Terroriste !

par | 22 octobre 2023 | 3 Commentaires 

Mais qui sont les terroristes ?

Essayons d’y voir plus clair.

Que nous dit le dictionnaire ?
Terrorisme : Politique de ter­reur pra­ti­quée pen­dant la Révolution.
Terreur : [Histoire} Régime poli­tique, mode de gou­ver­ne­ment fon­dé sur cette grande peur géné­ra­le­ment entre­te­nue par des mesures des­po­tiques et par des violences.

Lors de la Deuxième Guerre Mondiale, pour les Allemands, les Résistants étaient des ter­ro­ristes, ce qui jus­ti­fiait des repré­sailles les plus cruelles. Pendant la guerre d’Algérie, le FLN était consi­dé­ré par l’ar­mée fran­çaise comme une enti­té ter­ro­riste et comme des libé­ra­teurs par la gauche fran­çaise, ceux-ci consi­dé­rant l’ar­mée fran­çaise comme des bourreaux.

Afin de déter­mi­ner Qui est le ter­ro­riste ? et inter­dire ain­si son finan­ce­ment, la Convention inter­na­tio­nale du 9 décembre 1999 défi­nit un acte ter­ro­riste comme :

tout acte des­ti­né à tuer ou bles­ser griè­ve­ment un civil ou toute autre per­sonne qui ne par­ti­cipe pas direc­te­ment aux hos­ti­li­tés dans une situa­tion de conflit armé, lorsque, par sa nature ou par son contexte, cet acte vise à inti­mi­der une popu­la­tion ou à contraindre un gou­ver­ne­ment ou une orga­ni­sa­tion inter­na­tio­nale à accom­plir ou à s’abstenir d’accomplir un acte quelconque.
Ceci n’ayant guère contri­bué à la Paix dans le monde, le Conseil de sécu­ri­té de l’ONU com­plé­tait la défi­ni­tion en 2004 :

des actes cri­mi­nels, notam­ment ceux diri­gés contre des civils dans l’intention de cau­ser la mort ou des bles­sures graves ou la prise d’otages dans le but de semer la ter­reur par­mi la popu­la­tion, un groupe de per­sonnes ou chez des par­ti­cu­liers, d’intimider une popu­la­tion ou de contraindre un gou­ver­ne­ment ou une orga­ni­sa­tion inter­na­tio­nale à accom­plir un acte ou à s’abstenir de le faire.

Relisez bien :« Des actes cri­mi­nels, notam­ment ceux diri­gés contre des civils dans l’intention de cau­ser la mort ou des bles­sures graves ou la prise d’otages dans le but de semer la ter­reur par­mi la popu­la­tion, un groupe de per­sonnes ou chez des par­ti­cu­liers, d’intimider une popu­la­tion ou de contraindre un gou­ver­ne­ment ou une orga­ni­sa­tion inter­na­tio­nale à accom­plir un acte ou à s’abstenir de le faire. » Mais cette défi­ni­tion s’ap­plique mot pour mot aux États-Unis qui ont lar­gué deux bombes ato­miques sur les popu­la­tions civiles japo­naises de Nagasaki et Hiroshima dans le but de contraindre le Japon à s’abs­te­nir de conti­nuer la guerre. C’est l’ONU qui le dit, mot pour mot. Bien sûr cela a mis fin à la guerre entre les deux pays. Et cha­cun sait bien que les États-Unis sont le phare de la démo­cra­tie et de la paix, et qu’ils com­battent le ter­ro­risme par­tout dans le monde.

L’Assemblée géné­rale des Nations unies édul­core cette défi­ni­tion en jan­vier 2006 (réso­lu­tion 6043), et défi­nit les actes de ter­ro­risme comme :

actes cri­mi­nels conçus ou cal­cu­lés pour ter­ro­ri­ser l’ensemble d’une popu­la­tion, un groupe de popu­la­tion ou cer­taines per­sonnes à des fins politiques.

