Evola et la Tradition primordiale : une autre vision de l’Histoire

C’est en 1934 que Julius Evola écri­vit son plus fameux ouvrage : Révolte contre le monde moderne(1), un livre qu’on ne peut pas lire sans être stu­pé­fait par l’ampleur des connais­sances du baron sur l’ensemble des anciennes tra­di­tions du monde, et plus par­ti­cu­liè­re­ment indo-euro­péennes, par la luci­di­té avec laquelle il a su en déga­ger les axes spi­ri­tuels prin­ci­paux et leurs diverses concor­dances et ana­lo­gies entre elles, au point de pou­voir pré­dire alors (il y main­te­nant 90 ans), cer­taines cir­cons­tances dans les­quelles le monde allait vivre les der­niers ins­tants de notre cycle his­to­rique(2). Il est bien évident qu’on ne peut lire cet ouvrage autre­ment qu’en y consa­crant une part impor­tante de notre temps, de nos facul­tés d’analyse, de syn­thèse et de réflexion, en essayant de nous déga­ger de tous les men­songes que des forces néga­tives ont impri­mé d’une manière per­verse non seule­ment à notre simple vie, mais aus­si, depuis des mil­lé­naires, à l’histoire du monde qui est le nôtre ; nous devons, pour bien com­prendre les énormes enjeux que cet ouvrage met en pers­pec­tive, y don­ner le meilleur de nos facul­tés.
J’ai choi­si, pour ne pas alour­dir le texte, de pré­sen­ter en notes de nom­breuses cita­tions tirées prin­ci­pa­le­ment de ce livre qui illus­tre­ront les sujets abordés.

Pierre-Émile Blairon

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Il est impos­sible à un indi­vi­du contem­po­rain, infirme ayant per­du bon nombre de ses facul­tés phy­siques et men­tales autre­fois natu­relles et main­te­nant dis­pa­rues ou atro­phiées, n’existant plus que grâce à des pro­thèses arti­fi­cielles – ce que l’homme moderne appelle la technique‑, insé­ré psy­cho­lo­gi­que­ment depuis des siècles dans une vision his­to­rique ration­nelle, sinon ratio­na­liste, et évo­lu­tion­niste, déta­chée de tout lien avec le sacré, il est impos­sible, donc, à cet indi­vi­du qui ne sait plus ce qu’est une com­mu­nau­té réelle, de se mettre dans la peau d’un homme vivant il y a des mil­liers d’années, « qui était comme les dieux(3) » dans un milieu essen­tiel­le­ment tour­né vers le supra­na­tu­rel et ses pra­tiques quotidiennes.Grotte Chauvet - Lions

Une conception du temps élargie et involutive pour l’homme de la Tradition

Avoir la pré­ten­tion de l’Homme moderne de res­sem­bler à l’Homme pri­mor­dial, ou même, plus tar­di­ve­ment, à l’homme du temps sacré, est une totale illu­sion.
Les par­ti­sans de la Tradition pri­mor­diale ont une autre pers­pec­tive du temps qui ne se limite pas à la durée d’une vie humaine consti­tuant le modèle d’étalonnage (envi­ron 80 ans actuel­le­ment), mais qui se reporte à la durée d’un cycle cos­mique qui est de 64800 ans, selon les textes sacrés indiens(4) ; et nous pou­vons pen­ser qu’il a exis­té des cen­taines de cycles avant le nôtre comme l’indiquent, entre autres, ces mêmes textes ; les pre­miers hommes auraient été immor­tels, selon plu­sieurs tra­di­tions de par le monde, même ceux qui ont par­ti­ci­pé à la nais­sance du nôtre, celui qui est en train de s’achever.
Cette seule asser­tion donne une idée du gouffre qui sépare l’homme moderne, pro­fane, de l’homme tra­di­tion­nel qui vivait dans le monde du sacré.
Ces hommes immor­tels, selon les anciennes tra­di­tions, étaient donc ceux qui étaient contem­po­rains de l’Âge d’or qui a duré 25920 ans, puis l’Âge d’argent lui a suc­cé­dé (19440 ans), avant de lais­ser la place à l’Âge de bronze (12960 ans) et, enfin, nous vivons l’Âge de fer (6480 ans qui est l’unité de temps de base la plus courte selon la décli­nai­son 4−3−2−1(5)).
Cet Âge d’or est celui de la perfection,les hommes sont des dieux, vivent heu­reux sans besoin, sans tra­vail, dans une paix et une har­mo­nie totales, c’est le para­dis ter­restre(6).
Mais la vie sur Terre est régie par un cycle qui est invo­lu­tif : du meilleur au pire, de la spi­ri­tua­li­té la plus pure au maté­ria­lisme le plus abject.
De même, phy­si­que­ment, si l’on prend un exemple tout à fait super­fi­ciel mais très prag­ma­tique, les hommes et les femmes ne naissent pas vieux et laids pour finir jeunes et beaux mais c’est le contraire(7).
L’évolution, ou le pro­gres­sisme qui est son syno­nyme poli­tique, est un attrape-nigauds(8). Nous vivons dans le monde de l’inversion et du mensonge.

