Le sergent-chef
Comment on fait pour être chef, chef ?
De l’élève prémilitaire au maréchal, la hiérarchie militaire compte aujourd’hui pas moins de 23 échelons, grades et distinctions.
Vous devez savoir qui saluer et par qui se faire saluer. Devant qui se mettre au garde-à-vous. Quand sonne le clairon du rata, ne vous trompez pas de cantine.
Mode d’emploi
- Ainsi, ils sont cinq grades à la gamelle de l’ordinaire troupe. Du simple troufion au dernier né en 2009 : le caporal-chef de 1ère classe bardé de 4 barres bariolées.- Du sergent à l’adjudant-major, ils sont 6 grades à être servis au mess sous-off. En passant par le dernier-né en 2022, le sergent-chef-major bardé de quatre chevrons.
Lequel sergent-major, bas-officier créé en 1776 a disparu pour être sergent-chef. Puis rétabli de 1942 à 1962 pour être à nouveau supprimé en 1971. Pour être encore rétabli en 2022. Il faut suivre.
« Un sergent ne peut plus attendre sept ans pour être formé au niveau auquel il est d’ores et déjà employé. C’est pourquoi le nouveau brevet militaire du 2e niveau […] deviendra un passage imposé du cursus des sous-officiers… » [source]
- De l’aspirant, sous-officier qui aspire à devenir officier subalterne, aux généraux 5 étoiles, ils sont 11 grades à se retrouver se restaurer au mess officier.
- Pour finir avec le bâton de maréchal à la constellation de 7 étoiles sur le képi. Il n’y en a plus aujourd’hui. Le dernier nommé de son vivant fut le Maréchal Juin, en 1952. Le 2 étoiles de Gaulle aura refusé la distinction.
Pour ce qui est de la couleur des galons, de l’or, de l’argent, du vert, du rouge, du bleu ciel, etc., on verra une autre fois.
Quant à la Marine nationale, où le capitaine de frégate est un lieutenant-colonel, le lieutenant de vaisseau est un capitaine, le maître est un sergent-chef… Bon courage.
Attention ! Le maréchal des logis est un palefrenier de la cavalerie qui n’a rien à voir avec le distingué maréchal de France.
À noter que le célèbre mathématicien Henri Poincaré à qui Einstein doit tout, ayant raté Polytechnique, ne sera resté « que » sergent-major.
Article écrit par votre serviteur, sergent-chef, inspiré par le sergent Garcia, écrit à la plume sergent-major, sur la musique de Sergent Pepper.
Repos ! Vous pouvez fumer.
Michel Lebon
J’ai connu le grade de sergent-major – quatre chevrons Citroën – ça faisait beaucoup de « V » alors le biffin toujours taquin disait « au rab de nouilles ! » Et puis caporal-chef, les deux chevrons rouge de caporal surmontés d’un chevron doré de sous-off, esthétiquement c’était la classe ! Le sergent « appelé » avait son chevron doré, l’ADL (Au delà de la Durée Légale!), ça faisait pauvre quand on croisait la MP ‑Military Police – sapée Milord où le moindre troufion de 1ère Classe (Private First Class) avait le même chevron jaune et une belle casquette. La biffe française portait le béret enfoncé jusqu’aux oreilles (par moins 15° !) et des gants kakis tricotés qui laissaient passer le froid glacial. Et je vous dis pas la garde de nuit à se geler les pieds dans des croquenots à guêtres de toile, une capote qui pèse un âne mort en cas de pluie ! les ricains avaient des parkas fourrées, des gants pour pôle nord et des chaussures fourrées aussi à semelles épaisses. Comme disaient les anciens « ça vous fait la bite, la bleusaille ! ».
Sûr qu’on n’a pas été dorlotés, du rustique !
Sur la photo Pierre Mondy porte un calot avec trois barres de capitaine… pas de sergent-chef.
Réponse à Furax :
Oui, c’est bien vu.
Les 3 barrettes du calot de Pierre Mondy sont en effet les 3 barrettes de capitaine, mais… dans le film, Mondy est bien le sergent-chef Chaudard, et non pas le capitaine Chaudard. Il porte ses trois galons en diagonale pour « faire » chef.
La costumière n’a pas dû savoir faire la différence, personne n’a remarqué cette embrouille et le film est sorti avec le succès que l’on sait.