L’étron du sud

par | 25 jan­vier 2022 | 4 Commentaires 

Nous les aimons énor­mé­ment, ils sont nos p’tits ché­ris. Pour cer­tains, ils sont com­pa­rables à des enfants qu’ils n’ont jamais eus. Pour d’autres comme moi, c’est le bon­heur ! Ce bon­heur à quatre pattes est source de bien-être et de joie per­ma­nents. Mais, l’envers du décor de toutes ces joies est par­fois lui aus­si source de cer­tains désa­gré­ments. Comme tout orga­nisme vivant, nos cani­dés ingèrent par une voie et éjectent par une autre. C’est cette voie rec­tale qui, de par sa fonc­tion vitale, four­ni­rait moult sujet à palabres.
Nous avons tous eu à déplo­rer les « cacas » posés sur le bitume des trot­toirs, réchauf­fés par les rayons du soleil, pro­li­fé­rant comme s’ils se repro­dui­saient ! Dans cer­taines muni­ci­pa­li­tés, le déploie­ment de « camé­ras à mul­tiples usages » explose (17 camé­ras sur la plage para­di­siaque de notre illus­tra­tion à la une). La ver­ba­li­sa­tion explose aus­si : 457 € maxi pour une crotte oubliée… Je ne connais tou­te­fois per­sonne qui ait été ver­ba­li­sé.
Mais, fran­che­ment, nous ne pour­rons jamais stop­per les déjec­tions de nos amours à poils plus ou moins longs. Pour ce qui est de l’autodiscipline et du res­pect des autres, par les pro­prié­taires de ces ado­rables tou­tous, ce n’est pas gagné…
Par contre, je me sou­viens que lorsque j’étais môme, il y a avait des moto­crottes. Sont-elles tou­jours d’actualité ou elles aus­si dorment-elles, dans les garages muni­ci­paux ?
Un jour lors d’une de mes nom­breuses pro­me­nades, j’ai croi­sé un « balayeur »… (agent muni­ci­pal pré­po­sé à la pro­pre­té des voies publiques). Voyant un étron de fort belle taille posé en vue sur le « crot­toir » et qu’il avait cer­tai­ne­ment oublié, je lui posai la ques­tion sui­vante et fort logique : « Pourquoi n’avez-vous pas ramas­sé ce “caca” ? » Sa réponse fut franche et sans ambigüi­té : « Je ne suis pas habi­li­té à les ramas­ser ! ».
Je ne savais pas qu’il fal­lait avoir une habi­li­ta­tion spé­ci­fique pour le ramas­sage des crottes.
Donc, nous avons un nombre de tou­tous qui avoi­sine les 7 mil­lions d’individus sur l’hexagone, toutes races confon­dues. Mais nous ne trou­vons pas les solu­tions et les volon­tés pour gérer leurs besoins natu­rels, tout en res­pec­tant notre propre envi­ron­ne­ment ! Certains d’entre vous me diront qu’il nous fau­drait punir plus dras­ti­que­ment les pro­prié­taires, d’autres qu’il leurs fau­drait des couches (aux chiens), d’autres plus exa­cer­bés, pré­co­nisent des lieux d’aisances ou nos amis seraient en quelque sorte, ’’Parqués’’.
Alors, que la solu­tion est fort simple !
Les éco­no­mies seraient appré­ciables tout en évi­tant soi­gneu­se­ment les muta­tions d’af­fec­ta­tion. À l’heure où le tout élec­trique est par­tout encen­sé et spon­so­ri­sé, pour­quoi les muni­ci­pa­li­tés de tous bords poli­tiques ne s’équiperaient-elles pas de nou­velles moto­crottes élec­triques ? Ces der­nières seraient pilo­tées par nos valeu­reux et vaillant « balayeur » qui béné­fi­cie­raient d’une pro­mo­tion sociale. L’aspiration rem­pla­ce­rait le balayage, aucun déchet ne sau­rait per­du pour le recy­clage bio­lo­gique. De sur­croît l’o­pé­ra­tion par­fai­te­ment silen­cieuse répon­drait aux attentes des citoyens d’avoir le calme…
Que cet étron ne soit plus sur mon che­min, c’est de chaque habi­tant de nos cités modernes. J’aimerais lan­cer une péti­tion, mais ima­gi­nez :
« Pétition pour doter nos pré­po­sés muni­ci­paux à la pro­pre­té, d’en­gins moto­ri­sés mul­ti-usages à éner­gie propre. Le per­mis n’est pas néces­saire. Position assise assu­rée, le casque serait four­ni par la mai­rie »
Bref, espé­rant que nous allons dans ce domaine de « fèces » nous en sor­tir sans nous salir et sans perdre la « face »…

Phylippe Marécaux

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Phylippe Marécaux

Bonus : au cœur de la cam­pagne des muni­ci­pales de Paris de 1977, le sujet du trai­te­ment des déjec­tions canines revient inlas­sa­ble­ment. Alors can­di­dat, Jacques Chirac dégaine l’argument ultime : la mise en place de moto­crottes. Elles feront leur appa­ri­tion en 1982. Souvenir d’une époque pas si loin­taine [source].Motocrottes - Jacques Chirac - 1977

4 Commentaires 

  1. … et puis quelle fré­né­sie d’a­voir un ou des chiens au quo­ti­dien ! Les moti­va­tions sont mul­tiples, mais moi je NE gar­de­rais QUE celles utiles aux Hommes ie ava­lanches, céci­té, drogue, police, douanes et quelques autres cas bien spé­ci­fiques de chiens reni­fleurs (mala­dies…). On pas­se­rait de 7 mil­lions à 700.000 cani­dés bien enca­drés et donc fini les pro­blèmes de mor­sure, de pol­lu­tion sonore, de pol­lu­tion chi­mique, de pol­lu­tion visuelle, d’a­ban­don et par contre… éco­no­mies pour les ménages. Mais à par­tir de l’ins­tant où il est décré­té qu’il est le meilleur ami de l’Homme (asser­tion tota­le­ment far­fe­lue) eh bien on en a par­tout dont bien sou­vent la garde juri­dique n’est même pas assu­rée par leurs propriétaires

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  2. Je n’en reviens pas qu’on soit obli­gé de dis­ser­ter sur ce sujet. On fait ici le ter­rible constat de l’in­ci­vi­li­té pré­gnante des Français. Et il n’y a pas que dans les villes, croyez-moi ! J’habite une bour­gade de 15 000h et ne suis pas au centre. Mais il m’est déjà arri­vé plus d’une fois de mar­cher dans un énorme étron bien mou… en allant récu­pé­rer mon cour­rier dans ma boîte !!! Je suis de tout coeur avec vous (et par­don si je ne réus­sis pas à rire de ça…)

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  3. Il y en avait à Marseille dans le centre ville, mais elles ont dis­pa­ru il y a bien longtemps.

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    • AVEC LES POUBELLES A LA PLACE

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