans sa propre vision.

Le primordialisme

Pour ma part, comme je suis pri­mor­dia­liste, (tenant de la Tradition pri­mor­diale). Je remonte notre pas­sé aux débuts de notre cycle, celui qui s’achève actuel­le­ment, qui a com­men­cé, selon les sources tra­di­tion­nelles il y a 64 800 ans ; sa der­nière par­tie, la plus courte, l’Âge de fer, aura duré envi­ron 6 480 ans(5) ; il lui reste quelques années, ou quelques dizaines d’années avant de dis­pa­raître dans un cumul de catas­trophes de toutes sortes, natu­relles et humaines ; mais notre cycle n’est que l’un des nom­breux cycles qui ont dérou­lé leurs anneaux pen­dant des mil­lé­naires et ont dis­pa­ru l’un après l’autre, tou­jours de la même façon, depuis l’apparition du peuple-source, qui vivait en Hyperborée, ce conti­nent qui serait désor­mais enfoui sous les glaces(6).

Selon la tra­di­tion shi­vaïte, notre grand cycle d’Humanité, que les Hindous appellent Manvantara, est le sep­tième sur Terre ; la pre­mière Humanité est née il y a plus de 400 000 ans.

Le sys­tème des cycles dans les anciennes socié­tés traditionnelles

Notre Manvantara, dont nous pour­rions voir la fin rapi­de­ment, s’est éten­du sur 64 800 ans, nombre qui cor­res­pond à : 2,5 cycles pré­ces­sion­nels de 25 920 ans, 5 « grandes années » de 12 960 ans, 30 « Ères » zodia­cales de 2 160 ans. Tous ces nombres sont à la fois sym­bo­liques et réels. Il ne s’agit pas d’une « tra­di­tion » basée sur le « mer­veilleux », mais d’observations empi­riques, à un niveau de connais­sance que nos astro­nomes contem­po­rains com­mencent à acqué­rir(7)

Avant d’entrer dans l’Ère du Verseau, nous sor­tons de l’Ère des Poissons, carac­té­ri­sée par la pré­do­mi­nance du chris­tia­nisme grâce à la des­cente de l’avatar Christ.

Dans la tra­di­tion hin­doue, un ava­tar est la des­cente d’un dieu ou d’un repré­sen­tant de Dieu qui s’incarne pour réta­blir l’ordre et sau­ver le monde à chaque ère zodiacale.

Notre Humanité a donc connu au moins 30 ava­tars, mais sûre­ment plus, car il peut y avoir appa­ri­tion de plu­sieurs ava­tars pour chaque début d’ère zodia­cale, qui ont à peu près tous le même pro­fil : fils de Dieu, ou d’un dieu et d’une mor­telle vierge, venus com­battre le démon, ou les démons, gué­ris­seurs et ini­tia­teurs, péris­sant en sacri­fice avant de remon­ter vers le Père (voir, par exemple, la figure d’Héraklès ou celle de Mithra, ou celle d’Horus).

Jean Phaure

Pour le pri­mor­dia­liste chré­tien Jean Phaure, le Christ a ceci de dif­fé­rent d’avec ses pré­dé­ces­seurs, c’est qu’il arrive à la fin du grand cycle, du Manvantara, pour le clô­tu­rer dans l’Apocalypse, la gloire de la Révélation et la parou­sie qui est le second avè­ne­ment du Christ(8).

Une vision quelque peu dif­fé­rente de celle de Paul Le Cour que nous avons évo­quée auparavant.

Cette fin apo­ca­lyp­tique pour­rait sur­ve­nir dans un délai très court à l’heure où nous écri­vons car Jean Phaure, repre­nant un texte sacré hin­dou, pré­cise qu’elle pour­rait se situer en… 2030(9).

Pérennité de la Tradition pri­mor­diale à l’époque chrétienne

Il paraît incon­ce­vable qu’un conti­nent enfoui sous les glaces, dépen­dant d’une zone, l’Arctique, qui s’étend sur une super­fi­cie de 21 027 000 km2 pou­vant donc conte­nir 38 fois la France n’ait lais­sé aucune trace phy­sique de sa très ancienne pré­sence. Il est vrai que l’épaisseur du per­gé­li­sol (glace qui ne fond jamais) est de 600 mètres en Yacoutie et peut atteindre 1 km selon les régions.

