Ma semaine d’observation de l’info (27 novembre 2022)
Dimanche 20 novembre 2022
Offensive contre les inscriptions en anglais à Nice… L’Observatoire des Libertés, une association de défense de la langue française, a saisi le Tribunal Administratif le 21 octobre pour que la ville supprime le fameux logo « I❤️Nice » posé sur Rauba Capeu et qui domine le pied de la colline du château.
Le président de cette association sise dans le Puy-de-Dôme, Louis Maisonneuve, en bon jacobin, voudrait ainsi contraindre la mairie de remplacer le slogan par un « J’aime Nice », qui ferait quand même plus hexagonal. On peut le comprendre, et je pense que nombreux seront les avis favorables à cette décision…
Oui, mais ? Si l’on pousse le raisonnement, on peut également prétendre à obtenir que l’inscription se fasse… en nissart ! Autrement dit : « Mi plas Nissa ».
Le jacobinisme destructeur d’identités continue ainsi, petit à petit à encourager la disparition des langues régionales. On a pu assister, il y a quelques années à l’acceptation d’un double panneautage dans certaines régions, notamment la Bretagne, la Corse, ou encore le pays basque. D’autres, timidement, ont simplement ajouté aux noms des communes leur nom en langue locale. C’est le cas dans notre département où dans sa partie provençale (en gros à l’ouest du fleuve Var), les panneaux sont doubles, de même que dans certaines communes du comté de Nice :
On veut trop facilement faire oublier que Nice, comme nombre d’autres régions, a une identité et une langue, qui est certainement bien plus menacée de disparition que le français… Alors pourquoi ne pas les privilégier ?
Avec « I Love Nice » ou avec « J’aime Nice » les Niçois sont de toutes façons perdants. Pourquoi voulir parler niçois ? La réponse ici.
Lundi 21 novembre 2022
Le mercenaire, loup de guerre français, Gaston Besson est mort en Croatie à l’âge de 56 ans, il se définissait lui-même comme « ultra-nationaliste, socialiste et libertaire ». Très tôt il s’était mis à chercher ce que pourrait être l’aventure de sa vie, l’aventure… Sa cause.
Gaston Besson, né à Mexico le 7 avril 1967, était un mercenaire de l’Occident (de l’OTAN si on veut être précis !). Il s’engage à 17 ans dans un régiment de parachutiste de l’armée française (1er RPIMa) où il apprend son métier de soldat.
Chez les parachutistes coloniaux, il devient membre d’un commando d’élite formé aux tactiques de guérilla et de répression des guérillas. Il combat auprès des rebelles Karen en Birmanie, avec les Hmong au Laos, ou avec d’autres rebelles au Cambodge ou au Suriname, en Amérique du Sud.
À l’automne 1991, il arrive en Slavonie (Croatie), où les combats les plus rudes opposent Serbes et Croates. « Les jeunes croates tombaient comme des mouches », se remémore-t-il. Il reprend alors les armes en tant que volontaire au sein des forces croates de défense (HOS). Il combat pendant deux ans les imposantes forces de la JNA (armée yougoslave) et des milices serbes. S’il ne put participer au célèbre siège de Vukovar, il fut engagé dans d’autres combats médiatisés : Vinkovci, Mostar, Brcko…
Blessé trois fois au combat, il rejoint comme volontaire la Force de Défense Croate, une milice croate liée au mouvement d’extrême droite, le Parti croate du Droit. Petit à petit, il rassemble un bataillon de volontaires étrangers qui va évoluer dans le cadre de la 108e brigade de défense croate (HVO).
En 2014 il fonde la Légion Internationale ukrainienne qu’il a semble t‑il quittée en 2015. C’est à cette époque qu’il reprend du service en devenant coordinateur du recrutement international du bataillon Azov en Ukraine.
En 2019, il revendiquait dans une interview être un des responsables des Black Blocs dont on sait qu’ils étaient chargés de réprimer toute manifestation identitaire ou anti-Système (voir vidéo ci-dessous).
