Pourquoi les monuments français brûlent-ils ?

Une rapide lecture ésotérique du patrimoine architectural français

La France, pays le plus visité au monde

La cathé­drale Notre-Dame de Paris était, avant l’incendie qui l’a frap­pée le 15 avril 2019, le monu­ment le plus visi­té en France, avec 13 mil­lions de visi­teurs par an, direc­te­ment sui­vi par la basi­lique du Sacré-Cœur de Montmartre avec 10,5 mil­lions de visi­teurs, le musée du Louvre ensuite, puis le châ­teau de Versailles, la Tour Eiffel est en cin­quième posi­tion avec 7,1 mil­lions de visi­teurs et le pre­mier site le plus fré­quen­té en France hors région pari­sienne est le Mont Saint-Michel qui se classe neu­vième avec 2,5 mil­lions de visiteurs.

La France est le pays le plus visi­té au monde (en 2023 : 98 mil­lions de tou­ristes ont dépen­sé 63,5 mil­liards d’euros en France). Certes, les tou­ristes, sur­tout euro­péens, viennent en France pour la diver­si­té de ses pay­sages et de son patri­moine, pour la richesse de son archi­tec­ture monu­men­tale ou pay­sanne, pour la qua­li­té de sa gas­tro­no­mie, pour son héri­tage his­to­rique et cultu­rel, pour ses tré­sors artis­tiques, pour la dou­ceur de son cli­mat et ses capa­ci­tés d’accueil diver­si­fié pour tous les goûts et toutes les bourses. Mais n’y a‑t-il que des rai­sons d’ordre pra­tique ou esthé­tique qui poussent ces mil­lions de per­sonnes à visi­ter notre pays ?
La France est un pays rela­ti­ve­ment petit, loin de l’immensité des steppes russes et asia­tiques ou des pay­sages gran­dioses et déser­tiques nord-amé­ri­cains (mais aus­si mono­tones) tra­ver­sés par la fameuse Route 66.

Une nostalgie indicible

Non, c’est sûr, il y a d’autres fac­teurs qui expliquent – ou plu­tôt n’expliquent pas – un tel engoue­ment. Il faut tenir compte aus­si de moti­va­tions non élu­ci­dées d’ordre spi­ri­tuel, une atti­rance mys­té­rieuse et incom­pré­hen­sible qui vient de l’aube des temps et du fond des cœurs et des mémoires, la nos­tal­gie indi­cible et émou­vante d’un pas­sé com­mun à toute l’humanité qui res­sur­git sous les pas de ceux qui n’ont jamais, aupa­ra­vant, mis les pieds en France.

Conte ou légende ? Peut-être serait-ce un début d’explication : cer­tains pré­tendent que la France est un mor­ceau de la mythique Atlantide qui est venu se col­ler au conti­nent européen.

Notre pays ras­semble sur un ter­ri­toire rela­ti­ve­ment res­treint une telle richesse et une telle diver­si­té, sa terre et les mer­veilles qui y sont accro­chées et qui ne cessent de s’y épa­nouir, éveillent une telle émo­tion, qu’elles fai­saient dire à Robida (1848−1926), dans son livre Provence :
« Puissance de l’idée ! Que nous diraient à l’esprit les villes neuves des Amériques où rien ne s’est pas­sé, où le pied ne sou­lè­ve­rait, sur d’immenses espaces, un seul grain de pous­sière his­to­rique, que nous diraient les pay­sages, si beaux qu’ils soient, sur les­quels nul sou­ve­nir ne vol­tige, que nulle tra­di­tion ne colore ? Peu de choses assu­ré­ment. Toutes les Melbourne réunies nous émo­tion­ne­raient moins que tel humble vil­lage de notre vieille Europe, que tel site aujourd’hui dévas­té ou aban­don­né, mort et désert, mais enno­bli par l’Histoire et frô­lé un jour par les ailes de la fic­tion. »
La France est res­tée un concen­tré de tous les pay­sages euro­péens et son his­toire archi­tec­tu­rale ras­semble toutes les périodes et les styles de construc­tion de ce même conti­nent, depuis les dol­mens jusqu’à l’Art déco, né en France, der­nière période iden­ti­fiable (1920−1930) qui s’est dégra­dée ensuite en archi­tec­ture mon­dia­liste avec l’érection de tours sem­blables de par­tout et de nulle part.