Une autre histoire du monde

Les textes sacrés indiens et ira­niens, les Grecs Hésiode, Ovide, Platon, Diodore, Pindare, ou le Romain Virgile, nous donnent les prin­ci­pales carac­té­ris­tiques des quatre âges (cinq pour Hésiode qui y rajoute l’Âge des héros) qui com­posent un cycle.
• Le pre­mier âge, l’Âge d’or, est solaire, d’où son nom ; l’or, de par sa cou­leur est solaire, mais il est aus­si incor­rup­tible, indes­truc­tible, ce qui nous amène à sa deuxième fonc­tion : sa repré­sen­ta­tion géo­gra­phique est polaire, axiale, ter­restre, l’Yggdrasyl. Le solaire repré­sente la vie, le mou­ve­ment, le cycle, la roue, et le polaire la sta­bi­li­té, le moyeu, le lien vers les dieux.
• Le deuxième âge, l’Âge d’argent, se déroule sous le signe de la Magna Mater, il est donc lunaire (l’argent-métal), matriar­cal, et de ce fait lié au domaine de la fer­ti­li­té et de la terre nour­ri­cière, l’enfance est un état qui dure long­temps, mais les pre­miers signes d’hubris (la déme­sure, l’Homme qui sort de sa condi­tion pour pré­tendre éga­ler les dieux) se font sen­tir à la fin de cet âge. L’Âge d’argent cor­res­pon­drait au centre secon­daire (post-hyper­bo­réen) de l’Atlantide et inclu­rait la catas­trophe finale de cette der­nière.
Les Amazones, en tant que femmes guer­rières repré­sen­tantes de l’ère matriar­cale, font le lien entre l’Âge d’argent et l’Âge de bronze qui intro­duit la vio­lence guer­rière mas­cu­line et son triomphe ; les Amazones étaient en guerre contre les Atlantes(9) (L’Atlantide eut comme pre­mier roi un Titan, Atlas, frère de Prométhée.)
• Le troi­sième âge, l’Âge de bronze, est l’âge des conflits et des com­bat­tants, celui où règnent encore et tou­jours les Titans, l’âge pro­mé­théen, celui des hommes qui contestent la supré­ma­tie des dieux, les pré­cur­seurs de l’Homme moderne, l’âge de l’hubris, de la vani­té.
• Le qua­trième âge, le der­nier du cycle, l’Âge de fer, confirme la dété­rio­ra­tion des valeurs tra­di­tion­nelles et che­va­le­resques(10), l’apparition de peuples voués à des cultes démo­niaques, l’adoration du Veau d’or, l’instauration des valeurs maté­rielles, du ratio­na­lisme, du men­songe et de l’esclavage(11) géné­ra­li­sés ; les der­nières grandes civi­li­sa­tions tra­di­tion­nelles meurent. Symboliquement, le fer, à l’inverse de l’or incor­rup­tible, est ame­né à se décom­po­ser, à rouiller et à dis­pa­raître tota­le­ment.Moïse - Veau or
Il est bien évident que cette pré­sen­ta­tion de l’Histoire ne peut appa­raître que comme lou­foque pour nos his­to­riens offi­ciels qui ne remontent leurs inves­ti­ga­tions, au plus loin, qu’à l’apparition de l’écriture qu’ils conti­nuent de dater de la période sumé­rienne alors qu’il est plus vrai­sem­blable de recu­ler cette data­tion à la décou­verte en 1961 des tablettes de Tartaria, en Roumanie, datées de 5000 ans avant notre ère ; 1961 : la décou­verte a été faite il y a main­te­nant plus de 60 ans ; fau­dra-t-il attendre encore 60 ans pour qu’elle soit validée ? Tablettes Tartaria Roumanie

