L’étron du sud
Nous les aimons énormément, ils sont nos p’tits chéris. Pour certains, ils sont comparables à des enfants qu’ils n’ont jamais eus. Pour d’autres comme moi, c’est le bonheur ! Ce bonheur à quatre pattes est source de bien-être et de joie permanents. Mais, l’envers du décor de toutes ces joies est parfois lui aussi source de certains désagréments. Comme tout organisme vivant, nos canidés ingèrent par une voie et éjectent par une autre. C’est cette voie rectale qui, de par sa fonction vitale, fournirait moult sujet à palabres.
Nous avons tous eu à déplorer les « cacas » posés sur le bitume des trottoirs, réchauffés par les rayons du soleil, proliférant comme s’ils se reproduisaient ! Dans certaines municipalités, le déploiement de « caméras à multiples usages » explose (17 caméras sur la plage paradisiaque de notre illustration à la une). La verbalisation explose aussi : 457 € maxi pour une crotte oubliée… Je ne connais toutefois personne qui ait été verbalisé.
Mais, franchement, nous ne pourrons jamais stopper les déjections de nos amours à poils plus ou moins longs. Pour ce qui est de l’autodiscipline et du respect des autres, par les propriétaires de ces adorables toutous, ce n’est pas gagné…
Par contre, je me souviens que lorsque j’étais môme, il y a avait des motocrottes. Sont-elles toujours d’actualité ou elles aussi dorment-elles, dans les garages municipaux ?
Un jour lors d’une de mes nombreuses promenades, j’ai croisé un « balayeur »… (agent municipal préposé à la propreté des voies publiques). Voyant un étron de fort belle taille posé en vue sur le « crottoir » et qu’il avait certainement oublié, je lui posai la question suivante et fort logique : « Pourquoi n’avez-vous pas ramassé ce “caca” ? » Sa réponse fut franche et sans ambigüité : « Je ne suis pas habilité à les ramasser ! ».
Je ne savais pas qu’il fallait avoir une habilitation spécifique pour le ramassage des crottes.
Donc, nous avons un nombre de toutous qui avoisine les 7 millions d’individus sur l’hexagone, toutes races confondues. Mais nous ne trouvons pas les solutions et les volontés pour gérer leurs besoins naturels, tout en respectant notre propre environnement ! Certains d’entre vous me diront qu’il nous faudrait punir plus drastiquement les propriétaires, d’autres qu’il leurs faudrait des couches (aux chiens), d’autres plus exacerbés, préconisent des lieux d’aisances ou nos amis seraient en quelque sorte, ’’Parqués’’.
Alors, que la solution est fort simple !
Les économies seraient appréciables tout en évitant soigneusement les mutations d’affectation. À l’heure où le tout électrique est partout encensé et sponsorisé, pourquoi les municipalités de tous bords politiques ne s’équiperaient-elles pas de nouvelles motocrottes électriques ? Ces dernières seraient pilotées par nos valeureux et vaillant « balayeur » qui bénéficieraient d’une promotion sociale. L’aspiration remplacerait le balayage, aucun déchet ne saurait perdu pour le recyclage biologique. De surcroît l’opération parfaitement silencieuse répondrait aux attentes des citoyens d’avoir le calme…
Que cet étron ne soit plus sur mon chemin, c’est de chaque habitant de nos cités modernes. J’aimerais lancer une pétition, mais imaginez :
« Pétition pour doter nos préposés municipaux à la propreté, d’engins motorisés multi-usages à énergie propre. Le permis n’est pas nécessaire. Position assise assurée, le casque serait fourni par la mairie »
Bref, espérant que nous allons dans ce domaine de « fèces » nous en sortir sans nous salir et sans perdre la « face »…
Phylippe Marécaux
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Bonus : au cœur de la campagne des municipales de Paris de 1977, le sujet du traitement des déjections canines revient inlassablement. Alors candidat, Jacques Chirac dégaine l’argument ultime : la mise en place de motocrottes. Elles feront leur apparition en 1982. Souvenir d’une époque pas si lointaine [source].
… et puis quelle frénésie d’avoir un ou des chiens au quotidien ! Les motivations sont multiples, mais moi je NE garderais QUE celles utiles aux Hommes ie avalanches, cécité, drogue, police, douanes et quelques autres cas bien spécifiques de chiens renifleurs (maladies…). On passerait de 7 millions à 700.000 canidés bien encadrés et donc fini les problèmes de morsure, de pollution sonore, de pollution chimique, de pollution visuelle, d’abandon et par contre… économies pour les ménages. Mais à partir de l’instant où il est décrété qu’il est le meilleur ami de l’Homme (assertion totalement farfelue) eh bien on en a partout dont bien souvent la garde juridique n’est même pas assurée par leurs propriétaires
Je n’en reviens pas qu’on soit obligé de disserter sur ce sujet. On fait ici le terrible constat de l’incivilité prégnante des Français. Et il n’y a pas que dans les villes, croyez-moi ! J’habite une bourgade de 15 000h et ne suis pas au centre. Mais il m’est déjà arrivé plus d’une fois de marcher dans un énorme étron bien mou… en allant récupérer mon courrier dans ma boîte !!! Je suis de tout coeur avec vous (et pardon si je ne réussis pas à rire de ça…)
Il y en avait à Marseille dans le centre ville, mais elles ont disparu il y a bien longtemps.
AVEC LES POUBELLES A LA PLACE