Lettre ouverte à un président
Monsieur le Président,
puisque vous nous faites l’honneur de nous adresser une lettre annonçant votre candidature, permettez-moi de vous répondre par le même biais épistolaire. Au passage, je suis surpris que cette déclaration soit une déclaration écrite, puisqu’elle exclut logiquement les « femmes salariées de Gad, pour beaucoup illettrées » que vous fustigiez il n’y a pas si longtemps.
Dans notre famille politique au sens large, il existe une ligne de conduite, c’est la tradition. Que ce soit celle, primordiale, de René Guénon, ou plus simplement celles de multiples écrivains, penseurs ou philosophes, c’est elle qui guide nos réflexions. Le poète provençal Frédéric Mistral disait que « les arbres qui montent le plus haut sont ceux qui ont les plus profondes racines », rejoignant ainsi Nietzsche et sa critique des peuples sans mémoire. Aussi, la phrase centrale de votre missive m’interpelle t‑elle gravement. Vous vous targuez de vouloir « bâtir la France de nos enfants, pas de ressasser la France de notre enfance ». Formidable formule, formidable aveu. Puisque dit d’une autre manière, vous reconnaissez vouloir la rupture entre ce qui a fait notre pays jusqu’à aujourd’hui, et l’avenir que vous nous promettez, conformément aux désirs d’un de vos commanditaires, Klaus Schwab, patron du Forum Économique de Davos et son « Great Reset ».
Monsieur le Président, nous qui sommes des « Gaulois réfractaires au changement » refusons cette volonté de « déconstruire notre Histoire » mais au contraire désirons nous appuyer sur les multiples exemples qu’elle nous a donnés pour aller de l’avant.
Dans le bilan que vous décrivez, tout semble rose, magnifique, merveilleux. Oui, mais…
S’il est vrai que le chômage a baissé depuis le record du deuxième trimestre 2020, il faut avouer que les emplois créés sont loin d’être tous pérennes… et que ceux qui ont suivi votre conseil « Je traverse la rue, je vous trouve du travail » n’ont pas été tous exaucés.
Ne faites pas rire les gens en vantant l’investissement dans les hôpitaux. Les nombreuses places qui ont été supprimées par Xavier Bertrand et François Hollande à sa suite, ont pesé très lourd dans votre gestion de la crise COVID. On n’avait jamais vu auparavant des soignants réclamer des sacs poubelles pour confectionner des blouses que de toute évidence ils n’obtiendraient pas.
Magistrats et enseignants, dont le nombre selon vous a été bien accru, se plaignent toujours. Il est vrai que vous ne céderez rien « ni aux fainéants, ni aux cyniques ».
Vous reconnaissez n’avoir pas tout réussi ! Quelle magnifique litote !
Voici, sommairement, ce qui n’a pas été « très réussi » :
Tout d’abord, la dette : Vous avez agrandi le trou fait par votre prédécesseur. Avec vous, la dette est devenue un abîme : 875 milliards ! Vous qui voulez bâtir la France de nos enfants, c’est mal parti. Vous rendez-vous compte de l’héritage que vous leur laissez ? Ils ne sont pas près de pouvoir goûter à une retraite méritée, mais feraient bien de se préparer à travailler toute leur vie pour éponger votre bilan. En ces temps de guerre qui plane au-dessus de nos têtes, je souhaite que le conflit ne s’éternise pas trop, non seulement sur le plan humain, mais je crains que si l’on doit vous supporter encore cinq ans, avec vos méthodes, la dette ne courre pour plusieurs générations…
De toutes façons, avec l’état dans lequel vous laissez l’armée française, cette guerre hypothétique ne durera pas longtemps puisque les experts estiment nos réserves, à environ trois jours de munitions pour combattre… Ce qui fut votre premier clash avec le Général de Villiers lors de votre premier 14 juillet, faut-il le rappeler ?
Je parlais des générations futures, à ce sujet, la réforme des retraites que vous vous étiez engagé à faire… Où est-elle ? Vous allez la promettre pour le prochain quinquennat ? Et les Français vont encore vous croire ? Ou bien pariez-vous sur un autre gouvernement qui vous succèdera au plus tard en 2027 pour s’y attacher, si lui a un peu de courage ?