Pour ces his­to­riens, comme pour les archéo­logues ou anthro­po­logues, presque tous adeptes du dogme évo­lu­tion­niste dar­wi­nien, et presque tous condi­tion­nés par la doxa pro­gres­siste, l’idée d’un pro­ces­sus d’involution ne leur a même pas tra­ver­sé l’esprit, d’autant plus qu’il vien­drait les pro­je­ter hors de leur zone de confort intel­lec­tuel bien douillet et les pri­ver de leurs pré­bendes et de la recon­nais­sance de leurs pairs, recon­nais­sance dont tous ces intel­lec­tuels ont tant besoin(12).
Il est d’ailleurs inté­res­sant de consta­ter que le Kali-Yuga, l’âge qui voit adve­nir la décom­po­si­tion de toutes les valeurs qui fon­daient le monde des anciens Indo-euro­péens, débute avec l’apparition de l’écriture(13) ; ain­si, les his­to­riens confor­mistes ne voient le pas­sé que comme une suc­ces­sion de mal­heurs, d’horreurs et de dam­na­tions, igno­rant ce qui pré­cède cette appa­ri­tion, et en dédui­sant que tout ce qui est anté­rieur à la date sup­po­sée de l’invention de l’écriture pro­fane – mar­queur tout aus­si sup­po­sé de la « civi­li­sa­tion » – est un monde obs­cur et sau­vage de plus en plus cruel aus­si loin qu’on le remonte, peu­plés d’êtres frustes qui ont beau­coup de mal à se déga­ger de leurs ori­gines bes­tiales pour deve­nir des hommes(14).
De même, leurs confrères en évo­lu­tion­nisme, archéo­logues, paléon­to­logues, anthro­po­logues et les autres « logues », se sont éver­tués à ne don­ner de leurs recherches que les aspects pseu­do-scien­ti­fiques qui les arran­geaient et qui s’adaptaient si bien à l’idéologie pro­ges­siste ; ils ont sys­té­ma­ti­que­ment et minu­tieu­se­ment igno­ré (voire occul­té) les décou­vertes qui les déran­geaient parce qu’elles ne pou­vaient pas entrer dans la logique de leur sys­tème. Il suf­fit de lire à ce sujet les nom­breuses recen­sions de ces décou­vertes parues dans le livre de Michael Cremo et Richard Thompson, Histoire secrète de l’espèce humaine ou bien de se rap­pe­ler les per­sé­cu­tions dont fut vic­time Émile Fradin qui avait décou­vert les tablettes de Glozel en 1924(15).

Michael Cremo - Richard Thompson - Histoire secrète espèce humaine Émile Bradin - Tablettes Glozel

Nous pou­vons consi­dé­rer que les temps modernes, pro­fanes, his­to­riques sont issus, à peu près, de la même période que celle de l’invention de l’écriture matérielle.

L’historicisme

Les his­to­riens évo­lu­tion­nistes, ou pro­gres­sistes, ne tra­vaillent que sur ce sché­ma à court terme sans avoir accès à la longue his­toire qui per­met de fixer des bases plus solides de recherche même si, en contre­par­tie, le tra­vail de cer­tains d’entre eux rend compte de quelques péri­pé­ties qui per­mettent d’expliquer les causes dont nous voyons de nos jours les effets.
C’est ain­si que l’on peut com­prendre des évé­ne­ments impor­tants qui consti­tuent des paliers de la lente putré­fac­tion de notre monde ; si on remonte aux débuts de l’« Époque moderne » fixés par les his­to­riens confor­mistes à La Renaissance, on constate que les concepts éla­bo­rés par ces his­to­riens sont en inver­sion totale avec les faits, et cette inver­sion est l’une des prin­ci­pales carac­té­ris­tiques d’une fin de cycle : La Renaissance consti­tue en réa­li­té le début de la fin, la phi­lo­so­phie des Lumières le com­men­ce­ment de l’obscurcissement du monde et la Révolution fran­çaise, la fin des peuples que les gen­tils démo­crates pro­gres­sistes enver­ront au car­nage tout au long des siècles qui ont sui­vi la « mère » des révo­lu­tions dans des conflits san­glants à répé­ti­tion jusqu’à celui qui est en cours qui voit la popu­la­tion ukrai­nienne déci­mée pour que les Américains puissent conser­ver leur domi­na­tion mono­po­lis­tique sur la pla­nète.
Par ailleurs, l’Histoire conven­tion­nelle s’est don­né comme pro­jet, au fil du temps, de consti­tuer une science « moderne », ce qu’on appelle l’historicisme(16), mais la science, on le sait, tra­vaille sur des faits de pré­fé­rence répé­ti­tifs et contrô­lés ; les évé­ne­ments his­to­riques ne pou­vant être répé­ti­tifs, elle est deve­nue une acti­vi­té basée sur l’analyse des faits pas­sés et s’est scin­dée, comme tout autre domaine de la science, en une mul­ti­tude de sec­teurs et d’individus spé­cia­li­sés qui, bien sou­vent, ne connaissent pas grand-chose de la spé­cia­li­té de leur voi­sin et n’ont pas une vue d’ensemble (une syn­thèse) de leur tra­vail suf­fi­sante ; lequel, de ce fait, s’est réduit jusqu’à ne consti­tuer que l’énoncé d’une suite d’anecdotes sans lien avec les autres domaines de connais­sance, faits divers sus­cep­tibles de ne pas durer plus long­temps que les signes que vous tra­cez sur le sable, empor­tés par la pre­mière vague qui vient.