Ce conti­nent enfoui n’a cepen­dant pas ces­sé de pro­duire ses effluves tout au long des siècles en s’incarnant de façon éphé­mère, quel­que­fois ful­gu­rante et inat­ten­due, dans des per­son­nages, des idéaux, des groupes qui ont lais­sé des traces dans l’histoire ; en France, la plu­part de ces mani­fes­ta­tions ont sur­gi au Moyen-Âge et démontrent que la sagesse et la connais­sance de nos druides anciens est pas­sée secrè­te­ment en héri­tage à des struc­tures tra­di­tion­nelles plus catho­liques que chré­tiennes, rom­pant ain­si de manière cin­glante avec le mythe du « judéo-chris­tia­nisme ». Pour exemple, en vrac : le Cycle du Graal(10), le roi Arthur et les che­va­liers de la Table ronde, les cours d’amour, l’édification des églises romanes (l’Ordre cis­ter­cien) puis gothiques, des châ­teaux-forts, Jeanne d’Arc, les ordres de che­va­le­rie(11) comme les Templiers, les che­va­liers teu­to­niques ou les che­va­liers de l’Ordre de Saint-Jean de Malte.

Autant de signes et de mani­fes­ta­tions qui dénotent que le génie euro­péen et indo-euro­péen et, au-delà, hyper­bo­réen, avait pris dès lors le pas sur les influences judéo-chré­tiennes en Europe même afin de pro­duire ces chefs‑d’œuvre sous forme de per­son­nages, de groupes spi­ri­tuels ou guer­riers et de construc­tions flamboyantes.

Monothéismes

C’est l’apparition du (ou des) mono­théisme (s) à carac­tère linéaire (un début-une fin) qui va se sub­sti­tuer au sys­tème cyclique cos­mique tra­di­tion­nel qui n’a ni début ni fin.

À l’origine, la spi­ri­tua­li­té du peuple juif était iden­tique à celles des autres peuples qui lui étaient contemporains.

Le prin­cipe cyclique auquel se réfé­raient toutes les socié­tés tra­di­tion­nelles tenait sa légi­ti­mi­té de l’observation des lois natu­relles régies par le trip­tyque nais­sance-vie-mort que per­sonne ne venait contester.

Toute cette belle méca­nique céleste va se grip­per avec l’apparition du mono­théisme chez les Hébreux. Ce mono­théisme israé­lite va lui-même engen­drer deux autres ver­sions, le chris­tia­nisme et l’islam ; un seul dieu, mais pour cha­cune des trois variantes, (qui appa­raî­tront à des périodes dif­fé­rentes), toutes trois issues du Moyen-Orient : on les appel­le­ra reli­gions du Livre (parce qu’elles sont issues d’un livre « révé­lé ») ou abra­ha­miques (parce qu’elles se réclament du même Père vir­tuel : Abraham(12)).

Dès lors, cha­cune des trois variantes va se repor­ter à la « tra­di­tion », c’est-à-dire une « his­toire », une « fable », un « conte », une « légende », un « mer­veilleux », un « roman » natio­nal ou reli­gieux, ou les deux, inven­tés et adap­tés à la men­ta­li­té et aux besoins du peuple concer­né plu­tôt qu’au strict exa­men des faits natu­rels dont décou­lait l’observance de lois, ce qui était la démarche logique des peuples « païens(13) » d’avant l’apparition du mono­théisme. Il n’existe que de très faibles indices per­met­tant de recon­naître l’authenticité des écrits bibliques ori­gi­nels. Les his­to­riens contem­po­rains en réfutent la qua­si-tota­li­té. Et rap­pe­lons que ce n’est qu’en 495 que le Décret de Gélase fixe défi­ni­ti­ve­ment le conte­nu des Évangiles du Nouveau Testament.

Comment est appa­ru le mono­théisme juif ?