Une flèche lancée vers le ciel

Ce qui frappe dès l’abord, c’est que les lieux les plus visi­tés en France, si l’on excepte le Musée du Louvre et le Château de Versailles, se dis­tinguent par le fait qu’ils lancent tous une flèche vers le ciel comme un appel à Dieu, ce qui est logique pour Notre-Dame de Paris, édi­fice reli­gieux dont la flèche, sym­bo­li­que­ment, est le pre­mier élé­ment à s’être écrou­lée, ou bien ces mêmes édi­fices dédiés à la foi chré­tienne se trouvent sur un pro­mon­toire comme la basi­lique du Sacré-Cœur et le Mont Saint-Michel ; rap­pe­lons que nos ancêtres les Gaulois et les Gallo-Romains qui les ont sui­vis construi­saient leurs temples sur un oppi­dum – lieu soi­gneu­se­ment choi­si pour ses ver­tus tel­lu­riques – et que la presque tota­li­té des cha­pelles chré­tiennes éle­vées ensuite sur une col­line ont été éri­gées à l’emplacement même de l’ancien temple ou des anciens lieux de culte pré­mo­no­théistes.
À l’origine, le mot gau­lois neme­ton signi­fie : sanc­tuaire ; les druides pra­ti­quaient leurs cultes en pleine nature, de pré­fé­rence dans un bois ou dans une clai­rière de forêt de chênes, qui deve­nait donc une forêt sacrée.

Nemeton-Johann Favazzo

Ce mot neme­ton reste bien vivant grâce à ce jeu vidéo ins­pi­ré des légendes celtes

La char­pente de Notre-Dame qui a brû­lé, datait du XIIIe siècle, et était était appe­lée « la forêt », peut-être en lien avec nos ori­gines gau­loises, et on ne peut s’empêcher de pen­ser qu’il y aurait pu avoir un des­sein mal­veillant concoc­té par cer­tains « déran­gés » de la voir par­tir en fumée et de s’en réjouir.

Yggdrasill

Yggdrasil est l’Arbre Monde dans la mytho­lo­gie nordique

La flèche des cathé­drales s’apparente à l’Arbre cos­mique, l’axis mun­di ori­gi­nel, l’Yggdrasil de la mytho­lo­gie nor­dique, qui réunit les trois mondes : le monde chto­nien (l’enfer), le monde humain (la sur­face de la Terre), celui de Dieu (le ciel).
Après l’invasion romaine, des temples en pierre ont été construits sur des oppi­da, des som­mets pour être plus proches des dieux, comme une louange éle­vée vers le ciel, et le neme­ton est alors deve­nu une mon­tagne sacrée (les dieux celtes avaient leurs équi­va­lences chez les Romains, et, en géné­ral, une ana­lo­gie avec les dieux de tous les peuples indo-euro­péens). En Bretagne, citons les neme­tons de Locronan et Menez-Bré, mais de nom­breux pro­mon­toires natu­rels de la Gaule étaient des sites sacrés char­gés d’ondes tel­lu­riques béné­fiques sur les­quelles les chré­tiens ont implan­té des cha­pelles à la place des anciens temples gal­lo-romains.
Par exemple, en Provence, à Vernègues, à 25 km au nord d’Aix-en-Provence, fut éri­gé au pre­mier siècle de notre ère un temple romain dit Temple de Diane, dont l’assise et plu­sieurs colonnes ont été bien conser­vées. Mille ans après, une petite cha­pelle qui porte le nom de Saint Césaire est venue se blot­tir tout contre le temple ; à quelques pas de ces deux monu­ments sub­sistent en très bon état des piliers gau­lois gra­vés d’ondulations ser­pen­tées qui indiquent l’entrée d’une source(1).

Vernègues - Temple Diane
Vernègues - Temple Diane<br />
Vernègues - Temple Diane

L’histoire du Temple de Diane de Vernègues en ima­ge­rie numé­rique 3D en cli­quant sur ce lien

Voici un détail inté­res­sant, loin d’être ano­din car il montre clai­re­ment l’état d’esprit de la racaille qui a fomen­té et per­pé­tré cette abo­mi­na­tion qu’était la Révolution fran­çaise : en 1792, la flèche de Notre-Dame qui avait été éri­gée en 1250 a été démon­tée pour récu­pé­rer les plaques de plomb qui la com­po­saient sur déci­sion du gou­ver­ne­ment révo­lu­tion­naire de 1793. Il n’y a pas de petit pro­fit ; le règne de l’argent nomade rem­pla­çait celui des rois qui avaient assu­ré jusqu’alors une réfé­rence tan­gible et immuable.
Pour ceux qui veulent se faire du mal, il existe une liste, d’une lon­gueur invrai­sem­blable, des monu­ments détruits au cours des siècles, et il s’avère que notre 21e siècle n’est pas en reste dans ce bien triste décompte(2). Bien sûr, les des­truc­tions fana­tiques opé­rées par l’idéologie révo­lu­tion­naire res­tent de loin les plus nom­breuses et les plus scan­da­leuses.
Victor Hugo écri­vait en 1832 un article inti­tu­lé Guerre aux démo­lis­seurs, dont voi­ci un extrait :
« Nous posons donc en fait qu’il n’y a peut-être pas en France à l’heure qu’il est une seule ville, pas un seul chef-lieu d’arrondissement, pas un seul chef-lieu de can­ton, où il ne se médite, où il ne se com­mence, où il ne s’achève la des­truc­tion de quelque monu­ment his­to­rique natio­nal, soit par le fait de l’autorité cen­trale, soit par le fait de l’autorité locale de l’aveu de l’autorité cen­trale, soit par le fait des par­ti­cu­liers sous les yeux et avec la tolé­rance de l’autorité locale(3). »