En trois ans, le cerveau de milliards d’êtres humains a proprement été vidé

Mais il y a encore plus grave : nous savons désor­mais que tout ce qui appar­tient au domaine de la tech­nique dans lequel s’est exclu­si­ve­ment enfer­mée la science pro­fane peut être caduc et anéan­ti en un clic.
Voici pour­quoi :

Une cama­rilla d’individus psy­cho­pathes et cor­rom­pus, en lien avec les États-Unis et les grandes orga­ni­sa­tions inter­na­tio­nales (ONU, OTAN, FMI, OMS, U.E, etc.), repré­sen­tant les sec­teurs de la haute finance, de la poli­tique, de diverses mafias, d’une idéo­lo­gie mor­ti­fère, le trans­hu­ma­nisme, ont pris le Pouvoir au niveau pla­né­taire au début de l’année 2020.
Cette « élite » démo­niaque tente de mener à son terme un pro­jet machia­vé­lique de sou­mis­sion et de robo­ti­sa­tion des popu­la­tions, minu­tieu­se­ment éla­bo­ré depuis long­temps, grâce à des méthodes de mani­pu­la­tion qu’on appelle d’ingénierie sociale (mise en condi­tion­ne­ment de toute la popu­la­tion mon­diale, en l’occurrence par une pro­pa­gande effré­née lar­ge­ment dif­fu­sée par l’ensemble des médias sub­ven­tion­nés, mais aus­si, tout aus­si sour­noi­se­ment, par l’invention d’une pseu­do-pan­dé­mie et par l’injection de pseu­do-vac­cins). Ces méthodes se sont révé­lées par­ti­cu­liè­re­ment effi­caces puisque les rares obser­va­teurs qui ont su conser­ver une cer­taine luci­di­té et un esprit cri­tique ont pu consta­ter que la qua­si-tota­li­té des popu­la­tions se sou­met­taient com­plai­sam­ment aux direc­tives les plus absurdes.

En trois ans, le cer­veau de mil­liards d’êtres humains a pro­pre­ment été vidé, tout ou par­tie.
Et même la plu­part de ceux qui dis­po­saient d’un cer­tain niveau cultu­rel apte à se for­mer un juge­ment sur ou tel sujet ont suc­com­bé de la même façon, sinon plus, que des esprits moins déve­lop­pés à une léthar­gie qui a anni­hi­lé tous les acquis intel­lec­tuels qui pou­vaient les aider à la sur­mon­ter.
Ce bagage intel­lec­tuel com­pre­nait, entre autres, la connais­sance de cer­taines matières acquises habi­tuel­le­ment à l’école, ou par la lec­ture, ou par la trans­mis­sion, telle la matière qui nous occupe : l’Histoire.École - Instituteurs - Hussards noirs