C’est l’aboutissement d’un lent pro­ces­sus ; les Hébreux pra­ti­quaient une sorte d’hénothéisme(14) : ils croyaient en plu­sieurs dieux d’un pan­théon où trô­nait Yahweh (YHWH) qui rap­pelle le pan­théon grec dont les dieux étaient sou­mis à l’autorité de Zeus.

La croyance en Yahweh comme dieu unique se ren­for­ce­ra après l’exil du peuple juif à Babylone (586−539) ; Yahweh sera sol­li­ci­té pour ven­ger ses mal­heurs. Le mono­théisme des Juifs aura vrai­sem­bla­ble­ment été ins­pi­ré par le zoroas­trisme alors contem­po­rain, reli­gion fon­dée par le pro­phète perse Zarathoustra dont le dieu est appe­lé Ahura Mazda ; cette reli­gion est encore pra­ti­quée de nos jours par une par­tie des Perses, peuple indo-euro­péen de l’actuelle Iran. Il est plai­sant de voir ici dési­gné le per­son­nage de Friedrich Nietzsche comme l’un des ins­pi­ra­teurs du… judaïsme ! Mais il n’y a rien de plus logique que le chantre du « sur­hu­main » ait nom­mé son « héros » Zarathoustra et que le peuple juif ait pris ce même Zarasthoustra comme idéal religieux.

Rappelons le récit mythique du peuple hébreu : Les Hébreux étaient esclaves des Égyptiens sous la XVIe dynas­tie (vers ‑1500) ; un per­son­nage légen­daire nom­mé Moïse (légen­daire parce qu’on n’en trouve nulle trace his­to­rique) appa­raît, qui guide la fuite de son peuple vers le pays des Cananéens, la « terre pro­mise » aux Hébreux, après avoir erré dans le désert du Sinaï pen­dant 40 ans ; « terre pro­mise » par qui ? par un dieu caché dans un « buis­son ardent » qui parle à Moïse ; pas­sons sur les tri­bu­la­tions invrai­sem­blables qui amènent Moïse et son peuple aux portes de Judée, peuple désor­mais « élu » par Dieu, un dieu qui ne peut être donc qu’unique par réci­pro­ci­té, C’est ce que dit le phi­lo­sophe des mono­théismes, Jean Soler : « Aux termes de « l’al­liance », si le peuple vénère ce dieu au-des­sus des autres dieux, le dieu le pla­ce­ra au-des­sus des autres peuples. Il s’a­git d’un accord stric­te­ment eth­nique.»

Israël Palestine - Terre promise

Ainsi com­men­ça le monde pro­fane, celui des hommes, qui, dans l’esprit de ses pro­mo­teurs, devait suc­cé­der au monde sacré, celui des dieux.

Pour le monde euro­péen, Julius Evola avait bien com­pris la nature de cette rup­ture lorsqu’il dis­tin­guait
• la Voie des Pères intro­duite par le Titan Prométhée qui donne le pou­voir à l’Homme qui se sur­vit à lui-même par la lignée,
• et la Voie des Dieux, ou Voie olym­pienne, où l’Homme admet et res­pecte la supé­rio­ri­té divine tout en s’efforçant d’atteindre à nou­veau ce sta­tut perdu.

La dis­per­sion des Juifs dans le monde (dia­spo­ra) com­mence après la des­truc­tion du temple de Jérusalem par le romain Titus en 70. Les Hébreux, ensuite dénom­més Israélites, puis Juifs, vont alors prendre leur revanche sur les grandes puis­sances de l’Antiquité qui les ont chas­sés et contraints à de nom­breux exils ou exodes : l’Égypte, l’Assyrie(15), la Mésopotamie, Rome, en pre­nant une place impor­tante dans le monde éco­no­mique contem­po­rain dédié de plus en plus à la maté­ria­li­té comme il sied à chaque fin de cycle.

La dia­spo­ra juive a, dans sa grande majo­ri­té, conti­nué à pra­ti­quer avec fer­veur sa reli­gion, appli­quant les règles strictes des ori­gines qui, sous cou­vert de pres­crip­tions reli­gieuses, ser­vaient sur­tout à cana­li­ser les pul­sions pri­maires des fidèles en leur impo­sant des garde-fous sani­taires et moraux, règles archaïques qui sont tou­jours en vigueur mais qui n’ont plus beau­coup de sens à notre époque.

