La Russie emporte — aussi — la bataille du « soft-power »

par | 17 août 2023 | 2 Commentaires 

De nom­breux poli­to­logues expli­quaient la puis­sance des États-Unis et leur domi­na­tion sur le monde par la maî­trise du « soft-power ». En oppo­si­tion au « hard power » issu du pou­voir mili­taire ou éco­no­mique, qui s’exerce à tra­vers la menace ou l’incitation, le « soft-power » est intan­gible. C’est un pou­voir d’at­trac­tion, voire de séduc­tion, qu’un pays uti­lise pour mener à bien les mêmes objec­tifs de conquête avec d’autres armes. Quelles sont ces armes ? L’image, les valeurs, la culture mais aus­si la maî­trise des médias et des réseaux d’influence.

Le « soft-power » est l’une des rai­sons de l’ef­fon­dre­ment de l’URSS. Dans les années 60 et 70, les USA van­taient leurs valeurs de liber­té et de confort maté­riel qui sapaient le bloc sovié­tique dont de nom­breux res­sor­tis­sants n’as­pi­raient qu’à fuir leur monde étri­qué, triste, tota­li­taire pour vivre une vie de rêve chez l’Oncle Sam. Grâce aux émis­sions de Voice of America, le mode de vie idéa­li­sé nord-amé­ri­cain était pro­po­sé aux popu­la­tions du bloc soviétique.

Eisenhower - Voice of America - 25 février 1957

Le Président Eisenhower au micro de Voice of America, le 25 février 1957

Les ondes de Voice of America outre­pas­saient le mur de Berlin qui devait durer 1 000 ans. Il n’au­ra duré que quelques années, démo­li par les Berlinois, sans réac­tion de la police ou de l’ar­mée, submergées.

American-Way-Life American-Way-Life

Nul ne résiste à l’American Way of Life.

Berlin 4 novembre 1989 chute communisme
Chute mur Berlin 1989

Le fruit sovié­tique était blet, il est tom­bé tout seul.

Les Russes ont rete­nu la leçon. Et par­mi eux un offi­cier du KGB en mis­sion en Allemagne (de l’Est) pour mani­pu­ler la jeu­nesse, Vladimir Poutine, en poste à Dresde au moment de l’ef­fon­dre­ment du bloc sovié­tique. Alors que le mur de Berlin vient de tom­ber, des mani­fes­tants s’en prennent au siège local du KGB où il est en poste. Il évite l’as­saut de jus­tesse. Un moment trau­ma­ti­sant qui va mar­quer Vladimir Poutine à jamais.

Les citoyens de l’Europe de l’Est se sont réveillés un peu aba­sour­dis quand ils ont décou­vert un Occident maté­ria­liste et inéga­li­taire. Un chef d’œuvre du ciné­ma relate cet épi­sode : Good Bye Lénine.

L’American way of Life, pas pour tous :

American-Way-Life

Les Blancs dans la voi­ture, les Noirs dans la rue, fai­sant la queue pour la soupe populaire

Trente ans après, le rêve américain s’est effondré, pour ne pas dire qu’il tourne au cauchemar

Biden sénile

Coca Cola obésité

Otan carte 1949-2020

Bill Gates - OMS - Vaccination

Zelensky - Pelosi Sénat américain - Décembre 2022

Coca-Cola Gay friendly

Guerres illégales OTAN - Daniele Ganser

Colin Powell

C’est sûr, tout cela ne fait plus rêver

L’URSS, à bout de course, n’a pas ral­lié la sphère occi­den­tale, comme cela était pré­vu par les oli­garques mon­dia­listes. Pire ! En s’ef­fon­drant l’URSS a décou­vert une Russie tra­di­tion­nelle, ortho­doxe et patriote, ins­truite et culti­vée. Poutine a su très habi­le­ment neu­tra­li­ser les oli­garques qui pen­saient prendre le Pouvoir, renouer avec la Russie ortho­doxe et assu­mer l’hé­ri­tage sovié­tique. Pendant que l’on efface à Bruxelles toute réfé­rence à notre his­toire chré­tienne, sachant que l’Europe a déjà exis­té, mais elle était chré­tienne, Poutine lui a chan­gé en 2020 la Constitution en y gra­vant dans le marbre la réfé­rence à Dieu et l’in­ter­dic­tion du mariage homosexuel.