La tour Eiffel et la titanisation

Venons-en à la tour Eiffel qui n’est pas un monu­ment de culte, tout comme la pyra­mide du Louvre, dont nous allons par­ler ensuite. On sait que la construc­tion de la tour Eiffel a été déci­dée pour deux rai­sons, d’une part, pour repré­sen­ter la France lors de l’Exposition uni­ver­selle de 1889 qui se tenait à Paris, d’autre part pour com­mé­mo­rer le cen­te­naire de la Révolution fran­çaise, on a les réfé­rences que l’on peut.
La tour Eiffel repré­sente cet Arbre cos­mique dont nous par­lions, mais en inver­sion, c’est un pur pro­duit du tita­nisme, qui plus est en fer, métal qui se dégrade, qui rouille, et qui finit par dis­pa­raître ; le fer est la marque du Kali-Yuga, de la fin du cycle, de la déca­dence, l’âge sombre… l’Âge de fer. C’est donc aus­si le pur pro­duit de l’hubris, la vani­té des hommes qui veulent se com­pa­rer à Dieu en éle­vant, quelle naï­ve­té et quelle stu­pi­di­té ! un tas de fer­raille le plus haut pos­sible.
Selon Wikipedia : « Le ministre du Commerce et de l’Industrie Édouard Lockroy, franc-maçon réso­lu­ment anti­clé­ri­cal, est un fervent défen­seur du pro­jet dans lequel il voit un sym­bole de la révo­lu­tion indus­trielle qui incarne la laï­ci­té, sur­pas­sant en hau­teur le Sacré-Cœur de Montmartre alors en chan­tier ».

Il n’y a rien à ajou­ter à ça qui résume bien la confi­gu­ra­tion morale et cultu­relle de l’époque : la fer­veur des esprits sub­ju­gués par la tech­nique, le scien­tisme, le dar­wi­nisme et la nou­velle ido­lâ­trie du « Progrès » nais­sant. C’est lim­pide, et bien triste.

La pyramide du Louvre et la satanisation

La pyra­mide de verre du Louvre, conçue et construite par le sino-amé­ri­cain Peï, par la volon­té et sur les consignes de l’ésotériste pré­sident François Mitterrand, consti­tue elle-même une flèche, la pointe d’une flèche, peut-être pas entiè­re­ment tour­née vers le ciel, puisque l’un de ses satel­lites est, bizar­re­ment, ou plu­tôt sata­ni­que­ment, une pyra­mide inver­sée, donc la pointe en bas.

Pyramide inversée Louvre

La pyra­mide prin­ci­pale, elle, est com­po­sée offi­ciel­le­ment de 673 pan­neaux de verre mais, selon l’article Wikipedia qui lui est consa­cré « par un cal­cul qui intègre une dimen­sion éso­té­rique, nous pou­vons obte­nir 666. Ce chiffre est lourd de sym­bo­lique, mais il repré­sente aus­si la Trinité. […] Une légende urbaine veut que ce nombre de 666 pan­neaux de verre fut choi­si à la ʺde­mande expres­seʺ du pré­sident Mitterrand, 666 étant selon l’Apocalypse, le ʺChiffre de la Bêteʺ ».
Donc, si elle indique la direc­tion du ciel, ce n’est peut-être pas, en même temps, celle du « bon » dieu, mais expri­me­rait, au contraire, un défi lan­cé à Dieu par les forces souterraines.