Parallèlement, le judaïsme, comme toutes les grandes reli­gions, a éla­bo­ré un éso­té­risme, la Kabbale, qui a per­du­ré dans le mono­théisme indé­pen­dam­ment des contraintes dog­ma­tiques ulté­rieures, comme il existe un éso­té­risme chré­tien, qu’on dit her­mé­tique ou mys­tique, ou un éso­té­risme musul­man, repré­sen­té par le soufisme.

Économie, reli­gion et spi­ri­tua­li­té : nous sommes loin de ce qui est en place actuel­le­ment en Israël : le sio­nisme dog­ma­tique qui risque de pro­vo­quer la dis­pa­ri­tion du pays par les excès de sa poli­tique jusqu’au-boutiste.

Titanisation et satanisation de « l’Occident » : le cauchemar de Gaza

Involution

Israël, comme l’ensemble de la pla­nète, ne peut échap­per à l’inexorable course du monde vers sa fin, avant le der­nier sal­to qui le fera retom­ber sur ses pieds pour enta­mer un nou­veau cycle ; Israël semble bien être en pole posi­tion pour cet ultime tour de piste, cette der­nière facé­tie macabre.

L’observation de la marche cyclique du monde nous apprend que toutes les mani­fes­ta­tions ter­restres vont tou­jours dans le même sens : l’involution, du meilleur au pire, de la nais­sance à la mort, du spi­ri­tuel au maté­riel, de la beau­té à la flé­tris­sure. Rien ne pour­ra arrê­ter ce pro­ces­sus qui dément toutes les uto­pies qui vous ont fait croire aux len­de­mains qui chantent. Le prin­cipe de « Progrès » et d’évolution qu’on a fait entrer dans la tête et la logique de tous au point d’être consi­dé­ré comme une évi­dence est la plus for­mi­dable réus­site de mani­pu­la­tion et de condi­tion­ne­ment des masses, avant même celle de la pseu­do-pan­dé­mie et du pseu­do-vac­cin que nous avons vécue en direct il y a quelques années. Et ceci depuis que la vie est appa­rue sur notre pla­nète(16).

C’est pour cette rai­son que le prin­cipe d’un temps linéaire est absurde.

Les cycles se suivent et se res­semblent, ils se ter­minent tous dans la confu­sion, le chaos, la déca­dence et la totale inver­sion de toutes les valeurs ver­tueuses qui consti­tuaient le socle de nos socié­tés mil­lé­naires, il faut attendre l’horreur abso­lue (et je crois que nous n’en sommes pas loin) pour voir arri­ver la fin de ces désordres et l’émergence du nou­veau cycle.

Deux pro­ces­sus malé­fiques sont en cours et vont trou­ver leur point de jonc­tion dans une explo­sion de ter­reur et d’épouvante. Ils se rat­tachent l’un et l’autre au titre même de notre article : l’un est un pro­duit de la mytho­lo­gie juive, l’autre de la mytho­lo­gie européenne.

Ces deux pro­ces­sus ont des racines qui remontent très loin dans le temps et dans les mythes de leurs his­toires res­pec­tives mais cha­cun des deux a pro­duit un être arti­fi­ciel, une repré­sen­ta­tion qui n’est pas liée direc­te­ment aux deux grandes figures mytho­lo­giques dont nous allons par­ler (si ce n’est le nom pour l’une des deux !) qui a bou­le­ver­sé et effrayé les ima­gi­na­tions popu­laires : le Golem et Frankenstein.

Le Golem de la mytho­lo­gie juive est créé par le rab­bin Loew au XVIe siècle, c’est un monstre qui est fait de terre glaise, d’argile, il est des­ti­né à pro­té­ger son créateur.

