Les rappels incongrus du Nouveau Front Populaire à… la démocratie

par | 26 juillet 2024 | 3 Commentaires 

Après des semaines de trac­ta­tions et d’in­trigues que nous ne sommes même pas capables d’i­ma­gi­ner, la France Insoumise a enfin trou­vé la future pre­mière ministre de la France. Elle coche en effet toute les cases :

Case à cocher -validée - Détourée Elle est de gauche Pour bien le prou­ver, elle est membre de l’Observatoire National de l’Extrême Droite, en com­pa­gnie d’autres obser­va­trices atten­tives du même acca­bit : Danièle Obono, Clémentine Autain, Manon Aubry ou encore Marine Tondelier.
Elle s’est beau­coup impli­quée pour sou­te­nir le mariage pour tous.
La gauche pur jus.
Case à cocher -validée - Détourée Elle a fré­quen­té les bons éta­blis­se­ments de la gauche bobo
Lycée Louis le Grand à Paris, Sciences Po, London School of Economics à Londres et pour cou­ron­ner le tout, l’ENA. La tra­jec­toire par­faite pour faire par­tie de la caste des intou­chables de l’Administration française.
Case à cocher -validée - Détourée Elle mène une car­rière exem­plaire puis­qu’a­vec elle, la dette explose Elle est nom­mée très vite à la Banque Mondiale, puis bizar­re­ment auprès d’Anne Hidalgo à la mai­rie de Paris, où elle occupe le poste de direc­trice des finances et des achats. Très atta­chée au ser­vice public, elle plombe les finances de la ville(1)

Malgré ce par­cours par­fait, le Nouveau Front Populaire met 3 semaines à la pro­po­ser au poste de Premier ministre. Est-ce parce-que d’autres per­son­na­li­tés sont encore meilleures qu’elle ? Mais cette fois-ci, pro­mis-juré, c’est la bonne candidate !

Lucie Castets - Première ministre

Le Nouveau Front Populaire s’ac­tive autour de sa can­di­da­ture aus­si­tôt accom­pa­gnée d’une cam­pagne pro­mo­tion­nelle appuyée dans tous les médias Mainstream. Cette conni­vence entre la presse des mil­liar­daires et la gauche bobo n’est plus à démon­trer.
Lire notre article de ce jour : Lucie Castets pour­rait alors deve­nir la pre­mière Première Ministre à ne jamais avoir été Premier Ministre(2).

Et puis, badaboum ! Macron n’en veut pas. 

D’abord il gère les Jeux Olympiques et il ne nom­me­ra pas de Premier ministre avant la mi-août. Il ne peut pas tout faire En Même Temps. Il a balayé la can­di­da­ture du Nouveau Front Populaire. « Le nom de Madame Castets a fait pschitt en deux minutes », estime Martin Garagnon. Œuvre de tant de jours en deux minutes effa­cées. Le Nouveau Front Populaire se déchaîne alors et hurle à l’u­nis­son au…

déni de démocratie. 

Morceaux choi­sis :
Huguette Bello
, qui avait décli­né le 14 juillet der­nier la pro­po­si­tion de deve­nir pre­mière ministre au nom du Nouveau Front popu­laire devant le refus du Parti socia­liste, s’indigné du « déni de démo­cra­tie » et ce « mépris » du chef de l’État « qui refuse de recon­naître le résul­tat des élec­tions légis­la­tives ».
Mêmes mots de la part d’Éric Coquerel : « Emmanuel Macron était dans le déni démo­cra­tique, hier il vient d’ajouter la médaille d’or du mépris ». Tout en n’ou­bliant pas de pré­ci­ser qu’il se ver­rait bien ministre de l’Économie dans un gou­ver­ne­ment Nouveau Front Populaire.
Ou encore Aymeric Caron sur BFMTV : « Ce soir, on a assis­té à nou­veau à un déni de démo­cra­tie de la part d’Emmanuel Macron. »

Bien sûr que toutes les déci­sions de Macron ne sont pas ins­pi­rées par la démo­cra­tie. Nous le démon­trons suf­fi­sam­ment dans nos colonnes, comme par exemple le 13 juin 2022 : Élections légis­la­tives 2022 : le nau­frage de la démo­cra­tie. Mais il est par­ti­cu­liè­re­ment cocasse que ces rap­pels à la Démocratie émanent du Nouveau Front Populaire, per­dant de toutes les récentes élec­tions :
Le 9 juin 2024 : Élections euro­péennes ; le Rassemblement National arrive haut la main en tête du scru­tin avec plus de 31 % des voix, le double de la « majo­ri­té pré­si­den­tielle », le triple de la France Insoumise [Source : Ministère de l’Intérieur] :