Une volonté obstinée et malsaine de détruire la beauté de la France

C’est donc pour par­ache­ver l’œuvre de des­truc­tion de la Révolution fran­çaise que nos monu­ments fran­çais, sur­tout reli­gieux, partent en flammes ces der­nières années.
Oui, sur­tout reli­gieux. Rien qu’en 2024, 14 églises ont été volon­tai­re­ment incen­diées, telle l’é­glise de Saint-Omer le 2 sep­tembre 2024, alors qu’elle venait juste d’être rénovée :

Incendie Église Saint-Omer

Le 2 sep­tembre, un incen­die cri­mi­nel détrui­sait la char­pente et la flèche de l’église de l’Immaculée-Conception de Saint-Omer (Pas-de-Calais), qui venait tout juste d’être réno­vée – Vincent Labroy – SDIS 62

La France n’est-elle pas « la fille aînée de l’Église » ?
Rappelons que la Révolution fran­çaise a engen­dré toutes celles qui ont sui­vi, uto­pies san­glantes occa­sion­nant depuis ce mal­en­con­treux évé­ne­ment, des cen­taines de mil­lions de morts de par le monde.
Une consigne serait-elle par­ve­nue jusqu’à nos diri­geants leur enjoi­gnant de per­pé­trer cette nou­velle bar­ba­rie ? Quoi qu’il en coûte. Il fal­lait en reve­nir à la source pour tuer dans l’œuf toute ten­ta­tive de res­tau­ra­tion de l’ordre ancien, qu’il n’en reste nulle trace, comme le pra­ti­quait autre­fois un Attila détrui­sant jusqu’à leurs fon­da­tions les villes qu’il sou­met­tait, un Attila qu’on sur­nom­mait « le fléau de Dieu », rem­pla­cé de nos jours au pied levé par un Attali moins rus­tique mais plus per­fide.
Le same­di 7 décembre pro­chain, un pré­sident de la République fran­çaise en grande dif­fi­cul­té va s’enorgueillir d’avoir fait res­tau­rer par nos der­niers grands arti­sans fran­çais (Macron, sa clique et ses pré­dé­ces­seurs ayant tout fait pour qu’il ne reste que ceux-ci, les autres ayant été minu­tieu­se­ment éra­di­qués les uns après les autres sous le poids des charges et des règlementations.)

Cette der­nière fan­fa­ron­nade (espé­rons que ce soit la der­nière !) n’effacera pas la pitoyable image qu’il a lais­sée en se rete­nant de pouf­fer de rire en com­pa­gnie de son pre­mier ministre d’alors, lors de sa visite à Notre-Dame au len­de­main du pro­bable atten­tat dont elle fut vic­time le 15 avril 2019.

Oui, un atten­tat, car mon intel­li­gence et mon bon sens ne peuvent se résoudre à admettre que cette catas­trophe ne serait que le fruit du hasard, la consé­quence cata­clys­mique d’un « mégot mal éteint ».

La qua­si-tota­li­té des experts com­pé­tents l’ont affir­mé : une telle char­pente ne peut pas prendre feu aus­si faci­le­ment et aus­si rapi­de­ment sans une inter­ven­tion déli­bé­rée de l’enflammer avec des moyens et des pro­duits adaptés.

Pierre-Émile Blairon

Ceux d’entre nos lec­teurs qui veulent appro­fon­dir le sujet pour­ront se réfé­rer aux quelques articles écrits sur le sujet parus sur ce même site :
Notre-Dame de Paris : le nou­veau caprice du petit Macron, article du 9 octobre 2024
Le triomphe de l’inculture : le monu­ment pré­fé­ré des Français en 2024 est… « le Circuit des 24 Heures du Mans » !, article du 22 sep­tembre 2024
Traditionalistes contre glo­ba­listes : le grand cham­bar­de­ment pla­né­taire, article du 22 février 2024
La France, labo­ra­toire de la Secte mon­dia­liste, article du 3 octobre 2023
Comment faire dis­pa­raître radi­ca­le­ment le patri­moine fran­çais ? article du 27 décembre 2022
Homo Festivus sur le Cours Mirabeau, article du 20 juin 2019
Architecture contem­po­raine : le triomphe de la vani­té, article du 24 mars 2018

Voir : Pierre-Émile Blairon, Guide secret d’Aix-en-Provence et de ses envi­rons, édi­tions Ouest France.
Pierre-Émile Blairon - Guide secret Aix-en-Provence

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Liste de monu­ments détruits en France sur Wikipedia.

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Guerre aux démo­lis­seurs de Victor Hugo sur Wikisource

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2 Commentaires 

  1. Eh bien, savez vous que l’en­quête sur l’in­cen­die de Notre Dame, est frap­pée de cen­sure.….…
    Nous ne devons pas savoir.… ????

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  2. Vous ne croyez pas au mégot aban­don­né lâche­ment par un fumeur com­pul­sif ? vous voi­là donc com­plo­tiste 😀 😀
    Mais ne chi­po­tons pas, si mégot il y a, c’est un mégot ter­ro­riste aidé par un accé­lé­ra­teur de par­ti­cules inflam­mables 😀
    L’enquête n’est pas ter­mi­née mais je parie­rais pour un court-jus ou une cause incon­nue comme qui dirait une com­bus­tion spon­ta­née.
    Circulez y’a rien à voir.

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