Evola et la Tradition primordiale : une autre vision de l’Histoire
C’est en 1934 que Julius Evola écrivit son plus fameux ouvrage : Révolte contre le monde moderne(1), un livre qu’on ne peut pas lire sans être stupéfait par l’ampleur des connaissances du baron sur l’ensemble des anciennes traditions du monde, et plus particulièrement indo-européennes, par la lucidité avec laquelle il a su en dégager les axes spirituels principaux et leurs diverses concordances et analogies entre elles, au point de pouvoir prédire alors (il y maintenant 90 ans), certaines circonstances dans lesquelles le monde allait vivre les derniers instants de notre cycle historique(2). Il est bien évident qu’on ne peut lire cet ouvrage autrement qu’en y consacrant une part importante de notre temps, de nos facultés d’analyse, de synthèse et de réflexion, en essayant de nous dégager de tous les mensonges que des forces négatives ont imprimé d’une manière perverse non seulement à notre simple vie, mais aussi, depuis des millénaires, à l’histoire du monde qui est le nôtre ; nous devons, pour bien comprendre les énormes enjeux que cet ouvrage met en perspective, y donner le meilleur de nos facultés.
J’ai choisi, pour ne pas alourdir le texte, de présenter en notes de nombreuses citations tirées principalement de ce livre qui illustreront les sujets abordés.
Pierre-Émile Blairon
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Il est impossible à un individu contemporain, infirme ayant perdu bon nombre de ses facultés physiques et mentales autrefois naturelles et maintenant disparues ou atrophiées, n’existant plus que grâce à des prothèses artificielles – ce que l’homme moderne appelle la technique‑, inséré psychologiquement depuis des siècles dans une vision historique rationnelle, sinon rationaliste, et évolutionniste, détachée de tout lien avec le sacré, il est impossible, donc, à cet individu qui ne sait plus ce qu’est une communauté réelle, de se mettre dans la peau d’un homme vivant il y a des milliers d’années, « qui était comme les dieux(3) » dans un milieu essentiellement tourné vers le supranaturel et ses pratiques quotidiennes.
Une conception du temps élargie et involutive pour l’homme de la Tradition
Avoir la prétention de l’Homme moderne de ressembler à l’Homme primordial, ou même, plus tardivement, à l’homme du temps sacré, est une totale illusion.
Les partisans de la Tradition primordiale ont une autre perspective du temps qui ne se limite pas à la durée d’une vie humaine constituant le modèle d’étalonnage (environ 80 ans actuellement), mais qui se reporte à la durée d’un cycle cosmique qui est de 64800 ans, selon les textes sacrés indiens(4) ; et nous pouvons penser qu’il a existé des centaines de cycles avant le nôtre comme l’indiquent, entre autres, ces mêmes textes ; les premiers hommes auraient été immortels, selon plusieurs traditions de par le monde, même ceux qui ont participé à la naissance du nôtre, celui qui est en train de s’achever.
Cette seule assertion donne une idée du gouffre qui sépare l’homme moderne, profane, de l’homme traditionnel qui vivait dans le monde du sacré.
Ces hommes immortels, selon les anciennes traditions, étaient donc ceux qui étaient contemporains de l’Âge d’or qui a duré 25920 ans, puis l’Âge d’argent lui a succédé (19440 ans), avant de laisser la place à l’Âge de bronze (12960 ans) et, enfin, nous vivons l’Âge de fer (6480 ans qui est l’unité de temps de base la plus courte selon la déclinaison 4−3−2−1(5)).
Cet Âge d’or est celui de la perfection,les hommes sont des dieux, vivent heureux sans besoin, sans travail, dans une paix et une harmonie totales, c’est le paradis terrestre(6).
Mais la vie sur Terre est régie par un cycle qui est involutif : du meilleur au pire, de la spiritualité la plus pure au matérialisme le plus abject.
De même, physiquement, si l’on prend un exemple tout à fait superficiel mais très pragmatique, les hommes et les femmes ne naissent pas vieux et laids pour finir jeunes et beaux mais c’est le contraire(7).
