Quand des jeunes meurent parce qu’on protège les vieux
Dans la nuit du 8 au 9 janvier 2021, un étudiant de la faculté de droit de l’université Jean Moulin Lyon 3 s’est défenestré dans la résidence universitaire où il logeait, à Villeurbanne, en se jetant du 4e étage. Il est actuellement hospitalisé ente la vie et la mort. Une enquête est en cours mais il ne fait aucun doute que son geste est lié à la détresse psychologique. La fermeture des universités, les cours à distance, l’arrêt des activités sportives, culturelles et festives ont favorisé l’isolement ; la situation économique qui fait exploser le chômage et assèche le gisement de « petits boulots » a précipité les plus fragiles dans la précarité et l’angoisse.
Suite à ce drame, un étudiant en droit à Lyon 3, Romain Narbonnet, a lancé un cri d’alerte dans un post Facebook : « La situation est alarmante », a‑t-il écrit, pointant du doigt l’isolement des jeunes et des étudiants en particuliers. Ce post a suscité de nombreuses réactions (plus de 9 000 partages) et Romain affirme recevoir actuellement des messages « de personnes qui sont en grande détresse et qui réfléchissent à en venir à de tels actes ». Le syndicat universitaire Solidaires Etudiants Lyon‑2, quant à lui, affirme qu’il ne s’agit pas de la première tentative de suicide d’étudiant depuis le début de cette crise, estimant que celle-ci « favorise la détresse psychologique ».
Nos élites imposent une crise sanitaire tout en s’efforçant de préserver coûte que coûte les années de vie résiduelles des « papy-boomers », ces privilégiés des trente glorieuses qui n’avaient d’autre dessein que celui de « jouir sans entrave ».
Ceci débouche désormais sur des drames humains plus graves que des décès dans les EHPAD. Aujourd’hui, ce sont les étudiants qui sont touchés, demain ce sera les restaurateurs, après-demain d’autres encore… Ainsi, la jeunesse paie-t-elle un lourd tribut à la situation sanitaire telle qu’elle est orchestrée. Si les jeunes sont sanitairement moins touchés que leurs aînés, ils souffrent bien davantage des mesures restrictives économiques, matérielles et sociales mises en place sans discernement. L’isolement les frappe cruellement à l’âge où le collectif et le lien social jouent un rôle fondamental dans l’épanouissement. La crise actuelle bouleverse donc profondément l’entrée dans la vie de ces jeunes ainsi que leur vision du monde.
Un sondage Ifop exclusif pour La Tribune et Europe1, vient en apporter la preuve : près de neuf sondés sur dix (87 %) pensent que « ce sont les jeunes générations qui vont payer pendant des décennies la dette contractée au cours de la crise du coronavirus » ! Ils sont 78 % à se plaindre de ne pas pouvoir vivre une vie sociale et affective normale et 66 % estiment qu’ils sont injustement accusés d’être les responsables des rebonds de l’épidémie ! Mieux, ces jeunes qui s’étaient tant mobilisés pour la planète et la transition écologique sont aujourd’hui majoritaires (55 %) pour dire qu’il faut favoriser l’emploi et suspendre cette fameuse transition écologique. C’est dire la profondeur du malaise qui les frappe.
Faut-il s’en étonner ? Pas vraiment puisque la gestion de cette crise sanitaire qui a fait le choix du sacrifice économique et social pour sauver des vestiges est en train de pourrir l’avenir de nos enfants. D’ailleurs, dans le sondage précédemment évoqué, la majorité des jeunes interrogés (54 %), dit que la jeunesse est sacrifiée au profit des plus âgés ! Cette jeunesse que nos élites jugent particulièrement mature et responsable, censée apte à nous montrer les bons chemins avec beaucoup de lucidité – quand il s’agit des chemins « progressistes », évidemment –, est en train de ruer dans les brancards. Elle supporte mal d’être immolée et le clame sur les réseaux sociaux comme un certain « Esca_FRANCE » : « On détruit la vie et l’avenir des nouvelles générations qui constituent l’avenir de la France pour des dizaines d’années pour faire gratter 2 à 5 ans à l’ultra majorité des gens en réa à cause du Covid-19. Rationnellement et pragmatiquement c’est pathétique : on est littéralement en train d’anéantir et de détruire le futur de notre pays pour sauver à 90 % des mourants. Des gens qui ont vécu les trente glorieuses et une vie entière de richesse, de plein emploi, de coût bas et de plaisirs. Notre génération en gardera une amertume et une haine des anciens toute sa vie : y’a qu’à voir la côte des baby boomers parmi la nouvelle génération et ça ne fait qu’empirer. » La France se trouve donc au bord d’une d’une guerre des générations.
On répugne, dans les sociétés du confort érigé en idéal absolu, particulièrement en France, à évoquer la valeur d’une vie dans le débat public. Les Britanniques, eux, ne répugnent pas à le faire : ils évaluent la pertinence des protocoles médicaux coûteux en estimant leur bénéfice en QALY (quality-adjusted life year) ou DALY (disability-adjusted life year), c’est à dire en années de vie gagnées ajustées d’un coefficient de qualité. Un pragmatisme hérité de la 2e guerre mondiale, sans doute, durant laquelle ils ont été capables d’accepter le sang, la sueur, les larmes et la mort de beaucoup de leurs semblables au nom d’un intérêt supérieur. Aujourd’hui un défi semblable se présente puisque Macron a déclaré avec force pathos que nous étions en guerre mais l’intérêt supérieur n’existe plus car il n’y a plus de nation. Il n’y a plus qu’une République avec laquelle les « citoyens » sont en « contrat » ; ce qui écarte de fait toute idée de patrie et de sentiment national, et par suite de solidarité.
