L’affaire du radar fou du bord de mer à l’image de notre société devenue folle

par | 6 sep­tembre 2025 | 4 Commentaires 

Rappelons les faits.
Michel Lebon dénonce le 14 août dans nos colonnes une Arnaque mas­sive sur la Côte d’Uzure.
Depuis lors le radar fou ne s’est pas cal­mé même si les ser­vices publics concer­nés ont ten­té en vain d’ef­fa­cer leurs irré­gu­la­ri­tés :
• le radar ne peut pas ver­ba­li­ser car le pan­neau obli­ga­toire qui doit l’an­non­cer était irrégulier :

Arnaque Côte Uzure

Depuis la déci­sion du ministre de l’Intérieur du 15 février 2013, tous les radars fixes doivent être signa­lés par des pan­neaux d’an­nonce spé­ci­fiques, por­tant des men­tions comme « Pour votre sécu­ri­té, contrôles auto­ma­tiques » ou « Contrôles radar fréquents ».

Il est dif­fi­cile d’i­ma­gi­ner que les ser­vices de la voi­rie, pris de court, ont pen­sé s’en sor­tir avec du ruban adhésif.

Panneau 50 Bord de mer

C’est sur ce seul pan­neau, dis­si­mu­lé par la végé­ta­tion, que la limi­ta­tion de vitesse est annon­cée à 50 km/​h

Puisque le pan­neau qui devait annon­cer le radar était inopé­rant :
• Le seul pan­neau annon­çant la limi­ta­tion de vitesse était dis­si­mu­lé par la végétation :

Mais ce n’est pas tout. Au lieu de déga­ger la végé­ta­tion devant le pan­neau exis­tant, les ser­vices de la voi­rie ont ins­tal­lé un nou­veau pan­neau à quelques mètres, de façon impro­vi­sée et guère mieux visible.

Radar - Limitation vitesse - Salauds

C’est sur la base de ce pan­neau bri­co­lé, ins­tal­lé à la hâte, que le radar fou dis­tri­bue des contra­ven­tions et sup­prime des points de per­mis à tout va.

Emplacement radar

Cette affaire scan­da­leuse — qui n’est pas finie — est bien le reflet de notre socié­té deve­nue folle.

Arrogance des services publics

Pour Stéphane Dorée, direc­teur géné­ral des ser­vices tech­niques à la mai­rie de Saint-Laurent-du-Var, tout va bien. La mai­rie invoque une infor­ma­tion préa­lable comme cela doit être fait, mais per­sonne ne l’a vue.
La pré­fec­ture recon­naît que la com­mu­ni­ca­tion aurait pu être ren­for­cée, mais confirme la léga­li­té de la mesure pour ne pas perdre la face, mais c’est faux. Les irré­gu­la­ri­tés sont nom­breuses.
Tout a pour­tant été fait dans la pré­ci­pi­ta­tion. La preuve en est ce mas­quage gros­sier au ruban adhé­sif du 70 sur le pan­neau obli­ga­toire qui annonce le radar. Face à la fureur des auto­mo­bi­listes mul­ti-ver­ba­li­sés, les ser­vices de la voi­rie ont fini par pla­cer un 50 sur un adhé­sif. Quelle honte ! Personne ne recon­naît cette impé­ri­tie. Au contraire, tout est dans les règles, nous dit-on.
Le ser­vice public ne s’in­ter­roge nul­le­ment sur les rai­sons d’une mul­ti­pli­ca­tion bru­tale et exces­sive des contra­ven­tions. Si dans une classe aucun élève n’a com­pris la leçon, il convient que le maître se mette en cause. Tous ses élèves ne sont pas des imbé­ciles. De fait les limi­ta­tions ver­ba­li­sées res­tent toutes infé­rieures à 70 km/​h, donc conformes à l’an­cienne limi­ta­tion. Aucune com­pas­sion pour les auto­mo­bi­listes com­plè­te­ment désem­pa­rés qui ont été ver­ba­li­sés plu­sieurs fois. Autant de fois 135 €. Autant de fois un point de per­mis en moins. 
Tout porte à croire que les ser­vices publics se com­plaisent de cette situa­tion qui rap­porte gros.
Cette affaire démontre que les radars — en tout sas sûre­ment celui-ci — n’ont plus rien à voir avec la sécu­ri­té, mais qu’il s’a­git bien d’un racket sur le dos des per­sonnes qui roulent pai­si­ble­ment pour aller travailler.