L’évolution, ou le progressisme qui est son synonyme politique, est un attrape-nigauds(8). Nous vivons dans le monde de l’inversion et du mensonge.
Une autre histoire du monde
Les textes sacrés indiens et iraniens, les Grecs Hésiode, Ovide, Platon, Diodore, Pindare, ou le Romain Virgile, nous donnent les principales caractéristiques des quatre âges (cinq pour Hésiode qui y rajoute l’Âge des héros) qui composent un cycle.
• Le premier âge, l’Âge d’or, est solaire, d’où son nom ; l’or, de par sa couleur est solaire, mais il est aussi incorruptible, indestructible, ce qui nous amène à sa deuxième fonction : sa représentation géographique est polaire, axiale, terrestre, l’Yggdrasyl. Le solaire représente la vie, le mouvement, le cycle, la roue, et le polaire la stabilité, le moyeu, le lien vers les dieux.
• Le deuxième âge, l’Âge d’argent, se déroule sous le signe de la Magna Mater, il est donc lunaire (l’argent-métal), matriarcal, et de ce fait lié au domaine de la fertilité et de la terre nourricière, l’enfance est un état qui dure longtemps, mais les premiers signes d’hubris (la démesure, l’Homme qui sort de sa condition pour prétendre égaler les dieux) se font sentir à la fin de cet âge. L’Âge d’argent correspondrait au centre secondaire (post-hyperboréen) de l’Atlantide et inclurait la catastrophe finale de cette dernière.
Les Amazones, en tant que femmes guerrières représentantes de l’ère matriarcale, font le lien entre l’Âge d’argent et l’Âge de bronze qui introduit la violence guerrière masculine et son triomphe ; les Amazones étaient en guerre contre les Atlantes(9) (L’Atlantide eut comme premier roi un Titan, Atlas, frère de Prométhée.)
• Le troisième âge, l’Âge de bronze, est l’âge des conflits et des combattants, celui où règnent encore et toujours les Titans, l’âge prométhéen, celui des hommes qui contestent la suprématie des dieux, les précurseurs de l’Homme moderne, l’âge de l’hubris, de la vanité.
• Le quatrième âge, le dernier du cycle, l’Âge de fer, confirme la détérioration des valeurs traditionnelles et chevaleresques(10), l’apparition de peuples voués à des cultes démoniaques, l’adoration du Veau d’or, l’instauration des valeurs matérielles, du rationalisme, du mensonge et de l’esclavage(11) généralisés ; les dernières grandes civilisations traditionnelles meurent. Symboliquement, le fer, à l’inverse de l’or incorruptible, est amené à se décomposer, à rouiller et à disparaître totalement.
Il est bien évident que cette présentation de l’Histoire ne peut apparaître que comme loufoque pour nos historiens officiels qui ne remontent leurs investigations, au plus loin, qu’à l’apparition de l’écriture qu’ils continuent de dater de la période sumérienne alors qu’il est plus vraisemblable de reculer cette datation à la découverte en 1961 des tablettes de Tartaria, en Roumanie, datées de 5000 ans avant notre ère ; 1961 : la découverte a été faite il y a maintenant plus de 60 ans ; faudra-t-il attendre encore 60 ans pour qu’elle soit validée ?
Pour ces historiens, comme pour les archéologues ou anthropologues, presque tous adeptes du dogme évolutionniste darwinien, et presque tous conditionnés par la doxa progressiste, l’idée d’un processus d’involution ne leur a même pas traversé l’esprit, d’autant plus qu’il viendrait les projeter hors de leur zone de confort intellectuel bien douillet et les priver de leurs prébendes et de la reconnaissance de leurs pairs, reconnaissance dont tous ces intellectuels ont tant besoin(12).
Il est d’ailleurs intéressant de constater que le Kali-Yuga, l’âge qui voit advenir la décomposition de toutes les valeurs qui fondaient le monde des anciens Indo-européens, débute avec l’apparition de l’écriture(13) ; ainsi, les historiens conformistes ne voient le passé que comme une succession de malheurs, d’horreurs et de damnations, ignorant ce qui précède cette apparition, et en déduisant que tout ce qui est antérieur à la date supposée de l’invention de l’écriture profane – marqueur tout aussi supposé de la « civilisation » – est un monde obscur et sauvage de plus en plus cruel aussi loin qu’on le remonte, peuplés d’êtres frustes qui ont beaucoup de mal à se dégager de leurs origines bestiales pour devenir des hommes(14).
