
Que faire pour lutter contre l’Uzure ?
Des dizaines de nos lectrices et lecteurs nous ont envoyé un message de détresse à la suite d’une verbalisation abusive que nous dénoncions le 14 août 2025 : Arnaque massive sur la Côte d’Uzure.
Citons par exemple Nathalie :
Bonjour.
On en est au 4eme PV !! Mon mari passe 3x par semaine depuis 20 ans…
En respectant les 70.
Que peut on faire ?? Il faut payer avant de contester….
Voici les informations que nous avons trouvées sur la Toile. De nombreuses précisions sont apportées en note de renvoi : (n).
Contester en groupe des contraventions pour excès de vitesse en raison d’une signalisation routière défectueuse est une démarche possible en France, mais elle nécessite une approche méthodique, coordonnée et rigoureuse pour maximiser les chances de succès.
Voici les étapes à suivre, en tenant compte du cadre juridique français et des spécificités d’une contestation collective, basée sur les informations disponibles et le motif de signalisation défectueuse :
1. Vérifier la validité du motif de contestation
• Motif recevable : L’absence ou le défaut de signalisation (panneau illisible, masqué par la végétation, mal placé, ou non conforme aux normes) est un motif valable pour contester une contravention pour excès de vitesse, car le Code de la route exige une signalisation claire et visible pour que la limitation soit opposable (article R110‑2 et suivants).
• Collecte des preuves : Pour une contestation en groupe, réunissez des preuves communes et individuelles :
→ Photos ou vidéos : Prenez des images du panneau défectueux (par exemple, masqué par des branches, illisible, ou absent). Assurez-vous que les photos incluent un repère temporel (date/heure) et géographique (lieu précis).
→ Témoignages : Rassemblez des déclarations écrites de conducteurs ou riverains confirmant l’état défectueux de la signalisation au moment des infractions.
→ Rapports techniques : Si possible, demandez un constat d’huissier pour documenter officiellement l’état de la signalisation.
→ Localisation exacte : Notez les coordonnées précises (GPS, nom de la route, borne kilométrique) pour démontrer que le lieu des contraventions correspond à la zone de signalisation défectueuse.
2. Coordonner l’action collective
• Identifier les contrevenants : Constituez un groupe de conducteurs ayant reçu des contraventions similaires dans la même zone à la même période. Les contraventions doivent concerner le même radar ou la même section de route avec la signalisation défectueuse.
• Créer une association ou un collectif : Une action collective peut être renforcée par la création d’une association (loi 1901) ou d’un collectif informel(1) pour centraliser les démarches. Cela permet de mutualiser les coûts (notamment juridiques) et de donner plus de poids à la contestation. Une association peut également attirer l’attention des médias ou des autorités locales.
• Désigner un porte-parole : Choisissez une personne(2) ou un avocat pour représenter le groupe auprès des autorités ou du tribunal.
3. Suivre la procédure administrative individuelle
Chaque membre du groupe doit déposer sa propre contestation, car les contraventions sont des actes individuels. Cependant, vous pouvez coordonner les démarches pour uniformiser les arguments et les preuves. Voici les étapes :
• Respecter les délais : Vous disposez de 45 jours(3) à partir de la réception de l’avis de contravention pour contester (article 529–2 du Code de procédure pénale).
• Remplir la requête en exonération : Utilisez le formulaire joint à l’avis de contravention ou disponible sur le site de l’ANTAI (www.antai.gouv.fr) (www.antai.gouv.fr). Indiquez clairement le motif de contestation : « Signalisation défectueuse ou absente rendant la limitation de vitesse inopposable ». Joignez les preuves (photos, témoignages, etc.).
• Payer la consignation si elle est requise dans le document verbalisateur reçu, ce qui est le cas ici. Le problème se pose pour les personnes qui ont reçu plusieurs contraventions pour le même motif(4).
• Envoyer en recommandé : Adressez la requête à l’Officier du Ministère Public (OMP) compétent, par lettre recommandée avec accusé de réception.
• Conserver une copie : Chaque membre du groupe doit garder une copie de son dossier pour suivi.
4. Stratégies pour une contestation collective
• Dossier commun : Bien que chaque contestation soit individuelle, préparez un dossier commun avec des preuves partagées (photos, constat d’huissier, témoignages collectifs) pour démontrer que le problème de signalisation affecte plusieurs conducteurs. Mentionnez dans chaque requête que d’autres conducteurs ont été verbalisés dans les mêmes conditions pour renforcer la crédibilité du motif.
• Appel à un avocat spécialisé : Engagez un avocat en droit routier pour représenter le groupe(5). Un avocat peut identifier des vices de forme ou de procédure (par exemple, non-conformité du panneau selon l’arrêté du 24 novembre 1967) et coordonner les dossiers. Selon les sources, 72% des contestations avec avocat aboutissent favorablement, contre 43% sans assistance.