Les sondages nous disent que le pouvoir d’achat des Français fait partie de leurs principales préoccupations. Quelle action jusqu’à présent ? Quelques saupoudrages par-ci par-là, sur quelques familles « défavorisées » (qui, depuis votre arrivée, sont de plus en plus nombreuses). L’essence qui bat des records alors qu’en Espagne, elle coûte presque deux fois moins cher à la pompe, c’est la faute aux Russes ? Quelles actions pour les agriculteurs qui vont encore pâtir des sanctions envers la Russie, eux qui sont déjà asphyxiés ? Quel geste pour les retraités qui n’ont pas vu augmenter leurs maigres revenus depuis que vous squattez l’Élysée ? Oui je sais, vous avez mis « un pognon de dingue dans les minima sociaux ». Et ? Ça a servi à quoi ?
La France vit de plus en plus dans l’insécurité, tous les chiffres sont au rouge, et malgré ce que dit votre mis en examen de ministre de la Justice Dupont-Moretti, notre pays est bel et bien devenu un coupe-gorge. Les cambriolages ne se décomptent même plus, plus de 120 attaques au couteau chaque jour. Qu’avez-vous fait ? La justice est de plus en plus rongée par une idéologie nauséabonde qui fait passer les criminels avant leurs victimes. Les premiers à s’en plaindre sont les policiers. On n’a jamais vu autant de manifestations dans leurs rangs que sous votre mandat. Cette police qui n’ose plus pénétrer dans certains quartiers, certaines zones, qui lui sont totalement interdits. La cause, une immigration galopante que vous laissez entrer sur notre sol sans contrepartie, qu’elle soit légale ou illégale. Qu’avez-vous fait ? Vous êtes vous posé les bonnes questions : combien en prend-on ? Quel travail leur donnons-nous ? Où les loge t‑on ? Que fait-on de ceux qui encombrent nos prisons ? De ceux qui ne travaillent pas ? Doit-on donner le droit d’asile à tous ceux dont le pays n’est pas en guerre, ou bien à ceux qui ont laissé sur le champ des combats leurs femmes et enfants pour venir entre hommes profiter de nos aides sociales que nous distribuons sans contrôle ? Combien nous coûtent-ils surtout que vous affirmez qu’il « n’y a pas d’argent magique » ?
Pour ceux qui restent en France, les plus nombreux, comment comptez-vous protéger vos compatriotes des communautarismes qu’ils mettent en place ? Tous les chiffres montrent la corrélation entre immigration et insécurité. Qu’avez-vous fait ? Le nombre de « féminicides » (mot qu’il a fallu inventer sous votre quinquennat) ne fait qu’augmenter, mais on oublie trop souvent que plus de la moitié d’entre eux sont dus à ces civilisations extra-européennes pour qui la femme vaut moins que rien. Votre ministre de l’Intérieur rétorquerait qu’ils sont « français »… Mais comme vous l’avez dit pour un autre propos « Il y a des Français qui ne méritent pas leur citoyenneté ». Au lieu de lutter contre ce fléau, vous avez préféré comme disait Chamfort : « persécuter ceux qui sonnent le tocsin », et dissoudre la jeunesse de Génération Identitaire.
Vous avez rabaissé au rang du caniveau la France et la fonction présidentielle. Vos remarques telles que « Il n’y a pas de culture française », ou bien vos accusations contre votre pays de « crimes contre l’humanité » ne vous grandissent pas. Vos prestations et contorsions avec des jeunes éphèbes basanés mais peu virils, vous ont fait sombrer dans le ridicule. Je n’oublie pas l’affaire Benalla qui restera également une grosse tache sur votre costume de président. Je ne parlerai pas non plus du nombre de vos ministres rattrapés par des affaires judiciaires, de Ferrand à Darmanin, en passant par les homards de de Rugy, sans oublier, cerise sur le gâteau, Dupont-Moretti, que vous avez placé… à la justice !