Poutine orthodoxe

Poutine en grande com­pli­ci­té avec le patriarche russe Kirill

Poutine est en paix avec les 20 mil­lions de Russes musul­mans (20 % de la popu­la­tion totale) qui sont russes et patriotes tout en étant musul­mans. Ils sou­tiennent acti­ve­ment leur pays contre l’Occident déca­dent, athée et woke. Ils com­battent en nombre en Ukraine.

Poutine-inaugure-grande-mosquée-Moscou

Poutine lors de l’i­nau­gu­ra­tion de la Grande Mosquée de Moscou en 2015

L’Afrique a su résis­ter à l’in­jec­tion obli­gée de potion vac­ci­nale expé­ri­men­tale dite « anti-Covid ». Elle l’a payé de l’as­sas­si­nat de plu­sieurs de ses diri­geants, ce que démontre Philippe Aimar dans ses livres-enquêtes(1).

La suite logique de tout cela est que l’Afrique s’est tour­née vers la Russie alors que la France pou­vait pré­ser­ver ses acquis cultu­rels his­to­riques. Mais Macron en a ajou­té des couches.

Mali France Russie

Le « soft-power » russe l’a emporté

Pour l’ins­tant en Afrique, et bien­tôt pro­ba­ble­ment en Europe.

L’espoir chan­gea de camp, le com­bat chan­gea d’âme, écrit Victor Hugo dans Les Châtiments (1853). Il nous dit aus­si : « Il existe une chose plus puis­sante que toutes les armées du monde, c’est une idée dont l’heure est venue ».

Georges Gourdin

Postface : cet article s’ins­crit dans le pro­lon­ge­ment de notre article du 21 mai 2023
Le début de la fin de l’Occident amé­ri­cain
Sous-titré : Le déclin est éco­no­mique, mili­taire, géo­po­li­tique.

Il est aus­si cultu­rel.

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Georges Gourdin

2 Commentaires 

  1. Oui, Bosteph, par­fai­te­ment rai­son, comme l’ar­ticle de G. Gourdin, excellent.
    Les US sont les fana­tiques du « hard-power » À L’ETRANGER pour impo­ser leur soi-disant démo­cra­tie et liber­té. Même les Maghrébins de France disent qu’ils n’ont pas besoin de la démo­cra­tie à l’a­mé­ri­caine dans leurs pays d’o­ri­gine, d’où le lamen­table échec du « prin­temps arabe » et des conflits en Irak et Afghanistan. Pourtant, ils conti­nuent en Ukraine…

    Le « rêve amé­ri­cain » : misère des classes moyennes et pauvres, misère des mino­ri­tés eth­niques, chô­mage exor­bi­tant, fra­gi­li­té du tra­vail, mal­ver­sa­tions, escro­que­ries et mani­gances finan­cières offi­cielles (voir le film : « le casse du siècle »), sans aucune jus­tice, vio­lence, drogue (+++).… Justement, la drogue est omni­pré­sente dans toutes les classes et gère la per­son­na­li­té, autant des jun­kies que des hommes poli­tiques ou diri­geants d’en­tre­prises. Des gens doivent vivre dans les égouts des rues dont les immeubles regorgent de richesse. Inégalités sociales, judi­ciaires, pro­fes­sion­nelles, sco­laires, sani­taires… tout cela pour l’immense pro­fit de quelques-uns. NON, je ne veux pas du rêve américain.

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  2. Je me rap­pelle que dès le milieu des années 90, nous enten­dions nombres d’Européens de l’Est, nos­tal­giques de l’URSS, dirent que « c” était mieux avant ». Certains de ces nos­tal­giques ont d’ailleurs sou­te­nu le NON à la consti­tu­tion de 2005 – à l” époque, nos mé®dias lais­saient encore pas­ser les avis contraires. Seuls les aveugles sur le sys­tème occi­den­tal US ne peuvent comprendre.

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