Complicité des médias

Il est inté­res­sant de rele­ver que les médias n’ont pas rele­vé ce dys­fonc­tion­ne­ment alors que des cen­taines d’au­to­mo­bi­listes sont tou­chés tous les jours. Nice Provence Info, le pre­mier, s’en est fait l’é­cho dans notre édi­tion du 14 août citée plus haut.
Il a fal­lu attendre le 25 août pour que la presse régio­nale traite ce sujet qui affo­lait pour­tant tous les réseaux sociaux.Nice-Matin - 25 août 2025- limitation vitesse 50-70

Mais l’ar­ticle fait la part belle aux argu­ments de la mai­rie tan­dis que les irré­gu­la­ri­tés de la signa­li­sa­tion sont esca­mo­tées. Peu à peu d’autres médias sub­ven­tion­nés traitent du sujet : Automobile Magazine, Le Figaro, FR3 Côte d’Azur.
Seul BFMTV pré­sente les irré­gu­la­ri­tés de signa­li­sa­tion, et sur­tout pro­digue des conseils à l’in­ten­tion des auto­mo­bi­listes indû­ment verbalisés :

Désarroi des personnes verbalisées

Les per­sonnes ver­ba­li­sées sont sur­prises de rece­voir leurs contra­ven­tions car le radar uti­lise des flashs infra­rouges invi­sibles. Mais puis­qu’on vous dit que c’est le Progrès. Nous revons d’in­nom­brables mes­sages de nos lec­trices et de nos lec­teurs qui appellent à l’aide.

Bonjour,
tra­jet tra­vail pour mon ami qui a déjà payé les 90 € pour 5 PV de moins de 70 km datant de juillet reçus depuis mi août plus 1 point de retrait et ça conti­nue hier 2908 reçu PV du 2907 ! Je dois encore payer 90 €… ou consi­gner 135 € ?
Je veux bien avoir 1 conseil, récla­mé. Est ce qu il existe 1 groupe ou autre pour récla­mer ? À savoir qu’il reste encore la pre­mière semaine d’août car ensuite il a com­men­cé à rece­voir les pre­miers PV.
Merci de votre avis, conseil.

Bonjour,
C’est scan­da­leux, tjrs les petits tra­vailleurs qui se font raquet­ter…
1ère amende du 157 reçue le 68 (dans les indé­si­rables).
Seconde le 297, reçue ce soir au calme le 258, soit presqu’un mois plus tard.
Histoire de bien main­te­nir le sus­pense.
Sachant que tout est en démat’ pour ma part.
C’est hon­teux car la marge de rec­ti­fier le tir avant de se faire ver­ba­li­ser de nou­veau est bcp trop longue.
Suspense qui se pro­longe encore jusqu’au 39 mini­mum.
Idem, je songe à consi­gner pour contes­ter.
Seul frein c’est le mon­tant de l’amende for­fai­taire qui sera rete­nu si refus de contes­ta­tion.
C’est mal­heu­reux.

Radar 70-50 témoignage

Passivité :
Soixante ans (deux géné­ra­tions) d’in­tru­sion éta­tique — com­mu­né­ment appe­lée socia­lisme — ont trans­for­mé les Français en assis­tés. La prise en charge démarre au ber­ceau et conti­nue jus­qu’à la tombe : école, sala­riat dans les grands groupes pri­vés ou dans la fonc­tion publique, sécu­ri­té sociale, allo­ca­tions, retraite, etc.
De fait les auto­mo­bi­listes ver­ba­li­sés comptent sur une ins­ti­tu­tion ima­gi­naire pour les sor­tir du pétrin. Beaucoup nous écrivent en croyant que Nice Provence Info pren­dra en charge leur mal­heur. Toutes ces per­sonnes doivent apprendre à comp­ter d’a­bord sur elles-mêmes. Bien sûr nous les aiderons..