De même, leurs confrères en évolutionnisme, archéologues, paléontologues, anthropologues et les autres « logues », se sont évertués à ne donner de leurs recherches que les aspects pseudo-scientifiques qui les arrangeaient et qui s’adaptaient si bien à l’idéologie progessiste ; ils ont systématiquement et minutieusement ignoré (voire occulté) les découvertes qui les dérangeaient parce qu’elles ne pouvaient pas entrer dans la logique de leur système. Il suffit de lire à ce sujet les nombreuses recensions de ces découvertes parues dans le livre de Michael Cremo et Richard Thompson, Histoire secrète de l’espèce humaine ou bien de se rappeler les persécutions dont fut victime Émile Fradin qui avait découvert les tablettes de Glozel en 1924(15).
Nous pouvons considérer que les temps modernes, profanes, historiques sont issus, à peu près, de la même période que celle de l’invention de l’écriture matérielle.
L’historicisme
Les historiens évolutionnistes, ou progressistes, ne travaillent que sur ce schéma à court terme sans avoir accès à la longue histoire qui permet de fixer des bases plus solides de recherche même si, en contrepartie, le travail de certains d’entre eux rend compte de quelques péripéties qui permettent d’expliquer les causes dont nous voyons de nos jours les effets.
C’est ainsi que l’on peut comprendre des événements importants qui constituent des paliers de la lente putréfaction de notre monde ; si on remonte aux débuts de l’« Époque moderne » fixés par les historiens conformistes à La Renaissance, on constate que les concepts élaborés par ces historiens sont en inversion totale avec les faits, et cette inversion est l’une des principales caractéristiques d’une fin de cycle : La Renaissance constitue en réalité le début de la fin, la philosophie des Lumières le commencement de l’obscurcissement du monde et la Révolution française, la fin des peuples que les gentils démocrates progressistes enverront au carnage tout au long des siècles qui ont suivi la « mère » des révolutions dans des conflits sanglants à répétition jusqu’à celui qui est en cours qui voit la population ukrainienne décimée pour que les Américains puissent conserver leur domination monopolistique sur la planète.
Par ailleurs, l’Histoire conventionnelle s’est donné comme projet, au fil du temps, de constituer une science « moderne », ce qu’on appelle l’historicisme(16), mais la science, on le sait, travaille sur des faits de préférence répétitifs et contrôlés ; les événements historiques ne pouvant être répétitifs, elle est devenue une activité basée sur l’analyse des faits passés et s’est scindée, comme tout autre domaine de la science, en une multitude de secteurs et d’individus spécialisés qui, bien souvent, ne connaissent pas grand-chose de la spécialité de leur voisin et n’ont pas une vue d’ensemble (une synthèse) de leur travail suffisante ; lequel, de ce fait, s’est réduit jusqu’à ne constituer que l’énoncé d’une suite d’anecdotes sans lien avec les autres domaines de connaissance, faits divers susceptibles de ne pas durer plus longtemps que les signes que vous tracez sur le sable, emportés par la première vague qui vient.
En trois ans, le cerveau de milliards d’êtres humains a proprement été vidé
Mais il y a encore plus grave : nous savons désormais que tout ce qui appartient au domaine de la technique dans lequel s’est exclusivement enfermée la science profane peut être caduc et anéanti en un clic.
Voici pourquoi :
Une camarilla d’individus psychopathes et corrompus, en lien avec les États-Unis et les grandes organisations internationales (ONU, OTAN, FMI, OMS, U.E, etc.), représentant les secteurs de la haute finance, de la politique, de diverses mafias, d’une idéologie mortifère, le transhumanisme, ont pris le Pouvoir au niveau planétaire au début de l’année 2020.