Souvent pris comme modèle parmi la jeunesse extrémiste, il aura gardé son idéal jusqu’au bout. Idéal qui n’est pas forcément le nôtre.
Mardi 22 novembre 2022
Vers une nouvelle guerre entre la Serbie et le Kosovo ?
Pristina (capitale du Kosovo) tente depuis quelques mois, d’imposer un nouveau système de plaques d’immatriculation dans le pays, et en particulier dans les régions à majorité serbe, où vivent environ 50 000 personnes, qui veulent elles, continuer à utiliser les plaques d’immatriculation délivrées par Belgrade (capitale de la Serbie)
Si Pristina commence à faire appliquer, par sa propre police dans les régions ethniquement serbes, la mesure controversée, le ministre serbe de la Défense, Milos Vucevic prévient : « La police du Kosovo n’a rien à faire dans le nord du Kosovo-Métochie, nous aurons alors l’enfer sur terre… La Serbie soutiendra son peuple, et les Serbes défendront leurs foyers ».
Ce regain de tension inquiète non seulement l’Union Européenne, qui était parvenue en août à décrocher un accord de libre-circulation entre le Kosovo et la Serbie, mais aussi les États-Unis, qui avaient appuyé militairement la séparation du Kosovo en 1998, et qui ont pressé Pristina de reporter le dispositif sur les plaques minéralogiques.
Même la diplomatie russe a déclaré que la région du Kosovo était désormais au bord du conflit ethnique. Il faut rappeler que la Russie est un des rares pays à ne pas reconnaître l’indépendance du Kosovo. Moscou estime en effet que la résolution 1244 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui « définit clairement [depuis juin 1999] l’intégrité territoriale de la Serbie », reste le « fondement juridique du règlement du problème du Kosovo ».
Mercredi 23 novembre 2022
Il croyait partir en pélerinage à la Mecque ?
Vive polémique dans les Bouches-du-Rhône. Un chauffeur de la ligne de bus 50, celle qui relie Aix à Marseille a gratifié ses passagers pendant toute la durée du trajet, soit une quarantaine de minutes, d’une sourate du Coran, utilisant pour cela son téléphone branché sur les haut-parleurs du bus. Des passagers un peu plus courageux que les autres, ont tenté de s’y opposer avant le départ. Mais le jeune chauffeur les a tout de suite menacés : « C’est mon bus ! Je fais ce que je veux. Si tu n’es pas content, tu descends. »
Face à l’arrogance et aux menaces, le reste des passagers n’a pas osé se rebeller davantage. Seul, un retraité, algérien, qui connaît la chanson, a tenté de le raisonner et de faire réagir les autres passagers en demandant à voix haute : « Ce sont des versets, c’est religieux. Ça ne gêne personne pour la laïcité ? » « Ça me rappelle l’Algérie… Les islamistes passaient ça dans les bus ».… Peine perdue, personne n’a réagi, et le bus a pu démarrer.
Une procédure disciplinaire aurait été engagée contre le chauffeur en question, qui nie bien sûr, avoir passé des versets du Coran dans les haut-parleurs du bus. Il risquerait une procédure disciplinaire. C’est à voir…
Jeudi 24 novembre 2022
Après sa défaite, l’ancienne députée de 37 ans, militante au parti présidentiel Renaissance, Amélie de Montchalin, avait dû quitter le gouvernement, conformément à une règle non écrite formulée par le président Emmanuel Macron.
On apprend que l’ancienne secrétaire d’État aux Affaires européennes (2019−2020), ministre de la Fonction publique (2020−2022) puis de la Transition écologique (mai 2022-juillet 2022), a été nommée ce 23 novembre en Conseil des ministres « ambassadrice, représentante permanente de la France » auprès de l’OCDE.
Le macronisme devient une véritable machine à recycler les anciens ministres :
• L’ex premier ministre Jean Castex vient d’être nommé PDG de la RATP.