L’autre créa­ture est celle d’un jeune savant nom­mé Frankenstein qui fabrique un être à par­tir de chairs mortes, de cadavres, lequel va semer la ter­reur quand il sera ani­mé par son créa­teur ; le roman a été publié en 1818 par une jeune femme, Mary Shelley sous le titre : Frankenstein ou le Prométhée moderne, un nom, Prométhée, qui va réap­pa­raître – coïn­ci­dence ? – dans les lignes qui suivent.

Titan

Je parle de siècles et de millénaires.

Douze titans - Mythologie grecque

Si je vous disais que les trans­hu­ma­nistes sont les héri­tiers de la race des Titans qui, dans la mytho­lo­gie grecque, ont vou­lu se mesu­rer aux dieux par la révolte de leur figure la plus emblé­ma­tique qui s’appelle Prométhée, lequel est répu­té avoir créé les humains ; le pro­mé­théisme, ou le tita­nisme, a don­né nais­sance au sur­hu­ma­nisme, qui est lui-même l’antichambre de l’actuel trans­hu­ma­nisme, qui milite pour un « homme aug­men­té », équi­valent du surhomme.

Cette vani­té, cet orgueil qui a pous­sé les Titans à défier les dieux s’appelle l’hubris, la déme­sure éle­vée en mode de fonc­tion­ne­ment de nos socié­tés actuelles, la folie tita­nesque ; je ne pren­drai pour seul exemple de cette folie, exemple qui est cari­ca­tu­ral, que cette course à celui qui élè­ve­ra la plus haute tour au monde (on pense à la Tour de Babel), com­pé­ti­tion enga­gée par les Bédouins richis­simes du Golfe per­sique qui les dis­trait de leurs col­lec­tions de Ferrari ou des courses de cha­meaux dont ils sont res­tés friands ; ils ont été pris de cette même fré­né­sie de construc­tions ver­ti­cales appa­rue à New-York et à Chicago, à la fin du XIXe siècle, hautes tours qu’on a appe­lées gratte-ciel – le mot gratte-ciel sym­bo­lise à mer­veille cette volon­té de concur­ren­cer les dieux.

Le psy­cho­thé­ra­peute Paul Diel dira que « Les hommes, en tant que créa­tures de Prométhée, for­més de boue et ani­més par le feu volé, réa­lisent la révolte du Titan et ne pour­ront que se per­ver­tir. Guidés par la vani­té de l’intellect révol­té, fiers de leurs capa­ci­tés d’invention et de leurs créa­tions ingé­nieuses, les hommes s’imagineront être pareils aux dieux(17). »
C’est en effet le Titan Prométhée qui, dans la mytho­lo­gie grecque, a été char­gé de créer l’être humain. Il va le faire en façon­nant de l’argile, de la terre glaise.
Le mythe de l’Homme (Adam) créé à par­tir d’argile va se retrou­ver dans la genèse mono­théiste, comme, on l’a vu, il se retrouve aus­si dans la créa­tion du Golem.
Mais il y a mieux : de récentes décou­vertes scien­ti­fiques accré­ditent le fait que la vie serait appa­rue sur Terre à par­tir d’une cer­taine espèce d’argile, la mont­mo­rillo­nite, qui tient son nom d’un vil­lage fran­çais, Montmorillon, dans le dépar­te­ment de la Vienne(18).
Ainsi, le mythe euro­péen du Titan sera à l’origine de la filia­tion : huma­nisme, sur­hu­ma­nisme, trans­hu­ma­nisme, post­hu­ma­nisme (avec la robo­ti­sa­tion de l’être humain qui s’annonce).
Il consti­tue l’un des deux volets de l’emprise du Mal sur le monde sous son aspect lisse high tech.

Satan

Et ce n’est pas un hasard si l’équivalent des Titans chez les mono­théistes sont les anges rebelles, et de ce fait déchus, dont le chef s’appelle évi­dem­ment Satan, dont la racine serait la même que celle de Titan. Selon le cher­cheur Daniel E. Gershenson. La cause de la déchéance de ces anges est iden­tique à celle qui a pous­sé Prométhée à défier les dieux : l’hubris, l’orgueil, la vani­té, la volon­té de se mesu­rer à Dieu, voire de le remplacer.

