
Dimanche 19 mars 2023
Bien que n’ayant pas trop les faveurs de l’UE, la Pologne fait du zèle anti-russe. Son ambassadeur en France Jan Emeryk, a ainsi déclaré sur LCI que les pays occidentaux pourraient être obligés d’entrer dans le conflit ukrainien, et ce, en cas de défaillance de l’armée de Zelensky face aux troupes russes.
Pour lui, bien sûr, le vieil ennemi qu’est la Russie a tous les torts dans le conflit ukrainien. C’est ce qu’il a répondu au journaliste Darius Rochebin.
Pour lui : « Aujourd’hui l’Ukraine va défendre son indépendance, sinon en tout état de cause nous serons obligés d’entrer dans ce conflit ».
À la question de savoir comment justifier une éventuelle entrée en guerre des Européens, le diplomate a répondu que l’intervention se ferait sur la base de « nos valeurs principales, le fondement de notre civilisation, de notre culture » qui seraient mises en danger par la Russie.
Encore un État qui pousse à la troisième guerre mondiale, dans les pas des États-Unis.
Lundi 20 mars 2023
Élisabeth Borne ayant de nouveau (pour la 11e fois) dégainé le 49.3, les oppositions ont à leur tour rédigé des motions de censure pour essayer de faire tomber le gouvernement. Mais la Ve République verrouille fermement les institutions, et arriver à faire passer ce type de motion tient de la haute voltige.
À noter que le gouvernement transforme avec habileté le vote de la motion de censure en vote pour ou contre la loi sur les retraites, alors qu’en fait le rapport est assez lointain. Notons également que s’il y avait une possibilité de vote directement contre cette loi, M. Mélenchon a tout fait pour que ce vote n’ait pas lieu, en exhortant ses troupes à déposer des milliers d’amendements inutiles, qui n’ont servi qu’à faire perdre du temps et empêcher ainsi le vote. Reprochant aux communistes, alliés des Insoumis au sein de la Nupes, d’avoir retiré des amendements pour faire avancer les débats, l’ex-candidat LFI à la présidentielle avait ainsi déclaré : « Pourquoi se précipiter à l’article 7 ? Le reste de la loi ne compte pas ? Hâte de se faire battre ? »
L’article 7 étant celui où la limite d’âge était repoussée à 64 ans.
Ainsi pas de vote à l’Assemblée ! On connait la suite : assentiment hypocrite du Sénat, retour à l’Assemblée et 49.3…
Ce soir, la motion de censure la plus capable d’aboutir vient d’être rejetée à 9 voix près… Les troupes de Mélenchon, qui avaient voté en masse POUR Macron en mai dernier, vont se retrouver dans la rue pour crier à la démission de Macron.
Mardi 21 mars 2023
Le 20 mars 2003, il y a 20 ans exactement, les États-Unis envahissaient l’Irak, entraînant ce pays dans une guerre sanglante, provoquant la mort de centaines de milliers de personnes, parmi lesquellels plus de 250 000 enfants.
Cette invasion engendra un tel chaos qu’elle a ouvert la voie à une guerre civile inter-religieuse et surtout à l’implantation durable de groupes terroristes comme Daesh qui, bien qu’affaiblis aujourd’hui, menacent toujours la sécurité internationale.
Tout avait commencé après le 11 septembre 2001. Rien n’impliquait l’Irak dans cet acte terroriste. Mais le pétrole de Saddam Hussein était convoité depuis longtemps par les Américains. Ce fut l’occasion rêvée. On crée donc l’opération « Liberté de l’Irak ». La propagande mensongère allait battre son plein.
Que l’on se rappelle l’accusation des armes de destruction massive développées par l’Irak et que personne n’a jamais retrouvées. Il est vrai qu’on n’en a plus beaucoup parlé par la suite.
Que l’on se rappelle également la pitoyable intervention du secrétaire d’État américain de l’époque, Colin Powell, devant le Conseil de sécurité de l’ONU le 5 février 2003. L’image de cet homme ridicule brandissant une petite fiole censée contenir une arme biologique extrêmement destructrice en pleine séance à l’ONU restera gravée dans les mémoires de l’intoxication médiatique pendant longtemps. Là encore, aucune de ces prétendues armes n’a jamais été retrouvée.
À la suite, le 20 mars 2003, 150 000 soldats américains et 40 000 militaires britanniques ont débarqué pour une intervention « éclair » aux petites heures du matin. L’armée américaine restera jusqu’en 2011, ruinant le pays, avec son lot de désordres et de pillages, après la décision américaine de dissoudre l’État irakien, le parti au Pouvoir et l’appareil militaire, laissant le pays au chaos.
En partenariat avec des universitaires américains et le soutien d’experts du ministère irakien de la Santé, la revue américaine PLOS évaluait en 2011 à près de 500 000 le nombre de personnes qui ont perdu la vie sur le sol irakien et précisait que « 60% des victimes [avaient] péri durant les combats [et] 40% [étaient] mortes des conséquences indirectes du conflit ».
À noter qu’à l’époque, le sénateur démocrate du Delaware présidait la puissante commission des Affaires étrangères quand, à l’été 2002, il a relayé la propagande de l’administration Bush sur les « armes de destruction massive » que détiendrait l’Irak ». Un soutien « essentiel pour la Maison Blanche, confrontée à un Sénat majoritairement démocrate ». Ce sénateur a à l’époque voté contre son camp démocrate pour aider la décision du camp républicain à partir en guerre. Il s’appelait Joe Biden.