Il nous faut bien évo­quer un autre ensei­gne­ment de cette affaire que nous aurions pré­fé­ré ne pas décou­vrir et ne pas mentionner.

Méchanceté :
Nous avons reçu plu­sieurs mes­sages du type : « Vous n’a­vez qu’à res­pec­ter le code de la route », « La loi est faite pour tout le monde », « La pro­chaine fois vous ferez atten­tion », « Que cela vous sert de leçon », etc. Ainsi sans même connaître les cir­cons­tances qui ont conduit à ces ver­ba­li­sa­tions abu­sives, cer­tains de nos conci­toyens s’en réjouissent. Ainsi se véri­fie cet adage qui est vieux comme le monde : « Le mal­heur des uns fait le bon­heur des autres »(1). Dur, dur, mais il en est ainsi.

Ce qu’il se passe à Saint-Laurent-du-Var sur quelques cen­taines de mètres de la route du bord de mer, est le reflet de notre socié­té toute entière. Tout y est : arro­gance des ser­vices publics, com­pli­ci­té des médias, désar­roi des per­sonnes ver­ba­li­sées, pas­si­vi­té et même méchan­ce­té.

Ne per­dons pas espoir ! Cette affaire a révé­lé bien plus d’at­tente de soli­da­ri­té que de méchan­ce­té. Nice Provence Info œuvre pour que des liens se tissent entre les per­sonnes indû­ment péna­li­sées. Celles-ci com­prennent dans la dou­leur que les « ser­vices publics » ne sont pas au ser­vice du public. Mieux vaut tard que jamais.
Les radars n’ont plus aucune fonc­tion péda­go­gique, et sont deve­nus des machines à cash pour un État en faillite finan­cière, mais aus­si en faillite morale.
De même les médias n’ont plus de fonc­tion d’in­for­ma­tion, et sont deve­nus les com­plices de cet État déli­ques­cent.
Cette expé­rience amère oblige les per­sonnes ver­ba­li­sées à prendre l’i­ni­tia­tive de contes­ter leurs contra­ven­tions. Il faut le faire. D’abord indi­vi­duel­le­ment, puis en groupe. C’est ce que se pro­pose de faire l’une de nos lectrices :

Bonjour,

C’est une vio­la­tion de la loi du code de la route.
Selon l’article R411-25 du code de la route sti­pule qu’une signa­li­sa­tion obli­ga­toire ne l’est quand le pan­neau est visible et non caché par la végé­ta­tion.
Le 4 Août 2025 je me suis ren­due sur le lieu de la soi-disante infrac­tion. Or le pan­neau du terre plein cen­tral sur la gauche au niveau du port de St Laurent du Var, direc­tion Cagnes sur Mer /​St Laurent du Var était caché par les plan­ta­tions.
Le 5 août je contacte la secré­taire du maire pour lui signi­fier le fait… Elle me répond d’adresser une lettre recom­man­dée avec AR à Monsieur le Maire.
Le 6 août 2025 je prends la route du bord de mer… Je constate que la mai­rie avait pro­cé­dé à l’élagage de la végé­ta­tion cachant le pan­neau du terre plein cen­tral donc visible. Depuis le 7 juillet jusqu’au 6 août 2025 il y a vio­la­tion de l’article R411-25 du code de la route don­nant obli­ga­tion à la mai­rie d’entretenir la voi­rie afin que le pan­neau soit visible. J’ai contes­té tous les avis de contra­ven­tion et ai adres­sé une lettre recom­man­dée avec AR à Monsieur le Maire de St Laurent du Var.
L’union fait la force… Le seul moyen d’obtenir gain de cause avec un recours gra­cieux auprès de l’officier du minis­tère public est de faire un col­lec­tif….
Si vous sou­hai­tez réel­le­ment que ces contes­ta­tions abou­tissent par un clas­se­ment sans suite donc annu­la­tion des contra­ven­tions… c’est le seul recours que les usa­gers vic­times aient à leur dis­po­si­tion.
Bien à vous
N’hésitez pas à me contac­ter…
Sandrine

NDLR : Afin de pré­ser­ver notre lec­trice, son adresse cour­riel n’est pas publiée. Nice Provence Info s’engage à trans­mettre à notre lec­trice TOUS les mes­sages qui lui seront envoyés via notre for­mu­laire de contact.