Le sata­nisme, qui s’acoquine avec le tita­nisme, pré­sente un aspect plus ancien, dans un décor fait de vieux gri­moires et de chau­drons de gor­gones qui concoctent une bouillie d’êtres en décom­po­si­tion des­ti­née à nour­rir le monde des vivants. C’est un tableau qu’on pour­rait trou­ver actuel­le­ment dans ces spec­tacles qui ras­semblent des cen­taines de mil­liers de per­sonnes, spec­tacles lar­ge­ment pro­mus et sub­ven­tion­nés par la secte sata­no-mon­dia­liste, comme ce fut le cas lors des der­niers Jeux Olympiques.

JO Paris 2024 - La Cène (3)

C’est de ce sata­nisme que se réclament ouver­te­ment les diri­geants de notre monde occi­den­tal qui ont ven­du leur âme au diable pour réa­li­ser leur rêve d’immortalité.

De nom­breux Israéliens ont gar­dé leur digni­té et leur huma­ni­té face au cau­che­mar que leurs diri­geants font vivre à ce qu’il reste de la popu­la­tion de Gaza comme ce psy­chiatre et écri­vain fran­çais, Gérard Haddad, qui apporte son témoi­gnage indi­gné(19).

Le monde se bouche les oreilles, les yeux et le nez avec lâche­té et indif­fé­rence devant ces hor­reurs ; il ne sor­ti­ra pas intact de cette épreuve qui l’a vu bas­cu­ler et se pros­ter­ner devant le trône du Prince des ténèbres.

Mais l’Occident s’en balance, Trump attend que les der­niers enfants Palestiniens soient mas­sa­crés pour mettre en place son pro­jet de sta­tion bal­néaire à Gaza(20).

Pierre-Émile Blairon

Ce qu’on peut appe­ler l’Occident actuel est com­po­sé d’Israël, des États-Unis et de l’Union européenne.

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Voir L’Europe aux cent dra­peaux de Yann Fouéré, Éditions de l’Institut de Documentation Bretonne et Européenne.
Thème repris sous forme de poème par Maurice Rollet, Hyperborée n° 4, nou­velle série.

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Mediolanon : mot gau­lois qui signi­fie « centre sacré ».

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Peuples grecs, ita­liques, alba­nais, indo-ira­niens, cel­tiques, ger­ma­niques, nor­diques, slaves, arméniens.

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À peu de chose près, à l’apparition des peuples indo-euro­péens, si l’on s’en tient à la chro­no­lo­gie officielle.

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Bal Tilak Bal Tilak - Origine polaire tradition védique

Voir les tra­vaux du mathé­ma­ti­cien indien Bal Gangadhar Tilak (1856−1920) : Orion ou Recherche sur l’an­ti­qui­té des Védas et L’Origine Polaire de la Tradition védique édi­tions Edidit & Archè, Milan et Paris. « Tilak effec­tue des recherches sur les textes des Védas [qui] l’a­mènent à défendre la théo­rie d’une ori­gine arc­tique de la tra­di­tion indo-euro­péenne. Sa thèse influence pro­fon­dé­ment le phi­lo­sophe ita­lien Julius Evola. Elle est reprise par Jean Haudry. » (Wikipedia). Voir aus­si Adriano Romualdi (trad. de l’i­ta­lien par le pro­fes­seur Jean Haudry), La ques­tion d’une tra­di­tion euro­péenne, Akribeia, 2014.

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Ainsi, si je prends comme exemple le nombre 25 920, il cor­res­pond à une durée réelle du cycle pré­ces­sion­nel comme indi­qué ci-des­sus, mais aus­si :
• La vitesse de la lumière est de 300 000 km par seconde, comme il y a 86 400 secondes en un jour, la lumière par­court donc 25 920 mil­lions de kilo­mètres par jour.
• Encore une « coïn­ci­dence » ? La vitesse de la Terre autour du Soleil est de 30 km par seconde. Elle couvre donc 2 592 000 km par jour. Et il y en a d’autres…

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Jean Phaure, Le cycle de l’Humanité ada­mique, Éditions Dervy, p. 245 et suiv.