Listes Sièges Nombre de voix Pourcentage
La France revient !
(Jordan Bardella)
30 7 765 936 31,37 %
Besoin d’Europe
(
Valérie Hayer)
13 3 614 646 14,60 %
Réveiller l’Europe
(Raphaël Glucksman)
13 3 424 216 13,83 %
La France insou­mise – Union popu­laire
(Manon Aubry)
9 2 448 703 9,89 %
La Droite pour faire entendre la voix de la France en Europe
(François-Xavier Bellamy)
6 1 794 171 7,25 %
Europe Écologie
(Marie Toussaint)
5 1 361 883 5,50 %

Donc, à la seule lec­ture des résul­tats des urnes, la France Insoumise ne retient l’ap­pui que d’un Français sur 10 !

Certains poli­to­logues avi­sés ou juristes en droit consti­tu­tion­nel vien­dront objec­ter que les Français n’ont pas vou­lu du Rassemblement National aux élec­tions légis­la­tives qui ont sui­vi. Nous mon­trons dans notre article du 8 juillet et sans aucune contes­ta­tion pos­sible(3) que les Français ont à nou­veau pla­cé « l’ex­trême droite » en tête de leurs préférences :

Résultats du second tour (source minis­tère de l’Intérieur)
Liste des nuances Nombre de voix
RN Rassemblement National  8 745 062
UG Union de la gauche  7 005 527
ENS Ensemble ! (Majorité présidentielle) 6 314 555
LR Les Républicains 1 474 722
UXD Union de l’extrême droite 1 364 949
DVD Divers droite 980 548
DVG Divers gauche 401 063

Ainsi donc, de manière constante et mal­gré une cam­pagne de dia­bo­li­sa­tion outran­cière, les élec­teurs Français per­sistent obs­ti­né­ment à pla­cer le Rassemblement National en tête de leurs pré­fé­rences.

Pourquoi donc le ou la Premier ministre serait-il ou elle issu(e) de la France Insoumise que ne repré­sente qu’une por­tion de l‘«Union de la Gauche », qui n’est qu’un agglo­mé­rat cir­cons­tan­ciel et oppor­tu­niste ? Donc pas même la mino­ri­té : plu­tôt une por­tion de la mino­ri­té, tan­dis que le Rassemblement National repré­sente un par­ti unique. Et ces gui­gnols viennent nous don­ner des leçons de… démocratie !

C’est l’hôpital qui se fout de la charité 

Ces don­neurs de leçons de démo­cra­tie ont mon­tré à la face du monde leur dog­ma­tisme qui devient de l’im­bé­ci­li­té en ne ser­rant pas osten­si­ble­ment la main de leur col­lègue dépu­té lors du vote pour l’é­lec­tion de la pré­si­dence de l’Assemblée Nationale :

Les dépu­tés de gauche ne serrent pas la main de leur col­lègue, dési­gné par le peuple de France, mais ils res­pectent une minute de silence pour les délin­quants notoires(4).

Les dépu­tés de gauche ne recon­naissent pas le résul­tat des urnes et rejettent outra­geu­se­ment le vote majo­ri­taire des Français.

Ce qui est…

un pur déni de démocratie !

Miège n’est pas mièvre

Miège - 26 juillet 2024 - Député proche peuple Miège - 27 juillet 2024 - Cuisine électorale


[NDLR] La locu­tion-phrase « c’est l’hôpital qui se fout de la cha­ri­té » est une expres­sion fami­lière qui signi­fie qu’une per­sonne fait preuve de mau­vaise foi. Elle met en évi­dence le fait que quelqu’un puisse repro­cher à son égal une faute dont il est lui-même cou­pable, ou encore un défaut qu’il pos­sède lui aus­si. Comme un voleur qui répri­mande son com­plice en le trai­tant de « sale voleur » [source]

Les articles du même auteur

Georges Gourdin

Selon le site Capital :

Le mon­tant total des emprunts à long terme de la ville de Paris dépas­sait déjà 7,7 mil­liards il y a un an, au 1er jan­vier 2021. 

Depuis l’ardoise s’est envo­lée pour atteindre aujourd’hui 8,502 mil­liards d’euros. Et compte tenu des auto­ri­sa­tions d’emprunt que la muni­ci­pa­li­té s’est auto-accor­dée pour les 12 pro­chains mois (905 mil­lions d’euros, qu’on peut lui faire confiance pour uti­li­ser jusqu’au der­nier cen­time), la dette devrait se situer au-des­sus de 9,4 mil­liards – exac­te­ment à 9 420 203 453 euros, selon nos cal­culs – à la fin 2022. On est déjà loin des 7,75 mil­liards annon­cés par Anne Hidalgo et pris pour argent comp­tant par son oppo­si­tion et par toute la presse. Mais ce n’est pas fini.