On trouve donc aussi le refus de la soumission et le désir de s’entraider

Ici comme par­tout en France, quelques per­son­na­li­tés plus auda­cieuses refusent la fata­li­té et se dressent contre la ser­vi­tude. Il faut encore qu’elles se regroupent. Nous conti­nue­rons d’y œuvrer. Tenons bon.

« Il n’y a pas de nuit si pro­fonde qu’elle empêche le soleil de se lever. »

Des sites comme Expressio ou Les Proverbes classent cet adage comme une locu­tion pro­ver­biale, sans auteur pré­cis, sou­li­gnant son uni­ver­sa­li­té cynique.
Proverbe ancien, pré­sent dans la sagesse popu­laire fran­çaise depuis des siècles, et équi­valent à des expres­sions inter­na­tio­nales comme « One man’s mis­for­tune is ano­ther man’s gain » (anglais) ou « Des einen Freud, des ande­ren Leid » (alle­mand, tra­duc­tion : « La joie de l’un est le mal­heur de l’autre »). 
Q

4 Commentaires 

  1. Tout cela illustre la fameuse allé­go­rie du Pot de terre contre le Pot de fer.
    Le manque de com­pré­hen­sion et d’é­coute de l’Administration est le fidèle reflet de l’a­gis­se­ment d’un gou­ver­ne­ment auto­ri­taire voire dic­ta­to­rial.
    Bien que non concer­né par cette mau­vaise farce, je sou­haite que ce soient les petits chef­faillons peti­te­ment gal­lo­nés des auto­ri­tés admi­nis­tra­tives qui cassent leur tire-lire pour rem­bour­ser ces hon­nêtes conduc­teurs.
    Merci.

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  2. Ce genre d’exemple fait mieux com­prendre l’exis­tence des DÉVIANCES de l’INQUISITION en son temps !… Le pro­grès et l’ins­truc­tion occultent dif­fi­ci­le­ment les tares ambu­lantes récur­rentes ! Et qu’on ne vienne pas par­ler de consan­gui­ni­té ou de non pari­té doré­na­vant, comme excuse ! PLUS ça va, MOINS savate !

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  3. « La guerre est enga­gée par chaque groupe diri­geant contre ses propres sujets. » (1984-Orwell) Quand ce sera com­pris par le plus grand nombre, peut-être y aura-t-il un chan­ge­ment ? CNews (oui je sais…) nous dit que selon un der­nier son­dage 33 % des Français vote­raient pour le RN. Et ? Cela fait un gros tiers, soit deux tiers contre ! Pas de quoi se réjouir… Je cite le RN comme incar­na­tion d’une oppo­si­tion vue comme « Nationale » (haha­ha). Autant dire que rien ne chan­ge­ra, ou si peu…

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  4. Excellent article de M. Luce qui décrit bien tous les aspects de cette affaire.

    À noter que les mul­ti ver­ba­li­sés se retrouvent devant un dilemme cor­né­lien :
    • Payer 90 euros autant de fois que d’a­mendes reçue et donc « renon­cer » à toute pour­suite, ce qui en l’es­pèce, devant cette injus­tice, est un comble.
    • Contester et pour cela consi­gner donc être pré­le­vé autant de fois 135 euros, (*). Attendre dès lors plu­sieurs mois la déci­sion de jus­tice, sans être sur de l’is­sue réparatrice.

    (*)
    – 135×2 = 270 euros
    – 135×3 = 405 euros
    – 135×4 = 540 euros
    -
    −135×10 = 1 350 euros
    -
    Qui peut blo­quer ain­si de telles sommes ?

    À titre per­son­nel, j’ai envoyé un recom­man­dé au ministre des Transports, M. Philippe Tabarot. Quatre pages d’ex­pli­ca­tions, avec pho­to­gra­phies du site.
    J’y demande l’in­dul­gence du ministre pour TOUS les ver­ba­li­sés de la période.

    En ces temps d’in­cer­ti­tude gou­ver­ne­men­tale, je crains qu’il n’y ait plus per­sonne pour me répondre. Alea jac­ta est.
    M. Lebon

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