Tout cela n’a pas servi à grand-chose car toute guerre s’accompagne d’une bataille des mots

Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage », cet adage remonte au XIIIe siècle et Molière le cite dans Les Femmes savantes.

Le ter­ro­risme est char­gé néga­ti­ve­ment car il touche aveu­glé­ment tous les civils, alors que la guerre se déroule entre pro­fes­sion­nels aguer­ris. Chaque par­tie bel­li­gé­rante s’ef­force alors de mon­trer qu’elle pra­tique une « guerre propre », tan­dis que l’ad­ver­saire pra­tique le terrorisme.

Le conflit entre alors dans la sphère média­tique car c’est là que les choses se passent en grande par­tie, et cela est aus­si ancien que la guerre elle-même.

Jules César - Bello Gallico - Guerre Gaules

« La Guerre des Gaules » de Jules César – Premier ouvrage connu de propagande

Depuis les bel­li­gé­rants ont fait beau­coup mieux avec la théo­ri­sa­tion des « opé­ra­tions sous faux dra­peau ».

Les États-Unis sont des orfèvres en la matière, et ont régu­liè­re­ment recours à des actions sous faux dra­peau, y com­pris pour des opé­ra­tions de très grande enver­gure : les 3 tours de New-York (les 2 tours jumelles + le bâti­ment 7) le 11 sep­tembre 2001(1) ou les gazo­ducs Nord Stream, par exemple.
Les États-Unis et avec eux l’OTAN ont sys­té­ma­ti­que­ment recours à des groupes ter­ro­ristes pour ali­men­ter leurs guerres :
Al-Qaïda pour chas­ser les Soviétiques d’Afghanistan,
ISIS pour anéan­tir la Syrie,
les milices néo-nazies d’Ukraine pour déclen­cher une guerre contre la Russie, et aus­si, c’est à pré­sent attes­té :
le Hamas pour jus­ti­fier la guerre per­ma­nente en Palestine(2).

Qui sont alors les terroristes ?

La machine média­tique aux mains de l’o­li­gar­chie nous désigne le Hamas comme l’au­teur d’une mul­ti­tude d’actes ter­ro­ristes. Et par consé­quent Israël comme la vic­time du ter­ro­risme.
La presse sub­ven­tion­née titre quelques heures à peine après ces évé­ne­ments : Les pays occi­den­taux font bloc der­rière Israël. Car dans ce nou­veau conflit vou­lu par Israël et l’État Profond amé­ri­cain, il faut choi­sir son camp, et son camp, c’est for­cé­ment celui qui com­bat le ter­ro­risme. Euronews, porte-parole de l’Europe d’Ursula von der Leyen, titre :

Les pays occi­den­taux font bloc der­rière Israël
Quatre jours après l’at­taque du Hamas contre Israël, et mal­gré la vio­lence de la réponse israé­lienne sur Gaza, les pays occi­den­taux, États-Unis en tête, insistent sur le droit de Tel Aviv à se pro­té­ger face aux attaques « ter­ro­ristes ».[source]

Oh là ! Émoticône étonnement Pas si simple !

Surtout lors­qu’on sait que le Hamas est une créa­ture israé­lo-amé­ri­caine(3).

Et puis com­ment tant d’armes déver­sées à flots conti­nus en Ukraine par l’OTAN et l’Europe de Bruxelles, arrivent-elles entre les mains du Hamas ?

Alors faut-il sou­te­nir ceux qui com­battent le ter­ro­risme ? ou ceux qui le fomentent ? Il faut se poser la ques­tion en ces termes avant de s’en­ga­ger pour telle ou telle par­tie comme la presse sub­ven­tion­née nous y incite.

L’oligarchie qui our­dit toutes ces guerres avec des mani­pu­la­tions com­plexes, est dépas­sée par ses propres créa­tures. Ces groupes ter­ro­ristes finan­cés par les États-Unis peuvent un jour échap­per à leur maître.

