Souffler n’est pas jouer
Nos villes modernes doivent être à la hauteur des valeurs que chaque élu défend lors de se premières paroles électoralistes. L’une de ces valeurs est comme nous le savons tous, la PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT. Mais entre les promesses et les solutions, s’invite la réalité. Les problèmes ? nous les connaissons presque tous : gaz à effet de serre, pesticides, marées noires, nuisances sonores, eaux usées, sans oublier les ondes électro-magnétiques, les résidus chimiques, les emballages. La pollution qui me préoccupe aujourd’hui est d’une forme passive et pourtant nous la côtoyons tous les jours. Il nous est tous arrivé de croiser nos valeureux balayeurs des rues, sympathiques au demeurant et travaillant pour les mairies ou maintenant pour certains, mieux lotis, pour les métropoles. Il m’est arrivé par trois fois ces derniers jours de croiser la nouvelle génération de ces ‘’Agents municipaux préposés aux retrait des déchets sur la voie publique’’. Cette nouvelle génération est dotée de souffleurs.
Imaginons simplement une journée avec ces intrépides agents : ils doivent impérativement porter une casquette ou un bonnet, plus LE masque, un FFP2 de surcroît !
Nos agents opèrent par équipe de deux : le premier est le préposé au souffleur, le second par voie de raison, au ramassage. Lors d’une de mes rencontres, je me suis arrêté pour essayer de palabrer avec eux. Je vous le dis honnêtement, c’était chaud. Mes questions n’avaient qu’un but, essayer de comprendre pourquoi le premier agent qui soufflait, déplaçait les déchets ainsi que toute les poussières environnantes vers un lieu bien précis, pour qu’ensuite le second agent, doté, lui, d’un balai à l’ancienne (balai avec des fines branches d’arbres), les ramassait et les plaçait dans la poubelle suiveuse.
J’ai reçu une fin de non-recevoir pour ce qui était des nuisances sonores et polluantes de l’air qu’engendrait le souffleur (moteur atmosphérique). La réponse première fut : « Nous ne pouvons travailler qu’avec le matériel que l’on nous fournit ». Là dessus, je fus entièrement d’accord. Puis sur la question de la pollution atmosphérique, cela n’avait pas l’air de trop impliquer le souffleur qui me répondit : « Si vous voulez nous ne ramassons plus rien ».
La deuxième équipe c’était devant chez moi, mais cette fois-ci l’agent souffleur (toujours le premier) était équipé d’un souffleur électrique. Suivi bien-sûr comme son ombre par son valeureux équipier qui là aussi était le préposé au ramassage des tas créés par son collègue. Je leur soumis mon nouveau questionnement sur la pollution que générait le déplacement de cette poussière, du point A pour aller au point B pour ensuite la ramasser. La réponse fut similaire à leurs collègues, mais avec une légère nuance. Le souffleur me dit sans rire : « Nous avons un temps limité pour faire ce travail »… Je notais bien cette fois que le matériel était électrique, un petit bon-point. Mais je leur soumis cette réflexion suivante : Pourquoi ne soumettez-vous pas à votre hiérarchie une proposition simple et certainement moins polluante :
Remplacement des souffleurs par des aspirateurs, type glouton. Le port de Saint-Laurent-du-Var en est équipé (un seul), la réponse du souffleur fut qu’il n’y en a pas dans cette ville et qu’ils coûtent cher pour la Métropole.
Enfin ma dernière rencontre de ce jour, fut avec un sympathique agent, qui m’a laissé prendre son engin en photo :
Je lui posai les mêmes questions, mais sa réponse fut raisonnablement positive. Il n’y en a que deux de ces engins dans les environs. Ils sont plus petits que celui qui opère sur le port (le glouton du port appartient à la Capitainerie). Les attributions de secteur des deux engins électriques et aspirant aussi bien les déchets, les poussières, les petites feuilles ainsi que les étrons de nos chers amis à quatre pattes, sont dans le secteur de la mairie et celui du plus grand complexe commercial d’Europe avoisinant(1). Bref, ces appareils high tech remplacent les balais de nos anciens, sans pour autant nous polluer l’air et les oreilles. De surcroît aux dires de mon dernier contact, ils sont très maniables.
Alors sans faire de polémique, je trouve qu’il serait utile d’équiper tous les quartiers de nos villes avec ce genre d’engins. J’ai bien noté que tous les responsables de ce monde nous ressassent que les virus — et pas simplement celui qui nous chagrine en ce moment les bronches — sont aériens.
Les poussières volantes générées par ces souffleurs n’ont pas de frontières car elles s’envolent, mais doivent retomber à un moment — selon la loi de Mr Newton — en des lieux mal définis à l’avance. Cela peut être aussi bien une classe d’école ou son préau, une voiture ayant les vitres ouvertes, bref partout où elles ne devraient jamais être.
Ne soyons pas aveugles ! Nous savons tous que le nuage pollueur de Tchernobyl ne s’est pas arrêté gentiment à nos frontières. Alors ne croyons pas que les poussières soulevées par ces engins à moteur retombent exactement là où elles étaient avant…
Phylippe Marécaux
(1) [NDLR] Comprendre : Cap 3000
Les pires sont, comme à Saintes, ceux qui poussent les feuilles mouillées avec la crasse et la poussière sous les voitures. Résultat : voitures dégueulasses, poussière et crasse soulevées puis envoyées n’importe où car le fort vent de ce jour-là ne facilitait pas la tâche de ces pauvres employés municipaux. Les fautifs : le chef d’équipe, le responsable de la voirie, le directeur technique et bien sûr le maire.
Dans ma commune de 98 habitants le cantonnier a ce genre de machin et en automne il guette LA feuille qui tombe pour la souffler sur le bas côté ! Dans un village voisin j’ai vu 5 souffleurs de front repoussant les feuilles, contre le vent !
Et j’ajoute que le même problème de déplacement de particules existe avec les sèche-mains soufflants, vers le bas ou le haut que je n’ai vu interdits pour COVID que dans un seul endroit à Berck !
Il y a quelques intelligents qui comprennent car pour ma part je n’utilise JAMAIS ces machins !