Cette « élite » démoniaque tente de mener à son terme un projet machiavélique de soumission et de robotisation des populations, minutieusement élaboré depuis longtemps, grâce à des méthodes de manipulation qu’on appelle d’ingénierie sociale (mise en conditionnement de toute la population mondiale, en l’occurrence par une propagande effrénée largement diffusée par l’ensemble des médias subventionnés, mais aussi, tout aussi sournoisement, par l’invention d’une pseudo-pandémie et par l’injection de pseudo-vaccins). Ces méthodes se sont révélées particulièrement efficaces puisque les rares observateurs qui ont su conserver une certaine lucidité et un esprit critique ont pu constater que la quasi-totalité des populations se soumettaient complaisamment aux directives les plus absurdes.
En trois ans, le cerveau de milliards d’êtres humains a proprement été vidé, tout ou partie.
Et même la plupart de ceux qui disposaient d’un certain niveau culturel apte à se former un jugement sur ou tel sujet ont succombé de la même façon, sinon plus, que des esprits moins développés à une léthargie qui a annihilé tous les acquis intellectuels qui pouvaient les aider à la surmonter.
Ce bagage intellectuel comprenait, entre autres, la connaissance de certaines matières acquises habituellement à l’école, ou par la lecture, ou par la transmission, telle la matière qui nous occupe : l’Histoire.
Quelle influence peut donc conserver l’Histoire officielle après ce lavage de cerveau ? Quasiment aucune à moins d’un énorme et rigoureux travail de réappropriation du savoir dans les écoles et les universités et à condition d’un changement radical de tout l’appareil enseignant
Ces techniques de manipulation ont prouvé qu’on peut effacer toute empreinte du passé. Il ne reste plus à la secte qui nous dirige qu’à détruire les livres, les bâtiments, les productions artistiques et toute trace de ces anciennes connaissances. Nous sommes bien dans 1984 ou Le Meilleur des mondes.
De la même manière, si l’on prend en compte une histoire institutionnelle, on peut constater qu’il est tout aussi aisé de détruire en quelques années toute la mise en place des structures qui ont composé, au fil des siècles, ce qu’on appelle un État de droit. C’est l’exploit qu’ont réalisé les derniers gouvernements français, soumis au Nouvel Ordre Mondial, en démantelant, secteur par secteur, quasiment toutes les bases administratives, économiques, juridiques, sanitaires, politiques… de notre pays, en prenant particulièrement soin de bien réduire à néant les fonctions régaliennes de l’État : la justice, l’administration (fonctionnaires), la sécurité des citoyens français à l’intérieur (police) et à l’extérieur avec la protection des frontières et de l’intégrité du territoire national (armée), la santé des citoyens (gestion des hôpitaux), leur instruction (et non pas leur éducation), la diplomatie et les affaires étrangères, l’économie nationale (défense de la monnaie et de l’indépendance des grandes entreprises nationales), les Postes et télécommunications, la circulation des personnes et des biens par voie terrestre, maritime, aérienne.
Ces gouvernements, peu soucieux de l’intérêt public, ont agi comme s’il était temps de démonter les panneaux d’un décor de cinéma à Hollywood ou à Cinecitta à la fin d’un film. Ce qui démontre bien que le mensonge était en place depuis bien longtemps et que, comme il ne sert plus à rien de cacher encore la vérité crue(17), à savoir que, derrière ces décors en carton-pâte, il n’y a, désormais, strictement plus… rien, autant les démonter. René Guénon disait, dans Le Règne de la quantité : « On peut dire en toute rigueur que la “fin d’un monde” n’est jamais et ne peut jamais être autre chose que la fin d’une illusion. »
Les êtres différenciés
Pourquoi certaines personnes ont-elles pu se préserver de cette lobotomisation ?
Parce qu’elles ont conservé ce que Julius Evola appelle « cette hérédité des origines, cet héritage qui nous vient du fond des âges qui est un héritage de lumière. […] Seul peut adhérer au mythe de l’évolutionnisme et du darwinisme l’homme chez qui parle l’autre hérédité (celle introduite à la suite d’une hybridation) car elle a réussi à se rendre suffisamment forte pour s’imposer et étouffer toute sensation de la première ». Il parle aussi d’un « feu éternel ».
