Louez l’amour que vous n’avez pas eu
Le vieillissement de la population dans le monde occidental, mais aussi dans d’autres parties du monde, fait émerger un secteur d’activité que l’on désigne communément par :
Services à la personne
Préambule économique : il s’agit bien de valeur ajoutée qui mérite une valorisation rémunérée. Or ladite rémunération est issue des pensions des clients. Ce qui veut dire que les clients des services à la personne ont dû préalablement épargner pour bénéficier de pensions qui leur permet de payer ces services. Autrement dit la création de valeur passée rémunère la création de valeur présente. Les sociétés de service à la personne sont actuellement sur un créneau porteur tant que les retraités pourront régler ces services. Cette situation est vulnérable.
Dans le modèle familial traditionnel, les générations s’entraident. Cela se passait ainsi pendant des millénaires à travers la planète, avant même que l’idée de retraite (à 64 ans) ne passe dans les esprits. Au sein de la famille, ou du clan, ou de la tribu, ou de la communauté, les jeunes prennent soin des vieux et réciproquement. Les vieux, s’ils ne vont plus labourer ou chasser, prennent soin des jeunes.
C’est sur ce modèle que sont nées la Sécurité Sociale et la retraite : les personnes en bonne santé cotisent pour les malades et celles qui travaillent cotisent pour les retraités. C’est la logique de la répartition qui ne fonctionne qu’au sein d’une communauté solidaire. Bien sûr que cela ne peut pas fonctionner dans une société où tout le monde triche.
Depuis plusieurs décennies la solidarité familiale est méthodiquement détricotée :
• Le modèle de la mère au foyer qui éduque ses enfants est ringardisé au profit de la secrétaire libérée car celle-ci fait fonctionner la société de consommation.
• Le rôle du père, « chef de famille », est juridiquement détruit.
• Le divorce est banalisé tandis que le mariage est rendu facultatif, ou purement festif.
• Le mariage entre personnes du même sexe est juridiquement validé.
• La furie anti-famille s’accélère avec la doctrine « woke » qui nous est imposée par les institutions politiques et médiatiques : parent‑1, parent‑2 au lieu de père et mère, théorie du genre dans les écoles, Gay Prides.
• Grand Remplacement.
Il n’y a donc plus d’enfants pour prendre soin de leurs parents, a fortiori de leurs grands-parents. Alors ceux-ci — du moins ceux qui peuvent le payer pour le moment — achètent des services qui étaient effectués, hors rémunération, dans un cadre familial élargi. Ces prestations sont contractualisées, tarifées, rémunérées. Au passage les structures bureaucratiques parasitaires profitent de l’aubaine alors que les prestations intra-familiales échappaient aux prédateurs fiscaux.
Des nombreuses structures ont trouvé leur place sur ce secteur qui est largement subventionné par les fonds publics puisque leurs clients ne pourraient pas payer les prestations sans les aides publiques :
Voici le classement des premiers réseaux d’entreprises de services à la personne en fonction du nombre d’agences [source Aladom] :
• O2 Care Services : O2 emploie aujourd’hui 13500 salariés et appartient au groupe OuiCare.
• Axéo Services : Le groupe La Poste ?] est actionnaire majoritaire d’Axéo Services qui emploie 4500 salariés.
• Shiva (Groupe Domia Group) : 230 agences en franchise – ménage et repassage.
• Adhap (Groupe Orpéa) : Adhap Services emploie 7000 salariés.
• Azaé (anciennement A2micile).
• Petits-fils (Groupe Korian).
• Âge d’Or : Cette entreprise fait figure de pionnière dans le secteur des services à la personne, la franchise de services aux personnes âgées a été créé en 1991. Elle fut le tout premier acteur privé à se lancer sur le marché des prestations de services à domicile qui était jusqu’alors dominé par des associations.
(liste non exhaustive)
La plupart des enseignes sont très « tendance » : beaucoup de sigles et d’anglicismes.
Et puis il y a deux enseignes porteuses de message : Âge d’Or et Petit-fils. Impossible d’échapper à la campagne de publicité massive de cette dernière.
La genèse de Petits-fils
Petits-fils est une entreprise qui a été créée en 2007 par Damien Tixier et Pierre Gauthey qui, constatant le manque de professionnalisme dans le métier de l’aide à domicile, ont décidé de créer un service susceptible de convenir à leurs propres grands-parents. [source site petits-fils.com]
Rien ne remplace pourtant l’affection familiale puisque la dimension marchande y est absente, ou — à tout le moins — réduite. Les fondateurs de « Petits-fils » l’ont bien compris : au lieu de l’appeler « Senior Care » ou « Golden Age », ils ont, très opportunément, appelé leur entreprise « Petits-fils ». Cette structure commerciale joue à fond sur l’attachement familial : proposer un service qui soit aussi proche que possible d’une présence familiale… en voie de disparition.
Petit-fils Canada Dry, en quelque sorte
Petits-fils est à l’image de notre société dans laquelle tout s’achète. Heureusement cela ne durera pas car tout cela fonctionne à crédit.
Il ne reste plus qu’à espérer qu’une petite flamme d’amour, non marchand, luira dans les familles survivantes lorsque toute cette machinerie financière se sera effondrée.
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