Trump anéantit l’enfumage « droite-gauche »

par | 13 avril 2025 | 2 Commentaires 

France Info donne le la

Il m’ar­rive d’é­cou­ter par­fois France Info, ne serait-ce que pour entendre le « la » de l’in­for­ma­tion offi­cielle. Ainsi ai-je appris récem­ment que les Russes avaient bom­bar­dé un vil­lage en Ukraine en ciblant déli­bé­ré­ment la popu­la­tion civile et ne tuant que plu­sieurs jeunes enfants. J’ai éga­le­ment appris que les ouvriers nord-amé­ri­cains fus­ti­geaient leur Président — qu’ils viennent cepen­dant d’é­lire — pour la hausse des droits de douane car cela crée­ra du chô­mage et de l’in­fla­tion aux États-Unis. J’ai appris par la même occa­sion que toutes les places bour­sières subis­saient un énorme krach. France Info a bien insis­té sur le fait que la capi­ta­li­sa­tion bour­sière d’Apple avait dévis­sé de 500 mil­liards de dol­lars.
Je m’é­tonne tou­te­fois de la bien­veillance de notre radio publique natio­nale à l’é­gard des grandes for­tunes. J’ai l’im­pres­sion d’é­cou­ter BFM Business.BFM Business - LogoJe regarde bien la fré­quence sur mon auto­ra­dio qui affiche tou­jours France Info.
Les soixante-hui­tards de la radio publique se sont bien adap­tés au mon­dia­lisme finan­cier. Tout comme la presse régio­nale puisque la docte cheffe du ser­vice Économie de Nice Matin dres­sait un por­trait fort conve­nu de Donald Trump, inti­tu­lé « Demolition man ». Morceau choisi :

Avec sa logique uni­la­té­rale de la loi du plus fort, Donald Trump a por­té un coup de plus — fatal ? — à l’ordre éco­no­mique mon­dial. Un sys­tème bâti après la Seconde Guerre mon­diale fon­dé sur la coopé­ra­tion, l’ou­ver­ture des mar­chés et la confiance entre les nations. Le « Plus Jamais Ça » pour évi­ter que le monde ne sombre à nou­veau dans les égoïsmes éco­no- miques qui avaient pré­cé­dé le conflit(1).

Dès le len­de­main, les bourses rega­gnaient une grande par­tie de leurs pertes. Sans rien com­prendre à l’é­co­no­mie, tous nos édi­to­ria­listes paten­tés rem­plissent leur mis­sion : déni­grer Trump, encore et tou­jours.

Pourtant quelques vrais éco­no­mistes, cou­ra­geux de sur­croît, pensent que la déci­sion de Donald Trump est bonne pour l’Europe. C’est le cas notam­ment de Marc Rousset et Charles Sannat :

Trump a rai­son de com­battre le libre échange ! Il faut rapa­trier avec des droits de douane toute notre pro­duc­tion pour tout en Europe !(2).

Toujours en rou­lant je conti­nue l’é­coute de notre radio d’État qui ose se poser la question

Trump est-il de droite ou de gauche ? Émoticône étonnement

C’est en effet lui qui reprend à pré­sent les idées long­temps prô­nées par la gauche : rejet du libre échange des per­sonnes et des capi­taux, d’où pro­tec­tion des éco­no­mies natio­nales. Ce qui ne manque pas de déso­rien­ter la gauche qui a enfour­ché depuis Mai 68, le dogme de l’é­co­no­mie libé­rale mondialisée.

Mai 68 - Interdit interdire

Les jour­na­listes de France Info sont désa­m­pa­rés. Ils bottent en touche : « Trump est sou­ve­rai­niste. » Et tout de suite dans la fou­lée : « Il y a des sou­ve­rai­nistes de droite et des sou­ve­rai­nistes de gauche ». Ouf !

Alors que le cli­vage droite-gauche a per­du tout son sens — ce que nous démon­trons régu­liè­re­ment dans nos colonnes(3) — les jour­na­listes d’État s’ac­crochent déses­pé­ré­ment à cette vision archaïque car le Pouvoir (leur employeur) en a besoin pour se main­te­nir en place.

Voici le texte de la cheffe que nous vous pré­sen­tons en inté­gra­li­té tel­le­ment nous sommes per­sua­dés qu’il vous fera bien rire :

Demolition Man

Rien n’est jamais acquis. C’est le dur rap­pel à l’ordre de ces pre­miers mois de la man­da­ture V2 de Donald Trump. Avec sa logique uni­la­té­rale de la loi du plus fort, il a por­té un coup de plus — fatal ? — à l’ordre éco­no­mique mon­dial. Un sys­tème bâti après la Seconde Guerre mon­diale fon­dé sur la coopé­ra­tion, l’ou­ver­ture des mar­chés et la confiance entre les nations. Le « Plus Jamais Ça » pour évi­ter que le monde ne sombre à nou­veau dans les égoïsmes éco­no- miques qui avaient pré­cé­dé le conflit.
Avec ses droits de douane, le pré­sident amé­ri­cain érige des murs tari­faires là où pré­cé­dem­ment l’on construi­sait des ponts com­mer­ciaux. Il met à bas des décen­nies de mul­ti­la­té­ra­lisme et d’in­ter­dé­pen­dance éco­no­miques. Rappelons à toutes fins utiles que la hausse des droits de douane avait aggra­vé la crise de 1929 et contri­bué à plon­ger le pays de “Oncle Sam dans l’une des plus graves réces­sions jamais connues. Cette énième déci­sion est un violent réveil à la réa­li­té « trum­peuse » fon­dée sur l’illi­bé­ra­lisme qui n’hé­site pas à s’in­gé­rer dans les poli­tiques natio­nales, à envoyer des lettres aux entre­prises étran­gères et à insul­ter les valeurs de diver­si­té, d’é­qui­té et d’in­clu­sion dure­ment acquises.
Corollaire du pro­tec­tion­nisme amé­ri­cain, la ten­ta­tion du repli gagne du ter­rain. Les pays se ren­ferment sur eux-mêmes, défen­dant leurs inté­rêts au détri­ment du bien com­mun. L’équilibre mon­dial auquel nous ne prê­tons plus atten­tion depuis 80 ans tel­le­ment il sem­blait gra­vé dans le marbre pour­rait bien s’ef­fondre. Avec quelles consé­quences pour les démo­cra­ties ? Donald Trump est en train d’ou­vrir une brèche qui risque de mener à une frag­men­ta­tion éco­no­mique. Et dire que ça ne fait même pas cent jours qu’il est au pouvoir.

2 Commentaires 

  1. Ce cli­vage est uti­li­sé par le pou­voir pour conti­nuer à domi­ner alors que la « majo­ri­té » pré­si­den­tielle est mino­ri­taire, c’est donc une dic­ta­ture par défi­ni­tion, fas­ciste dans les faits.

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  2. Merci pour cet article que j’approuve

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