Bloquons tout !
Nous en sommes où, un mois après ?

par | 12 octobre 2025 | 2 Commentaires 

Rappelez vous : à la suite du « blo­cage » annon­cé du 10 sep­tembre 2025, le régime allait s’ef­fon­drer et, avec lui, les injus­tices sociales et les atteintes à nos liber­tés.
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Nous avons bien volon­tiers relayé l’ap­pel natio­nal à la soli­da­ri­té du peuple pour un arrêt total et illi­mi­té du pays(1), mais…

Appel national solidarité Peuple Arrêt total illimité
en pré­ci­sant bien : Ne confon­dez pas « Le » 10 sep­tembre et « À par­tir du » 10 septembre !

Bloquons tout - À partir du 10 septembre

À par­tir du 10 sep­tembre : ça change tout !

Tout est là, en effet. Ce n’est pas un jour de grève, qui vient après tous les jours de grève, qui peut chan­ger le cours de l’Histoire. La grève fait par­tie doré­na­vant de la culture fran­çaise, avec sa dimen­sion soixante-hui­tarde folk­lo. Il ne faut donc pas comp­ter sur ces cor­tèges ritua­li­sés et bon-enfant.

La grève — de la consommation —, c’est tous les jours !

C’est tous les jours qu’il faut com­battre le Système qui nous détruit. Tous les jours qu’il faut arrê­ter de (sur)consommer, s’in­ter­ro­ger sur ce qui est abso­lu­ment indis­pen­sable et ce qui ne l’est pas. On s’a­per­çoit alors que l’on peut se pas­ser de beau­coup de choses.

Gardons en mémoire la gourde de Diogène :
Diogène se tar­guait de pou­voir se pas­ser de tout bien maté­riel et vivait seul avec sa seule gourde en bois pour se désal­té­rer à la fon­taine voi­sine, jus­qu’au jour où il voit un enfant boire dans le creux de ses mains. Il en est bou­le­ver­sé et jette sa propre gourde en disant : « Cet enfant qui boit dans le creux de sa main, m’ap­prend que je conserve encore du super­flu ».

Combien de gourdes pou­vons nous éga­le­ment jeter ?

Le riches n’ont jamais été aussi riches malgré ces milliers de jours de grève

Alors, on conti­neue ? Il ne s’a­git plus à pré­sent d’exi­ger plus de salaire, plus d’an­nées de retraite, plus de ceci, plus de cela, puisque ça ne fonc­tionne pas.

Il s’a­git à pré­sent de faire une grève d’un nou­veau type, la grève de la consom­ma­tion. Il s’a­git de blo­quer le Système par où il tient : le fric. Consommer moins, c’est payer moins de taxes ! Eh oui, tout ce que vous ache­tez est sou­mis à la TVA qui est le prin­ci­pal impôt en France, repré­sen­tant envi­ron un tiers des recettes fis­cales de l’État, soit plus de 200 mil­liards d’eu­ros en 2024. Elle consti­tue la source de recettes la plus impor­tante pour le bud­get de l’État, devant l’im­pôt sur le reve­nu et l’im­pôt sur les sociétés.

Recette TVA

Faire la grève de la consommation, c’est faire la grève de l’impôt !

Le rap­port de force doit chan­ger de registre puisque le « tou­jours plus » ne marche pas, il faut donc envi­sa­ger le « tou­jours moins » ! Et on attend de voir qui cède le pre­mier. C’est ça la grève. Qui craque le pre­mier. La grève de nos anciens si bien nar­rée dans Germinal.

Greve_Le_Creusot_1899

La Grève au Creusot, tableau de Jules Adler (1899)

Quand il man­que­ra des mil­liards dans les caisses de l’État et des conglo­mé­rats inter­na­tio­naux, les négo­cia­tions pren­dront une autre tour­nure. Prenons exemple sur Gandhi qui a inci­té les Indiens à se doter d’un rouet et à filer et tis­ser eux-mêmes à la main leurs tis­sus et vête­ments, selon les tech­niques arti­sa­nales. Il a ain­si ébran­lé l’empire colo­nial britannique.

Gandhi Rouet

En outre une consom­ma­tion bien contrô­lée est béné­fique à notre san­té et à notre envi­ron­ne­ment. Et bien sûr à notre bud­get familial.

Écoutons le poète Francis Cabrel(2) qui décrit si bien nos vies modernes :

J’aimerais que quel­qu’un vienne et me délivre mais celui que je viens de choi­sir
M’a don­né juste assez pour sur­vivre et trop peu pour m’en­fuir
Et je reste pri­son­nier de mes pro­messes
À tous ces mar­chands de tapis qui me font dor­mir sur de la laine épaisse
Et qui m’o­bligent au bout de chaque nuit
À prendre ma place dans le tra­fic
À prendre ma place dans le trafic

Au lieu de prendre notre place dans le tra­fic et de se battre pour l’ac­cé­lé­rer, sor­tons en !

Sortons du trafic et de ses embouteillages !

C’est n’est pas l’œuvre d’une jour­née, c’est une démarche au quo­ti­dien qui implique une nou­velle échelle de valeurs.

Plus d’être, moins de paraître.

Lire dans nos colonnes : Le temps est venu du 22 juillet 2025

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2 Commentaires 

  1. Ha ha, la grève de la consom­ma­tion ! Quelle idée ! Je vais dès demain com­men­cer à ne rien ache­ter, pour faire pres­sion sur l’État. Bon, j’au­rai peut-être un petit pro­blème avec la fac­ture d’élec­tri­ci­té… Mais au moins, j’ap­por­te­rai ma contri­bu­tion à l’é­bran­le­ment finan­cier ! J’espère que le gou­ver­ne­ment cra­que­ra avant que j’ar­rive à ne plus pou­voir ache­ter mes tapis de laine épaisse. Sinon, je me ferai pri­ver de mes courses heb­do­ma­daires de chips… Ah, la lutte ! act 2 ai

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    • Réponse à « act 2 ai » :
      Vous pro­po­sez quoi, alors ? vous. Des images vir­tuelles ! Ah, ah, ah !
      Vous n’êtes pas dans la vraie vie, celle des ouvriers qui fabriquent et livrent vos chips « en camion­nette die­sel, se lèvent tôt et fument des clopes ». Ces gens là sont en train de cre­ver et vous n’au­rez bien­tôt plus de chips.

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