• Muriel Pénicaud (ex-ministre du Travail) entre au conseil d’admnistration de Manpower Group.
• Agnès Buzyn, nommée à l’OMS, puis à la Cour des comptes pour cinq ans.
• Florence Parly (ex-ministre des Armées), Sophie Cluzel (Handicap) et Élisabeth Moreno (Égalité 😂) sont autorisées par la Haute transparence de la vie publique (HATPV) à participer à des activités de conseil d’activités…
• Le 17 novembre, Christophe Castaner avait été nommé par Emmanuel Macron à la présidence du conseil de surveillance du port de Marseille ainsi qu’à celle du conseil d’administration du concessionnaire ATMB pour le tunnel du Mont-Blanc.
• Quant au haut fonctionnaire Didier Lallement, qui avait quitté son poste de préfet de police de Paris en juillet, il avait pour sa part été nommé par Elisabeth Borne secrétaire général de la Mer.
Ah, la famille !
Vendredi 25 novembre 2022
Les oppositions LFI, RN, et LR, majoritaires ensemble à l’assemblée, ont profité de la niche parlementaire accordée à l’une d’elle pour suggérer le retour des soignants non vaccinés dans les centres de santé. La minorité présidentielle et le gouvernement ont tout simplement fait de l’obstruction parlementaire pour empêcher la loi de passer.
Ceux-ci ont multiplié les rappels aux règlements, les demandes de suspensions de séances et le dépôt d’amendements jusqu’au bout de la nuit, dans le seul but d’empêcher un vote favorable. Les oppositions semblaient cette fois en mesure d’avoir gain de cause, puisque majoritaires, contre l’avis du gouvernement. Le texte était soutenu par le Rassemblement national (RN), Les Républicains (LR) et une partie de la Nupes.
La députée RN Marine Le Pen a qualifié « l’obstruction parlementaire réalisée par le gouvernement » de « scandale démocratique « . « Leurs méthodes n’ont pas changé, leur mépris pour la représentation nationale reste intact », a‑t-elle poursuivi.
De son côté le député LR Olivier Marleix a déclaré : « C’est sans doute la première fois dans la Ve République qu’un gouvernement se prête à un travail d’obstruction pour empêcher l’Assemblée nationale de poursuivre sa mission, vous devriez effectivement avoir honte ».
Un député macroniste n’a jamais honte… il faut le savoir.
Samedi 26 novembre 2022
En France, 3,6 millions de personnes font appel aux banques alimentaires.
Le patron des Restos du cœur, Patrice Drouet nous déclare que : « On constate une augmentation de 12 % des personnes accueillies depuis avril dernier. On compte aussi 15 % de familles supplémentaires ». Sur la précédente campagne, 25 % des familles accueillies étaient monoparentales. Et dans 90 % des cas ce sont des femmes qui élèvent seules leurs enfants.
Et en même temps, les rémunérations des dirigeants des 120 plus grandes entreprises françaises ont fortement progressé en 2021, selon le cabinet de conseil aux investisseurs Proxinvest. Une hausse de 52% pour les patrons du CAC 40, ce qui représente 8,7 millions d’euros en moyenne, atteignant un niveau record selon l’étude.
Cette rémunération (composée d’une part fixe et d’une part variable) a été multipliée par deux sur un an, et par 60 % par rapport à 2019.
Le classement national des salaires annuels donne :
Carlos Tavares | Stellantis | 9 695 622 € |
Aditya Mittal | Mittal | 7 377 966 € |
Arnaud de Puyfontaine | Vivendi | 4 440 000 € |
Paul Hudson | Sanofi | 5 626 472 € |
Daniel Julien | Téléperformance | 4 437 870 € |
Le classement pour les restos du cœur ne m’a pas été transmis…
Bonne semaine à tous, et à dimanche prochain…
Patrice LEMAÎTRE
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