La déclaration, sur TF1 le 4 novembre 1991, de Georgina Dufoix(1) , ministre socialiste de François Mitterrand, est un moment notoire, parfaitement emblématique de toute notre classe politique, notamment à gauche :
Celle-là, il fallait oser la dire :
« Responsable, mais pas coupable »
Mais alors, « responsable », qu’est-ce que ça veut dire ? Consultons le dictionnaire :
1. Qui doit rendre compte et répondre de ses actes ou de ceux des personnes dont il ou elle a la garde ou la charge.
2. Droit Civil : Qui doit réparer les dommages causés volontairement ou non.
3. Droit Constitutionnel : Qui doit rendre compte de sa politique.
Par suite, et c’est le sens même du mot « responsable » : on NE peut PAS être responsable sans rendre compte, et donc sans être potentiellement coupable, en cas de faute, d’erreur ou de défaillance. Plus les responsabilités sont élevées, moins sa position est assurée. C’est le cas des P‑DG ou même de nombreux cadres supérieurs licenciables ad nutum. C’est du reste pour cela qu’ils sont bien payés. Mais pas les politiciens : ils sont bien payés… à vie !
S’ils ne rendent pas compte, alors ils ne sont pas responsables
Mais ils restent responsables pour le statut, notamment la paie, car ils sont très bien payés pour des responsabilités qu’ils n’assument pas. Étant intouchables, ils ne sont jamais coupables. Du reste ils n’hésitent pas à faire appel à la responsabilité… des autres. La crise politique actuelle révèle cette duperie. C’est d’abord Michel Barnier, Premier ministre acculé à la démission, qui lance(2) :Pour les politiciens, la responsabilité doit être un réflexe, mais pas pour eux. Quelques jours plus tard, le président de la république se disculpait de la situation qu’il a lui-même créée :
Bref rappel :
L’artisan doit être responsable de ses travaux, les parents doivent être responsables de l’éducation de leurs enfants, les enseignants de l’instruction de leurs élèves, la police de la sécurité des citoyens, l’armée de la défense du pays, les médecins de la santé de leurs patients, etc. Il ne peut qu’en être ainsi car la société toute entière fonctionne sur le sens des responsabilités de chacun — qui doit être un réflexe — mais pas pour les politiciens. Elle est pas belle, leur vie ! Vous comprenez pourquoi ils s’accrochent et pourquoi tout le monde veut faire de la politique. À gauche ou à droite, peu importe. L’idéal, c’est d’être dans l’air du temps mis en place par les médias entre les mains de l’oligarchie, qui contrôle aussi l’opposition.
Georgina Dufoix, née Nègre le 16 février 1942 à Paris — sans lien familial connu avec Louis Nègre, maire de Cagnes-sur-Mer — est une femme politique française. Elle occupe plusieurs postes de ministre sous François Mitterrand de 1981 à 1988.
Notons toutefois qu’elle s’est érigée en 2012 contre la Théorie du Genre : « Nos concitoyens n’ont pas compris que derrière le mariage des homosexuels, c’est la théorie du genre qui est insufflée dans la société française. Cette théorie qui vient des États-Unis estime qu’homme et femme sont interchangeables » et conduira à « effacer de notre droit l’altérité entre hommes et femmes pour la remplacer par la théorie du genre ».
Nice-Matin, presse régionale sous perfusion de fonds publics, mais propriété du milliardaire Xavier Niel, reprend haut et fort que la crise gouvernementale incombe au Rassemblement National, en masquant méthodiquement que l’initiative de la motion de censure qui fera bientôt tomber le gouvernement, émane de la gauche !
«“La Marine” marchande pour elle-même » et la caricature qui présente la présidente du Rassemblement National comme une dinde antipathique :
Nice Matin oserait-il une telle démarche avec d’autres personnalités politiques ?
Dans son allocution, Macron ne dit-il pas : « des horreurs que j’ai pu faire » ?
Lapsus ou mauvaise qualité du son ?