Mercredi 22 mars 2023
Après les creuses déclarations de Macron (lire Il a parlé dans le poste du 23 mars 2023), je ne résiste pas au plaisir de publier ce tweet posté en novembre 2022 par un certain Georges Malbrunot, ex-otage en Irak libéré par les musulmans en décembre 2004.
Analyse d’un service de renseignements français : « En 2023, Macron fera passer la réforme des retraites en recourant au 49–3 puis il dissoudra l’assemblée. Il démissionnerait ensuite, faute de majorité. Ce qui lui permet de se représenter dans la foulée ou au scrutin suivant ». pic.twitter.com/2DhyYAs2gx
— Georges Malbrunot (@Malbrunot) November 28, 2022
Une certaine vue… sauf que Macron ne peut plus se représenter !
La rue a entendu !
Jeudi 23 mars 2023
J’ai vu cette semaine un film intéressant, à plus d’un titre : Kompromat, film de Jérôme Salle, avec dans le rôle principal Gilles Lellouche.
L’histoire raconte en gros comment les services de police russes vont fabriquer un faux dossier pour pouvoir discréditer et expulser (voire plus…) le directeur de l’Alliance Française.
Tout commence avec l’inauguration d’une nouvelle salle de spectacle au centre culturel français. Dans la salle se trouve M. Ivanovich, le donateur russe qui a permis de restaurer cette salle. Le choix du spectacle va déclencher l’affaire : deux hommes nus s’y mélangent et s’embrassent… Ce qui n’est pas du goût de tout le monde, et beaucoup de spectateurs quittent la salle dégoûtés, y compris le généreux donateur.
Le directeur va ainsi tomber de Charybde en Scylla, commençant par une arrestation brutale sous prétexte de diffusion de contenu pédopornographique sur internet, et maltraitance de sa fille.
L’intrigue commence et on va suivre tout le long du film la déchéance de l’homme qui ne trouvera aucun soutien, y compris à l’ambassade de France. Il finira par s’évader et tentera de passer la frontière avec à ses trousses les pires agents de la sécurité, comme il se doit.
Ce qui m’a frappé dans ce film, c’est qu’il montre un aspect bien particulier de l’esprit russe. On laisse de côté le volet police violente, héritière du méchant KGB. Derrière ce décor aux traits forcés — il faut bien rester dans le Politiquement Correct pour percevoir les subvention — les messages passent, comme par exemple cette discussion entre le directeur de l’école et le donateur russe lors d’une partie de chasse après la soirée inaugurale. Ivanovich demande au Français :
– Vous ne m’avez pas demandé mon avis sur votre spectacle ?
– Vous êtes parti très vite.…
– C’était un parfait exemple de la décadence de votre culture. La perversité, sous prétexte de liberté, d’ouverture d’esprit, de recherche créative. Vos prétendues valeurs morales sont déformées et dégradées. Vous êtes gouvernés par des lâches. Et vous, en particulier, vous représentez tout ce que NOUS méprisons, tout ce que JE méprise !
Vendredi 24 mars 2023
Le Parlement européen pourrait partir en justice contre la Hongrie.
La commission des Affaires juridiques a demandé mardi que le Parlement se joigne à la plainte déposée en décembre 2022 par la Commission européenne contre Budapest et sa loi « anti-propagande LGBT », adoptée l’année précédente. Pour la première fois de son histoire, le Parlement européen prend position contre un État membre devant la Cour de justice. La demande de la commission parlementaire doit être validée par la présidente de l’institution. L’entourage de cette dernière n’a pas encore précisé ses intentions, mais une source parlementaire souligne que « jamais un président [du Parlement] n’a dévié d’une proposition de la commission des Affaires juridiques ». Plusieurs États membres, comme la Belgique se sont également joints à ce procès.
Les pays de l’Union Européenne, mais on le savait déjà, n’ont plus de liberté au sein de leurs frontières. Ça a toujours été le cas au niveau économique, c’est de plus en plus le cas au niveau politique.
Voilà pourquoi les plus hautes instances choisissent nos présidents.… Ils ne font qu’entériner les décisions prises au-dessus. Et après eux le déluge…
Samedi 25 mars 2023
On pourrait croire que la loi sur les retraites, la morgue de Macron, l’inflation, l’immigration, l’insécurité, la faillite du système de santé aurait mis à terre le Président de la République. C’est ce que laisseraient à penser les manifestations dont la foule grandit chaque semaine, avec une colère et une violence qui lui sont proportionnelles… On se dit que Macron est mort, même s’il bouge encore.
Et pourtant, pourtant… un sondage réalisé entre le 3 et le 7 mars derniers, (ce n’est pas vieux), par Harris Interactive, auprès de 2 345 personnes (donc crédible), vient nous annoncer une nouvelle assez inquiétante : une assemblée nationale qui naîtrait d’une hypothétique dissolution, ressemblerait comme deux gouttes d’eau à la chambre actuelle.
Rappel des élections législatives l’an dernier :En cas d’élections anticipées en 2023, cela donnerait cette répartition :

[source]
Tout ça pour ça ?
Patrice LEMAÎTRE
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