• Pression médiatique et politique : Une action collective peut attirer l’attention des médias locaux ou des élus (mairie, préfecture). Par exemple, signalez le problème de signalisation à la mairie ou au service des routes pour demander une correction officielle, ce qui peut appuyer votre contestation. Une pétition signée par le groupe peut également renforcer votre démarche.
5. Anticiper la réponse de l’Officier du Ministère Public
Celi-ci peut :
• Classer sans suite : Si les preuves de signalisation défectueuse sont convaincantes, l’amende peut être annulée pour tous ou certains membres du groupe.
• Rejeter la requête : Dans ce cas, l’affaire peut être transmise au tribunal de police. Une contestation collective peut alors être portée ensemble devant le tribunal, avec des arguments harmonisés.
• Maintenir l’amende : Vous devrez alors décider si le groupe poursuit la contestation en justice.
• Conserver la consigne : La consignation du montant de l’amende est généralement requise pour contester, sauf si vous bénéficiez de l’aide juridictionnelle.
• Coordonnez-vous pour gérer cet aspect financièrement.
6. Poursuite au tribunal (si nécessaire)
Si l’Officier du Ministère Public rejette les contestations, le groupe peut se présenter devant le tribunal de police. Un avocat commun peut représenter tous les membres, réduisant les coûts et renforçant la cohérence des arguments.
• Arguments à présenter :
→ Non-conformité de la signalisation (basée sur l’article R411-25 du Code de la route et la norme NF pour les panneaux).
→ Jurisprudence : Par exemple, un arrêt de la Cour de cassation du 12 mars 2019 (n°18–82.240) a annulé une contravention pour absence de mention de la marge d’erreur technique, ce qui peut s’appliquer si le radar est mal calibré en plus d’un panneau défectueux.
→ Preuves collectives : Présentez le nombre de conducteurs affectés pour démontrer un problème systémique.
• Comportement au tribunal : Restez respectueux et factuel. Un dossier bien préparé, avec des preuves visuelles et des témoignages, est crucial.
7. Pièges à éviter
• Délais manqués : Une contestation hors délai (45 jours) sera irrecevable. Coordonnez-vous pour que tous les membres agissent rapidement.
• Preuves insuffisantes : Une simple affirmation sans photos ou témoignages sera rejetée. Assurez-vous que les preuves sont datées et localisées précisément.
• Contestation abusive : Contester sans motif solide peut entraîner une majoration de l’amende. Vérifiez que la signalisation était réellement défectueuse.
• Manque de coordination : Une contestation collective désorganisée (arguments différents, dossiers incohérents) affaiblira votre position. Unifiez vos démarches.
8. Conséquences d’une contestation réussie
• Annulation des amendes : Les amendes et retraits de points sont annulés pour tous les membres concernés.
• Remboursement de la consignation : Si vous avez consigné le montant de l’amende, il vous sera remboursé.
• Préservation du permis : Aucun point ne sera retiré, et l’infraction ne figurera pas dans votre dossier.
9. Alternatives à la contestation
Si le groupe estime que la contestation est trop complexe ou incertaine, envisagez :
• Paiement minoré : Payer dans les 15 jours réduit l’amende (20 à 50 % selon les cas).
• Stage de récupération de points : Pour limiter l’impact sur le permis.
• Requête en indulgence : Une lettre collective au procureur expliquant la signalisation défectueuse peut parfois aboutir à un classement sans suite(6).
10. Conseils pratiques pour une action collective
• Centralisez les documents : Créez un dossier numérique partagé (par exemple, via un cloud sécurisé) pour stocker les preuves, formulaires et correspondances.
• Communiquez régulièrement : Organisez des réunions ou des échanges(7) (par e‑mail, groupe WhatsApp) pour coordonner les étapes et éviter les erreurs.
• Consultez un avocat tôt : Un avocat spécialisé en droit routier peut évaluer la viabilité de votre contestation collective dès le début. Certains proposent des forfaits pour des groupes.
• Contactez les autorités locales : Parallèlement à la contestation, signalez officiellement le problème de signalisation à la mairie ou à la préfecture pour demander une correction, ce qui peut appuyer votre dossier(8).
Note spécifique sur la France
En France, la contestation collective n’a pas de statut juridique spécifique, contrairement à des actions comme les « class actions » dans d’autres pays. Chaque contravention doit être contestée individuellement, mais une approche coordonnée avec des preuves communes renforce la légitimité de la démarche. Selon les statistiques du Ministère de l’Intérieur, environ 20 % des contestations d’excès de vitesse aboutissent à une annulation ou une réduction, et ce pourcentage augmente avec des preuves solides et une assistance juridique.
Ressources utiles
• ANTAI : Site officiel pour les contestations en ligne (www.antai.gouv.fr).
• Code de la route : Consultez les articles R110‑2, R411-25 et R413-14 pour les bases juridiques.
• Avocats spécialisés : Recherchez des avocats en droit routier via des sites comme www.avocatbeziau.com ou www.cdtg-avocats.com.
