La Russie emporte — aussi — la bataille du « soft-power »
De nombreux politologues expliquaient la puissance des États-Unis et leur domination sur le monde par la maîtrise du « soft-power ». En opposition au « hard power » issu du pouvoir militaire ou économique, qui s’exerce à travers la menace ou l’incitation, le « soft-power » est intangible. C’est un pouvoir d’attraction, voire de séduction, qu’un pays utilise pour mener à bien les mêmes objectifs de conquête avec d’autres armes. Quelles sont ces armes ? L’image, les valeurs, la culture mais aussi la maîtrise des médias et des réseaux d’influence.
Le « soft-power » est l’une des raisons de l’effondrement de l’URSS. Dans les années 60 et 70, les USA vantaient leurs valeurs de liberté et de confort matériel qui sapaient le bloc soviétique dont de nombreux ressortissants n’aspiraient qu’à fuir leur monde étriqué, triste, totalitaire pour vivre une vie de rêve chez l’Oncle Sam. Grâce aux émissions de Voice of America, le mode de vie idéalisé nord-américain était proposé aux populations du bloc soviétique.
Les ondes de Voice of America outrepassaient le mur de Berlin qui devait durer 1 000 ans. Il n’aura duré que quelques années, démoli par les Berlinois, sans réaction de la police ou de l’armée, submergées.
Nul ne résiste à l’American Way of Life.
Le fruit soviétique était blet, il est tombé tout seul.
Les Russes ont retenu la leçon. Et parmi eux un officier du KGB en mission en Allemagne (de l’Est) pour manipuler la jeunesse, Vladimir Poutine, en poste à Dresde au moment de l’effondrement du bloc soviétique. Alors que le mur de Berlin vient de tomber, des manifestants s’en prennent au siège local du KGB où il est en poste. Il évite l’assaut de justesse. Un moment traumatisant qui va marquer Vladimir Poutine à jamais.
Les citoyens de l’Europe de l’Est se sont réveillés un peu abasourdis quand ils ont découvert un Occident matérialiste et inégalitaire. Un chef d’œuvre du cinéma relate cet épisode : Good Bye Lénine.
L’American way of Life, pas pour tous :
Trente ans après, le rêve américain s’est effondré, pour ne pas dire qu’il tourne au cauchemar
C’est sûr, tout cela ne fait plus rêver
L’URSS, à bout de course, n’a pas rallié la sphère occidentale, comme cela était prévu par les oligarques mondialistes. Pire ! En s’effondrant l’URSS a découvert une Russie traditionnelle, orthodoxe et patriote, instruite et cultivée. Poutine a su très habilement neutraliser les oligarques qui pensaient prendre le Pouvoir, renouer avec la Russie orthodoxe et assumer l’héritage soviétique. Pendant que l’on efface à Bruxelles toute référence à notre histoire chrétienne, sachant que l’Europe a déjà existé, mais elle était chrétienne, Poutine lui a changé en 2020 la Constitution en y gravant dans le marbre la référence à Dieu et l’interdiction du mariage homosexuel.
Poutine est en paix avec les 20 millions de Russes musulmans (20 % de la population totale) qui sont russes et patriotes tout en étant musulmans. Ils soutiennent activement leur pays contre l’Occident décadent, athée et woke. Ils combattent en nombre en Ukraine.
L’Afrique a su résister à l’injection obligée de potion vaccinale expérimentale dite « anti-Covid ». Elle l’a payé de l’assassinat de plusieurs de ses dirigeants, ce que démontre Philippe Aimar dans ses livres-enquêtes(1).
La suite logique de tout cela est que l’Afrique s’est tournée vers la Russie alors que la France pouvait préserver ses acquis culturels historiques. Mais Macron en a ajouté des couches.
Le « soft-power » russe l’a emporté
Pour l’instant en Afrique, et bientôt probablement en Europe.
L’espoir changea de camp, le combat changea d’âme, écrit Victor Hugo dans Les Châtiments (1853). Il nous dit aussi : « Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c’est une idée dont l’heure est venue ».
Georges Gourdin
Postface : cet article s’inscrit dans le prolongement de notre article du 21 mai 2023
Le début de la fin de l’Occident américain
Sous-titré : Le déclin est économique, militaire, géopolitique.
Il est aussi culturel.
Les articles du même auteur
Lire Covid-19, Philippe Aimar en remet une couche du 16 juillet 2023
Oui, Bosteph, parfaitement raison, comme l’article de G. Gourdin, excellent.
Les US sont les fanatiques du « hard-power » À L’ETRANGER pour imposer leur soi-disant démocratie et liberté. Même les Maghrébins de France disent qu’ils n’ont pas besoin de la démocratie à l’américaine dans leurs pays d’origine, d’où le lamentable échec du « printemps arabe » et des conflits en Irak et Afghanistan. Pourtant, ils continuent en Ukraine…
Le « rêve américain » : misère des classes moyennes et pauvres, misère des minorités ethniques, chômage exorbitant, fragilité du travail, malversations, escroqueries et manigances financières officielles (voir le film : « le casse du siècle »), sans aucune justice, violence, drogue (+++).… Justement, la drogue est omniprésente dans toutes les classes et gère la personnalité, autant des junkies que des hommes politiques ou dirigeants d’entreprises. Des gens doivent vivre dans les égouts des rues dont les immeubles regorgent de richesse. Inégalités sociales, judiciaires, professionnelles, scolaires, sanitaires… tout cela pour l’immense profit de quelques-uns. NON, je ne veux pas du rêve américain.
Je me rappelle que dès le milieu des années 90, nous entendions nombres d’Européens de l’Est, nostalgiques de l’URSS, dirent que « c” était mieux avant ». Certains de ces nostalgiques ont d’ailleurs soutenu le NON à la constitution de 2005 – à l” époque, nos mé®dias laissaient encore passer les avis contraires. Seuls les aveugles sur le système occidental US ne peuvent comprendre.