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Ibid, p. 511
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« …cette pos­ses­sion du Graal repré­sente la conser­va­tion inté­grale de la Tradition pri­mor­diale dans un tel centre spi­ri­tuel. La légende, d’ailleurs, ne dit pas où ni par qui le Graal fut conser­vé jusqu’à l’époque du Christ ; mais l’origine cel­tique qu’on lui recon­naît doit sans doute lais­ser entendre que les Druides y eurent une part et doivent être comp­tés par­mi les conser­va­teurs régu­liers de la Tradition pri­mor­diale. » René Guénon, Le Roi du Monde, NRF Gallimard, p.43.

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Virtuel parce que les his­to­riens n’ont jamais trou­vé nulle trace de ce per­son­nage : « Si la ques­tion de l’historicité du per­son­nage biblique Abraham a fait, au cours du XXe siècle, l’objet d’un impor­tant tra­vail scien­ti­fique par les archéo­logues, au début du XXIe siècle, les cher­cheurs ont depuis long­temps renon­cé à ten­ter de faire de la figure d’Abraham — pas plus que de celles d’Isaac ou de Jacob — un per­son­nage his­to­rique et la ʺquête d’un Abraham his­to­ri­queʺ, propre à l’ar­chéo­lo­gie biblique, a été aban­don­née. […] la Terre pro­mise du récit biblique ne sau­rait se trou­ver sur aucune carte dans la mesure où elle est à com­prendre comme un lieu sym­bo­lique et non géo­gra­phique » (article Abraham, Wikipedia).

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Je n’emploie pas sou­vent le mot « païen » (paga­nus) qui, dans la bouche des pre­miers chré­tiens ins­tal­lés à Rome, avait une conno­ta­tion péjo­ra­tive à l’encontre des gens du cru, les pay­sans qui avaient conser­vé leurs pra­tiques polythéistes.

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Culte pré­do­mi­nant ren­du à un dieu par­ti­cu­lier, tout en accep­tant l’éventuelle exis­tence d’autres divinités.

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Les recherches his­to­riques démentent le récit sio­niste inven­té par un Netanyahou qui s’acharne à vou­loir démon­trer que l’Iran est l’ennemi héré­di­taire d’Israel : « Les Juifs sont dépor­tés à Babylone par les Assyriens à la suite de la prise de Jérusalem par le roi Nabuchodonosor en 586 avant J.-C. Cinquante ans après, les Juifs sont libé­rés par le roi de Perse Cyrus. Entre temps, les Perses (indo-euro­péens) avaient éli­mi­né les Assyriens (sémites) et pris Babylone.
Cyrus ne se contente pas de libé­rer les Juifs, il patronne leur réins­tal­la­tion à Jérusalem : 40 000 y retournent, les autres res­tant en Mésopotamie. Il nomme un pré­fet juif, Néhémie. C’est sous la domi­na­tion poli­tique des Perses qu’est recons­truit le Temple de Jérusalem. Mais il y a plus : c’est à ce moment qu’est mise au point la Bible hébraïque dans la ver­sion que nous connais­sons. » (Aleteia, Roland Hureaux, 21/​03/​2017)

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Voir notre article du 3 octobre 2023 : La France, labo­ra­toire de la Secte mondialiste

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Paul Diel, Le Symbolisme dans la mytho­lo­gie grecque, Payot.

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Voir mon ouvrage La Roue et le Sablier édi­té chez Amazon.
Pierre-Émile Blairon - La roue et le sablier - Bagages pour franchir le gué

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Les articles du même auteur

Pierre-Émile Blairon

Pierre-Émile Blairon est l’auteur d’un cer­tain nombre de livres liés à l’Histoire, notam­ment de la Provence, de Nostradamus à Giono et à la fin du Cycle :

1 commentaire

  1. Pas besoin de Diable, concer­nant le car­na­val d’ou­ver­ture des pseu­dos JO (Russie exclue), les car­na­vals dans les centres psy­cho­thé­ra­piques sont bien moins oné­reux ! Pour 1 résul­tat d’au­tant meilleur, sur­tout coté sobrié­té.… Les uns simulent, les autres sont natu­rels ou malades ! Lesquels ???

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