Aperçu :
→ https://www.avocatbeziau.com/contestation-des-amendes-pour-exces-de-vitesse-votre-guide-complet-pour-faire-valoir-vos-droits/
→ https://www.cdtg-avocats.com/contraventions-pour-exces-de-vitesse-et-retrait-de-points-tout-ce-quil-faut-savoir/
→ https://www.avocatbeziau.com/contestation-des-amendes-pour-exces-de-vitesse-votre-guide-complet-pour-faire-valoir-vos-droits/
→ https://www.cdtg-avocats.com/contraventions-pour-exces-de-vitesse-et-retrait-de-points-tout-ce-quil-faut-savoir/
En résumé, pour contester en groupe des contraventions liées à une signalisation défectueuse :
• réunissez des preuves solides (photos, témoignages, constat d’huissier),
• coordonnez les démarches individuelles via un collectif,
• engagez un avocat si possible,
• et respectez scrupuleusement les délais et procédures.
Une approche collective bien organisée, appuyée par des preuves communes, peut non seulement annuler les amendes, mais aussi pousser les autorités à corriger la signalisation défectueuse.
Il ne revient pas à Nice Provence Info de se substituer à ses lecteurs et lectrices. Il nous revient de les protéger — comme tous les Français — contre un Pouvoir discrétionnaire écrasant. À notre place nous interviendrons dans cette protection si nos lectrices et lecteurs le souhaitent.
Nous recommandons le collectif informel. Plus de détails ci-dessous :
Pour créer un collectif informel, il suffit de réunir au moins deux personnes autour d’un objectif commun, d’un projet et de valeurs partagées. Aucune démarche administrative (déclaration en préfecture, etc.) n’est nécessaire pour former un collectif informel. Vous pouvez choisir un nom pour votre collectif et définir des règles de fonctionnement informelles. Voici les étapes pour créer un collectif informel :
1. Rassembler les personnes :
Trouvez des individus partageant les mêmes idées et désireux de collaborer sur un projet.
2. Définir l’objectif :
Exprimez clairement le but ou le projet que le collectif souhaite réaliser.
3. Établir des valeurs communes :
Déterminez les valeurs et les principes qui guideront les actions du collectif.
4. Choisir un nom (facultatif):
Donnez un nom à votre groupe pour faciliter son identification et sa communication.
5. Élaborer des règles de fonctionnement :
Décidez de la manière dont le collectif prendra ses décisions, gérera les conflits et communiquera en interne.
6. Se réunir régulièrement :
Organisez des rencontres régulières pour discuter de l’avancement du projet, coordonner les actions et maintenir la motivation.
Nice Provence Info catalysera les énergies et les bonnes volontés afin de donner une forme à la protestation collective qui seule peut peser.
Écrivez nous si vous souhaitez vous impliquer. Nous faciliterons l’émergence des animateurs(trices) du collectif.
Pas d’panique ! Mais il faut s’y mettre dès à présent.
Il n’existe pas de mécanisme automatique en France pour regrouper plusieurs contraventions d’une même personne en une seule contestation avec une consignation unique. Cependant, vous pouvez tenter une demande exceptionnelle auprès de l’Officier du Ministère Public puisque les contraventions concernent le même radar, la même période, et le même motif (signalisation défectueuse). Cela nécessite une lettre expliquant que les infractions sont liées à une cause commune et systémique.
Demander un regroupement des consignations pour la même personne. Une lettre collective, signée par tous, peut renforcer cette demande.
C’est ce que nous recommandons.
Vous trouverez plus loin dans l’article quelques liens vers des cabinets spécialisés.
Nous recommandons un avocat local, cela doit se trouver.
Reste le financement des honoraires. J’imagine que ces avocats ont l’habitude de traiter avec des collectifs.
Il faut le faire… évidemment !
Nice Provence Info peut apporter ses compétences en la matière.
Fortement recommandé aussi. Vous trouverez ci-dessous un modèle qu’il vous reste à compléter avant de l’envoyer par courrier électronique à :
• Laurent Hottiaux, préfet des Alpes-Maritimes : pref-courrier@alpes-maritimes.gouv.fr
• Christian Estrosi, président de la métropole Nice – Côte d’Azur : contact@nicecotedazur.org
• Joseph Ségura, maire de Saint-Laurent-du-Var : cabinet.maire@saintlaurentduvar.fr
• Louis Nègre, maire de Cagnes-sur-Mer : nous-contacter@cagnes.fr
• Bryan Masson, député de la 6e circonscription des Alpes-Maritimes : bryan.masson@assemblee-nationale.fr
Inspirez vous de la lettre qu’a envoyée Michel Lebon, conseiller municipal de Cagnes-sur-Mer, au préfet des Alpes-Maritimes, mais aussi aux maires de Saint-Laurent-du-Var et Cagnes-sur-Mer (cliquez sur ce lien).
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