Guénon invoque, lui, l’intuition intellectuelle. Pour Jung, c’est l’inconscient collectif, « dépôt constitué par toute l’expérience ancestrale depuis des millions d’années », et Jung rajoutait : « Nous ne sommes pas d’aujourd’hui ni d’hier ; nous sommes d’un âge immense ».
Cette faculté spirituelle qui permet à certains de conserver la mémoire des temps primordiaux présente l’avantage de ne pas être vulnérable aux attaques des nouveaux Titans qui ne peuvent s’exercer que sur le plan de la technique et de la matérialité ; face à ces hommes et ces femmes différenciés, la charge transhumaniste, qui vise à s’introduire dans le corps de chaque individu pour en faire un robot ou un esclave, ne peut rien.
Le concept d’être différencié, pour Evola, se résumait à une attitude devant la vie moderne : être dans ce monde tout en n’étant pas de ce monde, appliquer le vieil adage : « Fais ce que dois », sans te préoccuper des circonstances, ni du résultat, ni de l’opinion des gens insérés dans ce monde finissant. Mais combien de personnes connaissent vraiment leur mission et combien sont-elles prêtes à l’accomplir ?
Evola soulignait bien que les êtres différenciés n’avaient pas à agir ; pour lui, ce sont des veilleurs, des mainteneurs : « Les possibilités qui demeurent ne concernent qu’une minorité et peuvent être précisées comme suit : En marge des grands courants du monde, existent encore aujourd’hui des hommes ancrés dans les « terres immobiles ». Ce sont, en général, des inconnus, qui se tiennent à l’écart de tous les carrefours de la notoriété et de la culture moderne. Ils gardent les lignes de faîte, n’appartiennent pas à ce monde bien qu’ils se trouvent dispersés sur la terre et, bien qu’ils s’ignorent souvent les uns les autres, sont invisiblement unis et forment une chaîne infrangible dans l’esprit traditionnel. Cette phalange n’agit pas : sa seule fonction est celle qui correspond au symbole du « feu éternel ». Grâce à ces hommes, la tradition est malgré tout présente, la flamme brûle invisiblement, quelque chose relie toujours le monde au monde supérieur. Ce sont « ceux qui veillent », les έγρήγοροι. »
Mais cette attitude passive est-elle suffisante pour faire repartir la roue du nouveau cycle, sachant que les forces sataniques en action en ces derniers moments de l’Âge de fer utiliseront tous leurs moyens pour empêcher ce nouveau départ ? (et nous avons vu que ces moyens, sur le plan matériel, sont colossaux).
La vocation de l’homme européen n’est-il pas de se battre pour tenir ses positions ?
René Guénon, peut-être plus attentif que Julius Evola sur les modalités d’apparition du nouveau monde qui est en train de naître en même temps que l’ancien se désagrège, va plus loin que Julius Evola dans l’implication nécessaire de ces êtres différenciés.
Il disait, dans Le Règne de la quantité, que les événements qui vont inévitablement advenir « ne pourront pas être compris par la généralité, mais seulement par le petit nombre de ceux qui seront destinés à préparer, dans une mesure ou dans une autre, les germes du cycle futur. Il est à peine besoin de dire que, dans tout ce que nous exposons, c’est à ces derniers que nous avons toujours entendu nous adresser exclusivement, sans nous préoccuper de l’inévitable incompréhension des autres. »
Dans les derniers événements, provoqués par la caste mondialiste, qui ont précipité le monde dans le chaos, certains hommes et certaines femmes se sont portés courageusement en avant d’un combat qui paraît désespéré, simplement parce qu’ils sont plus lucides que les autres, parce qu’ils possèdent, tout au fond de leur être, cette petite flamme qui les rattache aux temps primordiaux, même s’ils n’en sont pas conscients.
