Combien de temps Christian Estrosi pourra-t-il pavaner avec le drapeau israĂ©lien ? đź‡®đź‡±

par | 18 juin 2025 | 1 com­men­taire

MalgrĂ© l’in­jonc­tion du pré­fet des Alpes Maritimes, Christian Estrosi refuse d’ô­ter les dra­peaux israé­liens qui pavoisent l’HĂ´tel de Ville de Nice. Il avance : Â« J’ai pris des enga­ge­ments face aux Niçois et je main­tien­drai ce geste sym­bo­lique tant qu’il res­te­ra des otages du Hamas Ă  Gaza. Â» Nous n’é­chap­pons pas Ă  la lita­nie incon­tour­nable de la Bien Pensanc : « Je conti­nue­rai jusqu’au bout Ă  mettre son Ă©ner­gie contre toutes les formes d’antisĂ©mitisme et d’antisionisme Â». On y est.

De très nom­breux Niçois ne l’en­tendent pas de cette oreille et mani­festent devant l’HĂ´tel de Ville avec le dra­peau pales­ti­nien (notre illus­tra­tion Ă  la une). Estrosi exas­père les ten­sions par­mi les Niçois et croient les apai­ser en octroyant des per­mis de construire. Nice compte 15 mos­quĂ©es et 6 salles de prière musul­manes. Le macro­nien Estrosi pra­tique aus­si le « En mĂŞme temps Â».

Le parallèle avec le pavois des drapeaux ukrainiens vient immédiatement à l’esprit

Nice - Drapeau Ukraine

Il est vrai qu’à l’é­poque cette dĂ©marche Ă©tait orches­trĂ©e par Paris. Nous avions alors fait un cata­logue des « mai­ries col­lo­bos Â». Tous les pré­fets de France avaient tolé­rĂ© — voire encou­ra­gĂ© — cet affi­chage aus­si mal­adroit qu’os­ten­ta­toire. Puis peu Ă  peu, comme nous l’an­non­cions(1), tous ces dra­peaux de la honte ont Ă©tĂ© remi­sĂ©s au placard.

De même que l’Ukraine n’a pas gagné la guerre contre la Russie, Israël n’a pas gagné la guerre contre l’Iran

L’Ukraine se croyait forte de l’ap­pui de l’OTAN (qui en fait a dĂ©clen­chĂ© les hos­ti­li­tĂ©s contre la Russie), et se trouve Ă  pré­sent fort dĂ©pour­vue lorsque l’OTAN fut vain­cue. L’Organisation Transatlantique n’a pas com­pris qu’en s’at­ta­quant Ă  la Russie, elle s’at­ta­quait aux BRICS et au reste du monde.

Le même scé­na­rio se des­sine aujourd’­hui dans cette guerre entre Israël et l’Iran. L’Iran n’a pas d’arme nucléaire et il n’est pas cer­tain qu’il l’a voulait.

De sur­croĂ®t l’Iran bĂ©né­fi­cie du sou­tien de plu­sieurs puis­sances nuclĂ©aires : le Pakistan, la Chine et la Russie.

Le Pakistan a expri­mĂ© une soli­da­ri­tĂ© ferme avec l’Iran face aux frappes israé­liennes. Le Premier ministre Shehbaz Sharif a condam­nĂ© les attaques israé­liennes comme une vio­la­tion de la sou­ve­rai­ne­tĂ© ira­nienne et a appe­lĂ© Ă  une action inter­na­tio­nale pour y mettre fin. Le ministre de la DĂ©fense, Khawaja Asif, a Ă©ga­le­ment dĂ©cla­rĂ© que le Pakistan sou­tien­drait l’Iran dans tous les forums inter­na­tio­naux, sou­li­gnant des liens pro­fonds entre les deux pays. Il a appe­lĂ© Ă  une uni­tĂ© des nations musul­manes contre ce qu’il qua­li­fie d”« agres­sion israĂ©lienne Â».

La Chine, dans les décla­ra­tions offi­cielles récentes, notam­ment celles de Xi Jinping et Wang Yi, montre une pré­oc­cu­pa­tion face à l’es­ca­lade du conflit Iran-Israël, avec un appel à la déses­ca­lade tout en sou­te­nant la sou­ve­rai­ne­té iranienne.

La Russie a fer­me­ment condam­né les frappes israé­liennes contre l’Iran, qua­li­fiant ces attaques de vio­la­tion de la Charte des Nations Unies et du droit inter­na­tio­nal. En jan­vier 2025, les pré­si­dents Vladimir Poutine et Massoud Pezeshkian ont signé un trai­té de par­te­na­riat stra­té­gique au Kremlin, ren­for­çant les liens diplo­ma­tiques, éco­no­miques et… militaires.

Importante puis­sance voi­sine, la Turquie a fer­me­ment condam­né les frappes israé­liennes contre l’Iran, qua­li­fiant ces actions de vio­la­tions du droit inter­na­tio­nal et d’at­teintes à la sou­ve­rai­ne­té ira­nienne. Le pré­sident Recep Tayyip Erdoğan a appe­lé à la déses­ca­lade tout en expri­mant sa soli­da­ri­té avec Téhéran face à ce qu’il décrit comme une agression.

Bref, c’est pas gagné pour Israël

De fait la DĂ©fense ira­nienne inflige de lourdes pertes Ă  IsraĂ«l avec ses cen­taines de drones qui dĂ©jouent le « dĂ´me de fer Â» israé­lien. Les IsraĂ©liens ne s’y atten­daient pas, et tout comme Zelinsky, Netanyahou(2) s’ef­force Ă  pré­sent d’é­lar­gir le conflit en impli­quant l’Occident.

Au lieu de faire le kakou, Estrosi aurait mieux fait de se plier hum­ble­ment à l’in­jonc­tion du pré­fet, car bien­tôt — la queue basse — il enlè­ve­ra de son fron­ton les dra­peaux israé­liens qui n’au­raient jamais dû s’y trouver.

Lire dans nos colonnes : IsraĂ«l et Ukraine : les États voyous du 16 juin 2025

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  1. Remarquable article

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