Vous prenez aujourd’hui une posture de sauveur de la France face aux événements d’Ukraine. Vous avez rencontré ou téléphoné plusieurs fois au président Poutine, cela pour faire croire que vous aviez une stature de grand chef d’État. Qu’avez-vous obtenu ? Strictement rien. Le président russe vous a poliment écouté puis est retourné à ses occupations. Vous ne maîtrisez strictement rien, mais vous voulez faire croire le contraire. La France autrefois grande puissance, est devenue toute petite, c’est cela aussi je pense votre rupture voulue avec le pays de notre enfance.
Il y aurait encore beaucoup à dire, sur l’enseignement, l’écologie, la vision de l’Europe que vous ne dirigez pas mais qui vous dirige, votre mépris pour votre Peuple quand il manifeste sur lequel vous n’hésitez pas à faire tirer. Je terminerai simplement avec le rappel de votre gestion calamiteuse de la crise sanitaire qui nous a été infligée. Vous avez plongé les Français dans une dictature que vous n’avez jamais appelée par son nom, les obligeant à signer une autorisation pour sortir à plus d’un kilomètre de chez eux, leur interdisant l’accès à certains rayons dans les magasins, en les parquant masqués entre des cordes sur les plages. Vous leur avez interdit la culture, les restaurants, les cafés. Vous leur avez interdit de manger debout ! Vous avez restreint nos libertés comme jamais un gouvernement avant le vôtre n’avait osé le faire. Et le pire, c’est que ces restrictions ont été faites avec notre argent au nom du « quoi qu’il en coûte ». Le seul point positif : vous avez fait connaître à la France entière une porte-parole aux tenues de clown qui restera, je pense, dans les mémoires, les citations la concernant faisant office de classiques !
Toutes ces mesures d’interdiction, de suppression de libertés, ont été accompagnées par une censure que l’on croyait réservée autrefois aux pays de l’Est… Vous n’avez plus rien à leur envier. Impossible donc de pouvoir dénoncer les nombreux mensonges prononcés par vous ou vos représentants durant cette crise. Je n’en rappellerai qu’un, mais il est très démonstratif : « Le passe sanitaire ne sera jamais un droit d’accès qui différencie les Français. Il ne saurait être obligatoire pour accéder aux lieux de la vie de tous les jours comme les restaurants, théâtres et cinémas, ou pour aller chez des amis. » Cette histoire de vaccination restera un de vos actes les plus odieux. Pour satisfaire les grands laboratoires de mèche avec l’UE (et sa présidente), qui se sont en deux ans, engraissés d’une manière dont ils n’auraient même pas rêvé, vous avez fracturé la société française, d’un côté les vaccinés, de l’autre les non-vaccinés. On était revenu au temps de l’Occupation, aux heures les plus sombres… selon l’expression bien connue. « J’ai envie d’emmerder les Français qui ne sont pas vaccinés et je vais les emmerder. » C’est peut être cela que vous avez bien réussi, c’est une des choses qu’il faudra garder de votre bilan. Des amis qui ne se parlent plus, des familles qui se sont séparées, des malades qu’on n’a pas pu visiter et qui sont partis dans la solitude… Des soignants que vous avez fait applaudir puis que vous avez jetés à la rue. Vous qui êtes garant de ce ciment sociétal, vous aurez un jour j’espère à en répondre.
Quoi que cela vous coûte, la France est un vieux pays Monsieur le Président. Elle ne vous a pas attendu. Vous et ceux qui vous donnent les ordres depuis les banques des quatre coins du monde oublient une chose : les Français sont un peuple solide, ils l’ont montré plusieurs fois. Vous avez réussi, les sondages le montrent, à leur donner le change et à leur faire croire que vous avez œuvré pour leur Bien… Vous serez probablement réélu, grâce à M. Poutine et son intervention en Ukraine qui vous permet de fuir le débat sur votre bilan. Mais le peuple vous attend au tournant, et votre second quinquennat ne sera probablement pas aussi tranquille. Je le souhaite.
Patrice LEMAÎTRE
Bravo !
On ne peut mieux décrire le quinquennat du Grand Marcheur. Vraiment bravo… (mis à part 2 ou 3 fautes d’orthographe).
Je trouve votre lettre formidable mais je vais ajouter qu’en tant qu’emmerdé, aux élections qui ne sont plus très loin, je vais jouer le rôle d’emmerdeur et il faudrait que tous les emmerdés fassent de même.
Merci