
L’affaire du radar fou du bord de mer à l’image de notre société devenue folle
Rappelons les faits.
Michel Lebon dénonce le 14 août dans nos colonnes une Arnaque massive sur la Côte d’Uzure.
Depuis lors le radar fou ne s’est pas calmé même si les services publics concernés ont tenté en vain d’effacer leurs irrégularités :
• le radar ne peut pas verbaliser car le panneau obligatoire qui doit l’annoncer était irrégulier :

Depuis la décision du ministre de l’Intérieur du 15 février 2013, tous les radars fixes doivent être signalés par des panneaux d’annonce spécifiques, portant des mentions comme « Pour votre sécurité, contrôles automatiques » ou « Contrôles radar fréquents ».
Il est difficile d’imaginer que les services de la voirie, pris de court, ont pensé s’en sortir avec du ruban adhésif.

C’est sur ce seul panneau, dissimulé par la végétation, que la limitation de vitesse est annoncée à 50 km/h
Puisque le panneau qui devait annoncer le radar était inopérant :
• Le seul panneau annonçant la limitation de vitesse était dissimulé par la végétation :
Mais ce n’est pas tout. Au lieu de dégager la végétation devant le panneau existant, les services de la voirie ont installé un nouveau panneau à quelques mètres, de façon improvisée et guère mieux visible.

C’est sur la base de ce panneau bricolé, installé à la hâte, que le radar fou distribue des contraventions et supprime des points de permis à tout va.
Cette affaire scandaleuse — qui n’est pas finie — est bien le reflet de notre société devenue folle.
Arrogance des services publics
Pour Stéphane Dorée, directeur général des services techniques à la mairie de Saint-Laurent-du-Var, tout va bien. La mairie invoque une information préalable comme cela doit être fait, mais personne ne l’a vue.
La préfecture reconnaît que la communication aurait pu être renforcée, mais confirme la légalité de la mesure pour ne pas perdre la face, mais c’est faux. Les irrégularités sont nombreuses.
Tout a pourtant été fait dans la précipitation. La preuve en est ce masquage grossier au ruban adhésif du 70 sur le panneau obligatoire qui annonce le radar. Face à la fureur des automobilistes multi-verbalisés, les services de la voirie ont fini par placer un 50 sur un adhésif. Quelle honte ! Personne ne reconnaît cette impéritie. Au contraire, tout est dans les règles, nous dit-on.
Le service public ne s’interroge nullement sur les raisons d’une multiplication brutale et excessive des contraventions. Si dans une classe aucun élève n’a compris la leçon, il convient que le maître se mette en cause. Tous ses élèves ne sont pas des imbéciles. De fait les limitations verbalisées restent toutes inférieures à 70 km/h, donc conformes à l’ancienne limitation. Aucune compassion pour les automobilistes complètement désemparés qui ont été verbalisés plusieurs fois. Autant de fois 135 €. Autant de fois un point de permis en moins.
Tout porte à croire que les services publics se complaisent de cette situation qui rapporte gros.
Cette affaire démontre que les radars — en tout sas sûrement celui-ci — n’ont plus rien à voir avec la sécurité, mais qu’il s’agit bien d’un racket sur le dos des personnes qui roulent paisiblement pour aller travailler.
Complicité des médias
Il est intéressant de relever que les médias n’ont pas relevé ce dysfonctionnement alors que des centaines d’automobilistes sont touchés tous les jours. Nice Provence Info, le premier, s’en est fait l’écho dans notre édition du 14 août citée plus haut.
Il a fallu attendre le 25 août pour que la presse régionale traite ce sujet qui affolait pourtant tous les réseaux sociaux.
Mais l’article fait la part belle aux arguments de la mairie tandis que les irrégularités de la signalisation sont escamotées. Peu à peu d’autres médias subventionnés traitent du sujet : Automobile Magazine, Le Figaro, FR3 Côte d’Azur.
Seul BFMTV présente les irrégularités de signalisation, et surtout prodigue des conseils à l’intention des automobilistes indûment verbalisés :
Nice : des radars font polémiques sur la route du bord de mer pic.twitter.com/b2uspAqwCL
— BFM Nice Côte d’Azur (@BFMCotedazur) August 29, 2025
Désarroi des personnes verbalisées
Les personnes verbalisées sont surprises de recevoir leurs contraventions car le radar utilise des flashs infrarouges invisibles. Mais puisqu’on vous dit que c’est le Progrès. Nous revons d’innombrables messages de nos lectrices et de nos lecteurs qui appellent à l’aide.