Quelle influence peut donc conser­ver l’Histoire offi­cielle après ce lavage de cer­veau ? Quasiment aucune à moins d’un énorme et rigou­reux tra­vail de réap­pro­pria­tion du savoir dans les écoles et les uni­ver­si­tés et à condi­tion d’un chan­ge­ment radi­cal de tout l’appareil ensei­gnant
Ces tech­niques de mani­pu­la­tion ont prou­vé qu’on peut effa­cer toute empreinte du pas­sé. Il ne reste plus à la secte qui nous dirige qu’à détruire les livres, les bâti­ments, les pro­duc­tions artis­tiques et toute trace de ces anciennes connais­sances. Nous sommes bien dans 1984 ou Le Meilleur des mondes.
De la même manière, si l’on prend en compte une his­toire ins­ti­tu­tion­nelle, on peut consta­ter qu’il est tout aus­si aisé de détruire en quelques années toute la mise en place des struc­tures qui ont com­po­sé, au fil des siècles, ce qu’on appelle un État de droit. C’est l’exploit qu’ont réa­li­sé les der­niers gou­ver­ne­ments fran­çais, sou­mis au Nouvel Ordre Mondial, en déman­te­lant, sec­teur par sec­teur, qua­si­ment toutes les bases admi­nis­tra­tives, éco­no­miques, juri­diques, sani­taires, poli­tiques… de notre pays, en pre­nant par­ti­cu­liè­re­ment soin de bien réduire à néant les fonc­tions réga­liennes de l’État : la jus­tice, l’administration (fonc­tion­naires), la sécu­ri­té des citoyens fran­çais à l’intérieur (police) et à l’extérieur avec la pro­tec­tion des fron­tières et de l’intégrité du ter­ri­toire natio­nal (armée), la san­té des citoyens (ges­tion des hôpi­taux), leur ins­truc­tion (et non pas leur édu­ca­tion), la diplo­ma­tie et les affaires étran­gères, l’économie natio­nale (défense de la mon­naie et de l’indépendance des grandes entre­prises natio­nales), les Postes et télé­com­mu­ni­ca­tions, la cir­cu­la­tion des per­sonnes et des biens par voie ter­restre, mari­time, aérienne.
Ces gou­ver­ne­ments, peu sou­cieux de l’intérêt public, ont agi comme s’il était temps de démon­ter les pan­neaux d’un décor de ciné­ma à Hollywood ou à Cinecitta à la fin d’un film. Ce qui démontre bien que le men­songe était en place depuis bien long­temps et que, comme il ne sert plus à rien de cacher encore la véri­té crue(17), à savoir que, der­rière ces décors en car­ton-pâte, il n’y a, désor­mais, stric­te­ment plus… rien, autant les démon­ter. René Guénon disait, dans Le Règne de la quan­ti­té : « On peut dire en toute rigueur que la “fin d’un monde” n’est jamais et ne peut jamais être autre chose que la fin d’une illu­sion. »