Apprenti sorcier

Pas ques­tion de choi­sir entre les ter­ro­ristes gen­tils et les ter­ro­ristes méchants. Personne ne doit être dupe de cette nou­velle machi­na­tion dia­bo­lique(4).

Georges Gourdin


Bonus :
Guerre des mots : l’o­li­gar­chie nous a déjà fait le coup avec les « com­plo­tistes », alors ne tom­bons pas dans ce nou­veau piège avec les « ter­ro­ristes » !

Les articles du même auteur

Georges Gourdin

Il est tout à fait révé­la­teur que l’ambassadeur d’Israël à l’ONU, Guilad Erdan, bien ren­sei­gné, ait com­pa­ré l’attaque du Hamas aux atten­tats du 11 sep­tembre 2001. Tous deux sont des actes « ter­ro­ristes » sous faux dra­peau dans le but de déclen­cher une opé­ra­tion d’en­ver­gure.
Lire dans nos colonnes : Le 11 sep­tembre d’Israël du 18 octobre 2023

Q

En 2009 le séna­teur répu­bli­cain du Texas Ron Paul explique à la Chambre des Représentants que le Hamas a été créé par Israël pour ser­vir les inté­rêts d’Israël avec l’aide des Américains [vidéo].
14 ans plus tard The Times of Israël écrit : Pendant des années, Netanyahu a sou­te­nu le Hamas. Aujourd’hui, on en paie le prix.
La poli­tique du Premier ministre, consis­tant à trai­ter le groupe ter­ro­riste, au détri­ment d’Abbas et de la créa­tion d’un État pales­ti­nien, a cau­sé des bles­sures incommensurables.

Q

Le di-able, c’est celui qui di-vise
Le mot diable vient du grec dia­bo­los (διάβολος), celui qui divise. On retrouve le pré­fixe di‑, ou dia‑, notam­ment dans di-viser, dia-mètre, dia-gonale, dia-lyse.

diable vient du grec dia­bo­los (διάβολος), celui qui divise. On retrouve le pré­fixe di‑, ou dia‑, notam­ment dans di-viser, dia-mètre, dia-mètre, dia-lyse.

Le di-able, c’est celui qui di-vise

Q

3 Commentaires 

  1. LES RICHES FONT LA GUERRE, LES PAUVRES MEURENT

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  2. L’oligarchie finan­cière apa­tride com­mence à s’énerver.
    L’injection de la potion Pfizer n’a pas fonc­tion­né comme elle le sou­hai­tait, même si on peut déplo­rer que des MILLIONS de per­sonnes soient tom­bées dans le pan­neau.
    La guerre contre la Russie ne se déroule pas comme pré­vu, même si on peut déplo­rer que des mil­liers de per­sonnes croient encore que l’Ukraine va damer le pion à la Russie.
    L’oligarchie joue son va-tout avec Israël compte tenu du matra­quage qu’elle nous inflige depuis 70 ans sur la Shoah. Mais là encore elle va se plan­ter.
    Que lui res­te­ra t‑il ensuite ?

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  3. Excellent article qui remet tout bien dans l’ordre.
    Toute guerre est du ter­ro­risme, les guerres en den­telles sont mortes en 1914, début de la moder­ni­té dans la bou­che­rie moder­ni­sée. Il n’y a pas de guerre propre pour les popu­la­tions. C’est un concept uti­li­sé par les élites va-t-en-guerre pour se déculpabiliser.
    Sauf pour Israël qui béné­fi­cie dans les médias d’une immu­ni­té de dom­mages col­la­té­raux « accep­tables ». Autrement dit, ce pays le droit de mas­sa­crer des civils, oui mais pas trop.
    Il y a les guerres des pauvres avec des pierres (Intifada) ou des cou­teaux et les guerres des riches avec des F16 et des bombes ato­miques. Les riches gagnent au moins en effi­ca­ci­té meur­trière une guerre, celle du mas­sacre de grande ampleur !

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