On sait la jeunesse prompte à descendre dans la rue quand elle s’estime flouée. Nos dirigeants devrait le garder à l’esprit et considérer que la tentative de suicide de cet étudiant lyonnais est un signal d’alerte. Les jeunes sont à bout et des signes indiquent qu’ils sont prêts à se soulever contre la gestion débile de cette épidémie de mauvaise grippe. Quand ils se mettront en mouvement, Macron parviendra-t-il à les mater en les gazant et en les matraquant comme les Gilets Jaunes ?
Charles André
En quelle année était cet étudiant suicidaire ?
L’obtention du BAC n’est pas un passeport universel ; les deux premières années de fac sont un goulet a franchir auquel il convient de ne pas mêler l’aventure sentimentale ou la bière ?
Mais…
La société de consommation et son cortège de conforts matériels et les découvertes de LA VIE UNIVERSITAIRE (plus à l’extérieur de la fac que dans) sont un passage difficile pour celles et ceux qui n’ont pas UNE VOCATION UNIVERSITAIRE
Toutes celles et ceux qui à Toulouse arrivent de la région découvrent et confondent la place Saint Pierre et les amphithéâtres
Un retour aux cartes de rationnement et autres les remettraient – peut être – avec la chance qu’elles et ils ont de vivre cette époque !
Il est sûr qu’à certain niveau dans certaines branches les « éminents » sont solidement accrochés à leurs et parfois « très multiples éminences »
Comment peut-on cracher son venin sur la génération d’après guerre qui n’a, et de très loin, vécu les doigts dans le nez. Qu’est-ce ce vil ostracisme contre les parents et/ou grands parents de ces étudiants. Nous le savons qu’ils sont dans la détresse ; nous savons aussi que la situation actuelle gérée par le Gouvernement est en train de saborder leur avenir et donc celui de la France. Si vous les jeunes voulez vous en sortir attaquez-vous au vrai ennemi : le macronisme et sa bande de lopettes aussi indécents qu’ils sont nuls. Nous les septuas on n’a rien à se reprocher : on aide les étudiants à se loger quand on le peut ; on donne de notre temps et de ce qui reste de notre vigueur en milieu associatif et puis quoi encore ! Vous avez connu la guerre ? Non, alors faites le dos rond et faites preuve d’imagination avec vos neurones tout neufs.
Les jeunes ont la chance d’avoir les outils numériques à leur disposition, le monde et l’avenir sont à eux ! A comparer avec les seniors et grand seniors aux retraites figées et dont le futur se compte en semaines, mois, ou à peine quelques années « aux jambes de plomb ». Jeunes en mal-être : ouvrez les yeux face à votre futur et appréciez les atouts que vous avez !
Quand on est malade, rester tranquille, chez soi, au lit, avec un traitement efficace est quand même un grand classique qui a fait ses preuves !!!
Évidemment, quand je parle de traitement efficace, je ne parle pas du « Rentrez chez vous et prenez du doliprane » qui a dû tuer un paquet de gens.
Dans les cas aigus, un accompagnement intelligent en temps utiles épargne la plupart des vies.
Alors, AUCUN BESOIN DE SACRIFIER LES UNS POUR SAUVER LES AUTRES. Aucun besoin de chambouler l’activité économique non plus…
L’univers carcéral qui se construit à cette occasion est destiné à tous, aux jeunes comme aux vieux.
La haine des uns pour les autres est un écueil dans lequel il faut veiller à ne pas tomber ; elle est mortifère pour nous et providentielle pour les voyous que nous laissons installés confortablement aux commandes.
En mai 68 dans le privé on bossait dur et le « Jouissez sans entrave » n’était pas pour nous avec 995 euros de retraite !
C’est ça pour vous les vieux privilégiés ?
Quelle méchanceté gratuite.
Sortez la tête du c… comme vous dites !
Merci pour cet article ! Enfin un journaliste qui réagi !!
Bien sûr que l’on est en train se sacrifier toute une génération de jeunes, et des travailleurs.
C’est inadmissible !
On les isole dans des conditions que personne n’envie et ils devront payer les factures. Tout ça, pour quoi ? Pour prolonger la vie de quelques mois de personnes mourantes ! qui elles ont bien profité de leur existence ! C’est inadmissible !
Moi je n’y crois même plus ! L’État cherche à faire une nouvelle société de soumis ?
Il faut réveiller les médias !
Dieu sait que je méprise ces soixante-huitards égoïstes qui ont tous les pouvoirs et sacrifient le reste de la population pour se protéger de ce virus opportun.
En attendant, ces 68tards à 20 ans sont descendus dans la rue, se sont frottés à de Gaulle et ses CRS-SS, ont jeté des pavés et monté des barricades dans Paris.
Alors les « Nuits debout » folkloriques et les raveurs agités du bulbe, vous êtes où ?
Au lieu de vous palucher sur votre téléphone portable, faites comme vos anciens qui ont renversé la table, sortez-vous les doigts du c.. et arrêtez de chialer comme des lopettes. La rue appartient à celui qui y descend, allez vous frotter à la flicaille de Macron.
C’est faux ! On ne protège pas les anciens mais on les laisse mourir de chagrin ! On protège le mensonge en l’acceptant !
Oui, on en laisse mourir de chagrin ! mais en faisant tout pour qu’ils ne meurent pas du virus !! C’est toute la subtilité… et l’abjection !