Pour bou­cler ses fins de mois, la mai­rie de Paris ne se contente pas de sous­crire des obli­ga­tions de longue durée, dont les mon­tants s’inscrivent auto­ma­ti­que­ment dans sa dette. Comme un ménage impé­cu­nieux qui, en plus de ses emprunts immo­bi­liers, vit en per­ma­nence à décou­vert grâce à un cré­dit revol­ving octroyé par sa banque, elle a aus­si recours à des avances de tré­so­re­rie, sous forme de billets sous­crits à court terme. Jusqu’en 2018, la muni­ci­pa­li­té n’avait jamais recours à ce type de cré­dits, indignes d’une col­lec­ti­vi­té bien gérée. Mais depuis lors, la situa­tion finan­cière est deve­nue tel­le­ment catas­tro­phique qu’il lui a fal­lu s’y résoudre, ne serait-ce que pour pou­voir payer les salaires de ses fonc­tion­naires à la fin du mois.

Grâce à quoi, les Parisiens, qui étaient déjà les cham­pions de beau­coup de choses, peuvent aujourd’hui s’enorgueillir de por­ter, et de loin, le far­deau finan­cier le plus lourd de tous les habi­tants des grandes villes fran­çaises. En moyenne, bébés com­pris, ils doivent 4 197 euros aux créan­ciers de leur cité, contre 3155 euros pour les Toulousains, 2911 pour les Bordelais, 3078 pour les Lyonnais, et 4054 pour les Marseillais, dont Anne Hidalgo citait il n’y a pas si long­temps la ville comme un exemple de mau­vaise gestion.

Et ils ne sont pas près de se faire rat­tra­per, car leur ardoise ne va sans doute pas ces­ser d’augmenter de sitôt. Contrairement à ce que répète en boucle le pre­mier adjoint Emmanuel Grégoire, son explo­sion n’est en effet nul­le­ment dûe à un acci­dent conjonc­tu­rel – le Covid – pas plus d’ailleurs qu’au désen­ga­ge­ment de l’Etat : elle tient tout sim­ple­ment au fait que la ville a pris l’habitude de vivre au-des­sus de ses moyens.

Il suf­fit de regar­der les chiffres : hors apport pro­vi­den­tiel des loyers capi­ta­li­sés, son bud­get de fonc­tion­ne­ment a été défi­ci­taire à six reprises sur les huit der­niers exer­cices, d’environ 50 mil­lions d’euros en moyenne. Et les docu­ments comp­tables du bud­get 2022 font une fois encore appa­raître une béance dans les 12 pro­chains mois, de 135 mil­lions cette fois. Au vu de l’évolution des effec­tifs com­mu­naux, pas­sés de 54 000 per­sonnes en 2014 à 62 000 aujourd’hui, dont plu­sieurs mil­liers ne font même pas les 35 heures, cela n’a rien d’étonnant…

Q

Lire dans nos colonnes : Casse-tête Castets du 25 juillet 2024

Q

Lire dans nos colonnes : Macron conti­nue la casse de la France du 8 juillet 2024

Q

3 Commentaires 

  1. Les élec­teurs votent et revotent pour être gran­de­ment rem­pla­cés !
    Tout sauf le RN — même si coquille vide et ali­gné ! — le fait est que le vote RN marque une « inten­tion » qui suf­fit à mettre en transe les chiens de Pavlov de gauche et d’ex­trême centre, oppo­sés à voir remettre un peu (tout petit peu) d’ordre dans le bor­del bigar­ré qui porte encore le nom de « France ».
    On se retrouve gros­­so-modo à 35 % vs 65 %. C’est inga­gnable. Sans comp­ter que sur cer­tains conflits la pro­pa­gande offi­cielle et obli­ga­toire a bien ver­rouillé toute pen­sée critique…

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  2. Il y a quand même beau­coup trop de voix qui se portent sur Macron et Mélenchon car la France est désor­mais scin­dée en deux blocs et ce n’est pas demain que cela chan­ge­ra !!! Alors la Démocratie, fou­taise et pitrerie…

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    • On ne peut pas exclure la fraude favo­ri­sée par les pro­cu­ra­tions et les machines à veauter !

      Répondre

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