Ces personnes qu’apparemment rien ne prédisposait d’une part à devenir des résistants à la plus grande opération de manipulation de tous les temps, ni d’autre part à se rencontrer et se découvrir nombre de points communs, constituent peut-être le creuset de cette communauté dispersée partout de par le monde, et qui pourrait bien représenter l’armée destinée « à préparer les germes du cycle futur » selon l’expression de René Guénon ; on ne peut pas ne pas penser comme tels à ces personnes qui, pendant les nombreuses mesures d’asservissement prises par le gouvernement mondial dans le cadre de la pseudo-pandémie et de l’injection des pseudo-vaccins, ont su résister, envers et contre tout, souvent rejetés par leurs « amis », leur famille, leurs collègues de travail, travail qu’ils ont souvent perdu dans des conditions terribles, je pense à ces soignants, qui n’ont fait que respecter leurs codes déontologiques, « suspendus », sans moyens de subsistance, et que le gouvernement français continue à traiter comme des parias(18).
Vers le nouveau monde
Pour conclure, les grands penseurs traditionalistes, d’une manière générale, et Julius Evola en particulier, ont mis en place, méthodiquement, tous les éléments d’une histoire alternative à l’Histoire profane, éléments qui constituent, en miroir inversé, une Histoire sacrée, cosmique, qui s’est efforcée d’apporter une vue synthétique aux sujets fondamentaux qui l’occupaient en traitant analogiquement les matériaux dont elle disposait.
Ces Traditionalistes sont allés au bout de la connaissance que des historiens peuvent apporter en la matière pour la compréhension de la marche du monde en cette fin de cycle ; nous pouvons néanmoins émettre une objection : ils ont tous vécu et écrit leurs principaux textes dans la première moitié du XXe siècle et se sont élevés vigoureusement contre cette tendance, alors à la mode, de l’occultisme et du spiritisme ; a contrario, les Traditionalistes ont aussi été marqués, cette fois favorablement, par une autre mode qui voit resurgir à cette époque des sociétés dites initiatiques, elles-mêmes supposées être les dépositaires d’autres sociétés plus anciennes, avec leur attirail de rituels secrets, de magie et de dogmes auxquelles les Traditionalistes adhéreront parfois (par exemple, René Guénon consacré « évêque gnostique » en 1909 sous le nom de Palingénius) ; dans cet état d’esprit, il est possible qu’ils aient ensuite assimilé les premières recherches commencées quelques dizaines d’années plus tard sur les EMC (états modifiés de conscience) à ces mêmes tendances entachées souvent de charlatanisme ; cependant, ces travaux récents sérieusement menés sur des milliers de cas et de témoignages concordants ne peuvent plus faire apparaître comme farfelus des phénomènes qui prouvent l’existence d’un monde parallèle comme les « sorties hors du corps » ou les « expériences proches de la mort », ou, dans un autre domaine, les travaux des physiciens quantiques et autres savants éveillés qui ne font que confirmer, par un autre biais, les antiques connaissances issues de la Tradition primordiale ; ces nouvelles donnes constitueront peut-être, parmi d’autres, les bases du nouveau cycle.
Pierre-Émile Blairon
Pierre-Émile Blairon est l’auteur d’un certain nombre de livres liés à l’Histoire, notamment de la Provence, de Nostradamus à Giono et à la fin du Cycle :
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Nous pouvons considérer que le Moyen-Âge a été un chaudron de résurgence momentanée et miraculeuse de certains aspects de la Tradition primordiale avec, également, l’irruption de la légende du Graal dont Julius Evola dit, dans Révolte contre le monde moderne, que « cette légende se relie également à des veines cachées, que l’on ne peut rattacher ni à l’Église, ni, d’une façon générale, au christianisme. Non seulement la tradition catholique, en tant que telle, ne connaît pas le Graal, mais les éléments essentiels de la légende se rattachent à des traditions pré-chrétiennes et même nordico-hyperboréennes, comme celle des Tuatha, race « dominatrice de la vie et de ses manifestations ».
Rajoutons encore pour cette même période l’invraisemblable foisonnement des constructions de cathédrales et d’abbayes accompagnées de la richesse symbolique qu’elles expriment à travers leurs sculptures et leurs agencements.
Ils ont perdu parce qu’ils ont ignoré que nous portions des graines. Le chaos actuel n’est qu’apparent. C’est juste notre humanité qui s’éveille et le renouveau qui arrive en frissonnant. La lumière triomphera toujours de l’obscurité.
3 ans où tout devient si évident.…