Les êtres différenciés

Pourquoi cer­taines per­sonnes ont-elles pu se pré­ser­ver de cette lobo­to­mi­sa­tion ?
Parce qu’elles ont conser­vé ce que Julius Evola appelle « cette héré­di­té des ori­gines, cet héri­tage qui nous vient du fond des âges qui est un héri­tage de lumière. […] Seul peut adhé­rer au mythe de l’évolutionnisme et du dar­wi­nisme l’homme chez qui parle l’autre héré­di­té (celle intro­duite à la suite d’une hybri­da­tion) car elle a réus­si à se rendre suf­fi­sam­ment forte pour s’imposer et étouf­fer toute sen­sa­tion de la pre­mière ». Il parle aus­si d’un « feu éter­nel ».
Guénon invoque, lui, l’intuition intel­lec­tuelle. Pour Jung, c’est l’inconscient col­lec­tif, « dépôt consti­tué par toute l’expérience ances­trale depuis des mil­lions d’années », et Jung rajou­tait : « Nous ne sommes pas d’aujourd’hui ni d’hier ; nous sommes d’un âge immense ».
Cette facul­té spi­ri­tuelle qui per­met à cer­tains de conser­ver la mémoire des temps pri­mor­diaux pré­sente l’avantage de ne pas être vul­né­rable aux attaques des nou­veaux Titans qui ne peuvent s’exercer que sur le plan de la tech­nique et de la maté­ria­li­té ; face à ces hommes et ces femmes dif­fé­ren­ciés, la charge trans­hu­ma­niste, qui vise à s’introduire dans le corps de chaque indi­vi­du pour en faire un robot ou un esclave, ne peut rien.
Le concept d’être dif­fé­ren­cié, pour Evola, se résu­mait à une atti­tude devant la vie moderne : être dans ce monde tout en n’étant pas de ce monde, appli­quer le vieil adage : « Fais ce que dois », sans te pré­oc­cu­per des cir­cons­tances, ni du résul­tat, ni de l’opinion des gens insé­rés dans ce monde finis­sant. Mais com­bien de per­sonnes connaissent vrai­ment leur mis­sion et com­bien sont-elles prêtes à l’accomplir ?
Evola sou­li­gnait bien que les êtres dif­fé­ren­ciés n’avaient pas à agir ; pour lui, ce sont des veilleurs, des main­te­neurs : « Les pos­si­bi­li­tés qui demeurent ne concernent qu’une mino­ri­té et peuvent être pré­ci­sées comme suit : En marge des grands cou­rants du monde, existent encore aujourd’­hui des hommes ancrés dans les « terres immo­biles ». Ce sont, en géné­ral, des incon­nus, qui se tiennent à l’é­cart de tous les car­re­fours de la noto­rié­té et de la culture moderne. Ils gardent les lignes de faîte, n’ap­par­tiennent pas à ce monde bien qu’ils se trouvent dis­per­sés sur la terre et, bien qu’ils s’i­gnorent sou­vent les uns les autres, sont invi­si­ble­ment unis et forment une chaîne infran­gible dans l’es­prit tra­di­tion­nel. Cette pha­lange n’a­git pas : sa seule fonc­tion est celle qui cor­res­pond au sym­bole du « feu éter­nel ». Grâce à ces hommes, la tra­di­tion est mal­gré tout pré­sente, la flamme brûle invi­si­ble­ment, quelque chose relie tou­jours le monde au monde supé­rieur. Ce sont « ceux qui veillent », les έγρήγοροι. »
Mais cette atti­tude pas­sive est-elle suf­fi­sante pour faire repar­tir la roue du nou­veau cycle, sachant que les forces sata­niques en action en ces der­niers moments de l’Âge de fer uti­li­se­ront tous leurs moyens pour empê­cher ce nou­veau départ ? (et nous avons vu que ces moyens, sur le plan maté­riel, sont colos­saux).
La voca­tion de l’homme euro­péen n’est-il pas de se battre pour tenir ses posi­tions ?
René Guénon, peut-être plus atten­tif que Julius Evola sur les moda­li­tés d’apparition du nou­veau monde qui est en train de naître en même temps que l’ancien se désa­grège, va plus loin que Julius Evola dans l’implication néces­saire de ces êtres dif­fé­ren­ciés.
Il disait, dans Le Règne de la quan­ti­té, que les évé­ne­ments qui vont inévi­ta­ble­ment adve­nir « ne pour­ront pas être com­pris par la géné­ra­li­té, mais seule­ment par le petit nombre de ceux qui seront des­ti­nés à pré­pa­rer, dans une mesure ou dans une autre, les germes du cycle futur. Il est à peine besoin de dire que, dans tout ce que nous expo­sons, c’est à ces der­niers que nous avons tou­jours enten­du nous adres­ser exclu­si­ve­ment, sans nous pré­oc­cu­per de l’inévitable incom­pré­hen­sion des autres. »
Dans les der­niers évé­ne­ments, pro­vo­qués par la caste mon­dia­liste, qui ont pré­ci­pi­té le monde dans le chaos, cer­tains hommes et cer­taines femmes se sont por­tés cou­ra­geu­se­ment en avant d’un com­bat qui paraît déses­pé­ré, sim­ple­ment parce qu’ils sont plus lucides que les autres, parce qu’ils pos­sèdent, tout au fond de leur être, cette petite flamme qui les rat­tache aux temps pri­mor­diaux, même s’ils n’en sont pas conscients.

Nice antipass - 7 août 2021 - Éveillé

Nice – 7 août 2021 – Manifestation « anti-passe »