Bonjour,
trajet travail pour mon ami qui a déjà payé les 90 € pour 5 PV de moins de 70 km datant de juillet reçus depuis mi août plus 1 point de retrait et ça continue hier 29⁄08 reçu PV du 29⁄07 ! Je dois encore payer 90 €… ou consigner 135 € ?
Je veux bien avoir 1 conseil, réclamé. Est ce qu il existe 1 groupe ou autre pour réclamer ? À savoir qu’il reste encore la première semaine d’août car ensuite il a commencé à recevoir les premiers PV.
Merci de votre avis, conseil.
Bonjour,
C’est scandaleux, tjrs les petits travailleurs qui se font raquetter…
1ère amende du 15⁄7 reçue le 6⁄8 (dans les indésirables).
Seconde le 29⁄7, reçue ce soir au calme le 25⁄8, soit presqu’un mois plus tard.
Histoire de bien maintenir le suspense.
Sachant que tout est en démat’ pour ma part.
C’est honteux car la marge de rectifier le tir avant de se faire verbaliser de nouveau est bcp trop longue.
Suspense qui se prolonge encore jusqu’au 3⁄9 minimum.
Idem, je songe à consigner pour contester.
Seul frein c’est le montant de l’amende forfaitaire qui sera retenu si refus de contestation.
C’est malheureux.

Passivité :
Soixante ans (deux générations) d’intrusion étatique — communément appelée socialisme — ont transformé les Français en assistés. La prise en charge démarre au berceau et continue jusqu’à la tombe : école, salariat dans les grands groupes privés ou dans la fonction publique, sécurité sociale, allocations, retraite, etc.
De fait les automobilistes verbalisés comptent sur une institution imaginaire pour les sortir du pétrin. Beaucoup nous écrivent en croyant que Nice Provence Info prendra en charge leur malheur. Toutes ces personnes doivent apprendre à compter d’abord sur elles-mêmes. Bien sûr nous les aiderons..
Il nous faut bien évoquer un autre enseignement de cette affaire que nous aurions préféré ne pas découvrir et ne pas mentionner.
Méchanceté :
Nous avons reçu plusieurs messages du type : « Vous n’avez qu’à respecter le code de la route », « La loi est faite pour tout le monde », « La prochaine fois vous ferez attention », « Que cela vous sert de leçon », etc. Ainsi sans même connaître les circonstances qui ont conduit à ces verbalisations abusives, certains de nos concitoyens s’en réjouissent. Ainsi se vérifie cet adage qui est vieux comme le monde : « Le malheur des uns fait le bonheur des autres »(1). Dur, dur, mais il en est ainsi.
Ce qu’il se passe à Saint-Laurent-du-Var sur quelques centaines de mètres de la route du bord de mer, est le reflet de notre société toute entière. Tout y est : arrogance des services publics, complicité des médias, désarroi des personnes verbalisées, passivité et même méchanceté.
Ne perdons pas espoir ! Cette affaire a révélé bien plus d’attente de solidarité que de méchanceté. Nice Provence Info œuvre pour que des liens se tissent entre les personnes indûment pénalisées. Celles-ci comprennent dans la douleur que les « services publics » ne sont pas au service du public. Mieux vaut tard que jamais.
Les radars n’ont plus aucune fonction pédagogique, et sont devenus des machines à cash pour un État en faillite financière, mais aussi en faillite morale.
De même les médias n’ont plus de fonction d’information, et sont devenus les complices de cet État déliquescent.
Cette expérience amère oblige les personnes verbalisées à prendre l’initiative de contester leurs contraventions. Il faut le faire. D’abord individuellement, puis en groupe. C’est ce que se propose de faire l’une de nos lectrices :
Bonjour,
C’est une violation de la loi du code de la route.
Selon l’article R411-25 du code de la route stipule qu’une signalisation obligatoire ne l’est quand le panneau est visible et non caché par la végétation.
Le 4 Août 2025 je me suis rendue sur le lieu de la soi-disante infraction. Or le panneau du terre plein central sur la gauche au niveau du port de St Laurent du Var, direction Cagnes sur Mer /St Laurent du Var était caché par les plantations.