Ces per­sonnes qu’apparemment rien ne pré­dis­po­sait d’une part à deve­nir des résis­tants à la plus grande opé­ra­tion de mani­pu­la­tion de tous les temps, ni d’autre part à se ren­con­trer et se décou­vrir nombre de points com­muns, consti­tuent peut-être le creu­set de cette com­mu­nau­té dis­per­sée par­tout de par le monde, et qui pour­rait bien repré­sen­ter l’armée des­ti­née « à pré­pa­rer les germes du cycle futur » selon l’expression de René Guénon ; on ne peut pas ne pas pen­ser comme tels à ces per­sonnes qui, pen­dant les nom­breuses mesures d’asservissement prises par le gou­ver­ne­ment mon­dial dans le cadre de la pseu­do-pan­dé­mie et de l’injection des pseu­do-vac­cins, ont su résis­ter, envers et contre tout, sou­vent reje­tés par leurs « amis », leur famille, leurs col­lègues de tra­vail, tra­vail qu’ils ont sou­vent per­du dans des condi­tions ter­ribles, je pense à ces soi­gnants, qui n’ont fait que res­pec­ter leurs codes déon­to­lo­giques, « sus­pen­dus », sans moyens de sub­sis­tance, et que le gou­ver­ne­ment fran­çais conti­nue à trai­ter comme des parias(18).

Vers le nouveau monde

Pour conclure, les grands pen­seurs tra­di­tio­na­listes, d’une manière géné­rale, et Julius Evola en par­ti­cu­lier, ont mis en place, métho­di­que­ment, tous les élé­ments d’une his­toire alter­na­tive à l’Histoire pro­fane, élé­ments qui consti­tuent, en miroir inver­sé, une Histoire sacrée, cos­mique, qui s’est effor­cée d’apporter une vue syn­thé­tique aux sujets fon­da­men­taux qui l’occupaient en trai­tant ana­lo­gi­que­ment les maté­riaux dont elle dis­po­sait.
Ces Traditionalistes sont allés au bout de la connais­sance que des his­to­riens peuvent appor­ter en la matière pour la com­pré­hen­sion de la marche du monde en cette fin de cycle ; nous pou­vons néan­moins émettre une objec­tion : ils ont tous vécu et écrit leurs prin­ci­paux textes dans la pre­mière moi­tié du XXe siècle et se sont éle­vés vigou­reu­se­ment contre cette ten­dance, alors à la mode, de l’occultisme et du spi­ri­tisme ; a contra­rio, les Traditionalistes ont aus­si été mar­qués, cette fois favo­ra­ble­ment, par une autre mode qui voit resur­gir à cette époque des socié­tés dites ini­tia­tiques, elles-mêmes sup­po­sées être les dépo­si­taires d’autres socié­tés plus anciennes, avec leur atti­rail de rituels secrets, de magie et de dogmes aux­quelles les Traditionalistes adhé­re­ront par­fois (par exemple, René Guénon consa­cré « évêque gnos­tique » en 1909 sous le nom de Palingénius) ; dans cet état d’esprit, il est pos­sible qu’ils aient ensuite assi­mi­lé les pre­mières recherches com­men­cées quelques dizaines d’années plus tard sur les EMC (états modi­fiés de conscience) à ces mêmes ten­dances enta­chées sou­vent de char­la­ta­nisme ; cepen­dant, ces tra­vaux récents sérieu­se­ment menés sur des mil­liers de cas et de témoi­gnages concor­dants ne peuvent plus faire appa­raître comme far­fe­lus des phé­no­mènes qui prouvent l’existence d’un monde paral­lèle comme les « sor­ties hors du corps » ou les « expé­riences proches de la mort », ou, dans un autre domaine, les tra­vaux des phy­si­ciens quan­tiques et autres savants éveillés qui ne font que confir­mer, par un autre biais, les antiques connais­sances issues de la Tradition pri­mor­diale ; ces nou­velles donnes consti­tue­ront peut-être, par­mi d’autres, les bases du nou­veau cycle.

Pierre-Émile Blairon


Pierre-Émile Blairon est l’au­teur d’un cer­tain nombre de livres liés à l’Histoire, notam­ment de la Provence, de Nostradamus à Giono et à la fin du Cycle :

Pierre-Émile Blairon - Iceberg

Pierre-Émile Blairon - Chronique fin cycle - Enfers parodisiaques

Pierre-Émile Blairon - La roue et le sablier - Bagages pour franchir le gué

Pierre-Émile Blairon - Le messager des dieux

Pierre-Émile Blairon - Livre Tradition primordiale

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Pierre-Émile Blairon

1 commentaire

  1. Ils ont per­du parce qu’ils ont igno­ré que nous por­tions des graines. Le chaos actuel n’est qu’ap­pa­rent. C’est juste notre huma­ni­té qui s’é­veille et le renou­veau qui arrive en fris­son­nant. La lumière triom­phe­ra tou­jours de l’obscurité.
    3 ans où tout devient si évident.…

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