Le 5 août je contacte la secrétaire du maire pour lui signifier le fait… Elle me répond d’adresser une lettre recommandée avec AR à Monsieur le Maire.
Le 6 août 2025 je prends la route du bord de mer… Je constate que la mairie avait procédé à l’élagage de la végétation cachant le panneau du terre plein central donc visible. Depuis le 7 juillet jusqu’au 6 août 2025 il y a violation de l’article R411-25 du code de la route donnant obligation à la mairie d’entretenir la voirie afin que le panneau soit visible. J’ai contesté tous les avis de contravention et ai adressé une lettre recommandée avec AR à Monsieur le Maire de St Laurent du Var.
L’union fait la force… Le seul moyen d’obtenir gain de cause avec un recours gracieux auprès de l’officier du ministère public est de faire un collectif….
Si vous souhaitez réellement que ces contestations aboutissent par un classement sans suite donc annulation des contraventions… c’est le seul recours que les usagers victimes aient à leur disposition.
Bien à vous
N’hésitez pas à me contacter…
Sandrine
NDLR : Afin de préserver notre lectrice, son adresse courriel n’est pas publiée. Nice Provence Info s’engage à transmettre à notre lectrice TOUS les messages qui lui seront envoyés via notre formulaire de contact.
On trouve donc aussi le refus de la soumission et le désir de s’entraider
Ici comme partout en France, quelques personnalités plus audacieuses refusent la fatalité et se dressent contre la servitude. Il faut encore qu’elles se regroupent. Nous continuerons d’y œuvrer. Tenons bon.
« Il n’y a pas de nuit si profonde qu’elle empêche le soleil de se lever. »
Proverbe ancien, présent dans la sagesse populaire française depuis des siècles, et équivalent à des expressions internationales comme « One man’s misfortune is another man’s gain » (anglais) ou « Des einen Freud, des anderen Leid » (allemand, traduction : « La joie de l’un est le malheur de l’autre »).
Tout cela illustre la fameuse allégorie du Pot de terre contre le Pot de fer.
Le manque de compréhension et d’écoute de l’Administration est le fidèle reflet de l’agissement d’un gouvernement autoritaire voire dictatorial.
Bien que non concerné par cette mauvaise farce, je souhaite que ce soient les petits cheffaillons petitement gallonés des autorités administratives qui cassent leur tire-lire pour rembourser ces honnêtes conducteurs.
Merci.
Ce genre d’exemple fait mieux comprendre l’existence des DÉVIANCES de l’INQUISITION en son temps !… Le progrès et l’instruction occultent difficilement les tares ambulantes récurrentes ! Et qu’on ne vienne pas parler de consanguinité ou de non parité dorénavant, comme excuse ! PLUS ça va, MOINS savate !
« La guerre est engagée par chaque groupe dirigeant contre ses propres sujets. » (1984-Orwell) Quand ce sera compris par le plus grand nombre, peut-être y aura-t-il un changement ? CNews (oui je sais…) nous dit que selon un dernier sondage 33 % des Français voteraient pour le RN. Et ? Cela fait un gros tiers, soit deux tiers contre ! Pas de quoi se réjouir… Je cite le RN comme incarnation d’une opposition vue comme « Nationale » (hahaha). Autant dire que rien ne changera, ou si peu…
Excellent article de M. Luce qui décrit bien tous les aspects de cette affaire.
À noter que les multi verbalisés se retrouvent devant un dilemme cornélien :
• Payer 90 euros autant de fois que d’amendes reçue et donc « renoncer » à toute poursuite, ce qui en l’espèce, devant cette injustice, est un comble.
• Contester et pour cela consigner donc être prélevé autant de fois 135 euros, (*). Attendre dès lors plusieurs mois la décision de justice, sans être sur de l’issue réparatrice.
(*)
– 135×2 = 270 euros
– 135×3 = 405 euros
– 135×4 = 540 euros
-
−135×10 = 1 350 euros
-
Qui peut bloquer ainsi de telles sommes ?
À titre personnel, j’ai envoyé un recommandé au ministre des Transports, M. Philippe Tabarot. Quatre pages d’explications, avec photographies du site.
J’y demande l’indulgence du ministre pour TOUS les verbalisés de la période.
En ces temps d’incertitude gouvernementale, je crains qu’il n’y ait plus personne pour me répondre. Alea jacta est.
M. Lebon