Louis Sarkozy humilie les Mentonnais

par | 23 août 2025 | 1 com­men­taire

Ainsi donc Louis Sarkozy qui veut faire de la poli­tique comme papa — parce-qu’on y gagne faci­le­ment beau­coup d’argent(1) tout en assou­vis­sant un égo débor­dant — a por­té son dévo­lu sur… Menton.

Ce n’est assurément pas une bonne nouvelle pour Menton

Marchepied

Louis Sarkozy s’est donc auto-para­chu­té là où il pense avoir le plus de chance d’entrer dans la car­rière. Cela veut dire que Menton est une ville facile, un peu comme une fille facile. Menton mérite mieux que de ser­vir de marche-pied aux ambi­tions poli­tiques de quelques héri­tiers de la grande bour­geoi­sie pari­sienne(2) ! Il n’y a donc per­sonne à Menton pour bri­guer la mai­rie et être au ser­vice des Mentonnais ?

Les Mentonnais ne pour­ront pas accep­ter que la « Perle de France » soit asso­ciée à un nom aus­si lourd à por­ter que « Sarkozy »(3).

Le dimanche 29 mai 2005, au terme d’un débat démo­cra­tique d’une excep­tion­nelle vita­li­té, le peuple fran­çais rejette à une écra­sante majo­ri­té (55%) le trai­té consti­tu­tion­nel euro­péen, pour­tant encen­sé par la qua­si-tota­li­té des médias et de la classe diri­geante. Le 2 juin sui­vant, le peuple hol­lan­dais rejette à son tour le traité.
Nicolas Sarkozy, élu pré­sident deux ans plus tard, va contour­ner le réfé­ren­dum : dès le 13 décembre 2007, il signe à Lisbonne un trai­té qui est une copie conforme du texte reje­té par les Français et les Hollandais. Six semaines plus tard, il fait modi­fier en consé­quence la Constitution fran­çaise par les par­le­men­taires réunis en congrès.
Beaucoup de citoyens, dès lors, vont bou­der les élec­tions, jugeant que leur bul­le­tin ne vaut rien.
[source : Hérodote]

Les Mentonnais n’ac­cep­te­ront pas que leur ville soit asso­ciée au fos­soyeur de la démo­cra­tie. À la limite, « Sarcosi » pour son­ner ita­lien 😉 , et faire oublier les tur­pi­tudes de papa.

Tout le quin­quen­nat de Sarkozy fut une cala­mi­té dont Pierre-Émile Blairon pré­sen­tait une syn­thèse dans nos colonnes le 21 jan­vier 2025 : Haute tra­hi­son : Sarkozy l’Américain.
Du reste Louis Sarkozy a éga­le­ment héri­té de son père sa fas­ci­na­tion pour les États-Unis. Il y a gran­di en grande par­tie. Il est diplô­mé de l’Université de New York (double spé­cia­li­sa­tion en his­toire et phi­lo­so­phie) et titu­laire d’un mas­ter en rela­tions inter­na­tio­nales de l’American University à Washington, D.C. À l’é­poque il élude son nom trop lourd à por­ter, se fait appe­ler Louis Attias, du nom du nou­vel époux de sa mère Cecilia.

Quelle est la légitimité de Louis Sarkozy pour être maire d’une grande ville ?

Il n’a aucune expé­rience autre que celle des pla­teaux de télé­vi­sion. Cela suf­fi­rait-il pour bri­guer la mai­rie de Menton ? Qu’a t‑il fait dans la vie à part être le fils de son père et de sa mère ? Il a bien co-écrit avec celle-ci un livre inti­tu­lé Une envie de désaccord(s). Puis il a écrit en anglais : Napoleon’s Library : The Emperor, His Books, and Their Influence on the Napoleonic Era (2024, Frontline Books)(4).

Louis Sarkozy - Napoléon

Il s’y croit… sauf que le « petit capo­ral » s’est for­gé son des­tin tout seul

« Ma vie pour l’instant est aux États-Unis et un retour en France est inen­vi­sa­geable. Je n’ai aucune volon­té poli­tique, je vous l’assure. Mais on en reparle en 2035. » affirme-t-il fin 2019. Ses attaches avec la France sont donc bien ténues. A for­tio­ri avec Menton.

Il faut croire que l’attente était trop longue pour notre jeune aiglon cos­mo­po­lite. Depuis l’été 2024, Louis Sarkozy inter­vient régu­liè­re­ment sur LCI, la chaîne de… son par­rain Martin Bouygues. Bombardé « spé­cia­liste des États-Unis », il est fré­quem­ment ame­né à com­men­ter l’actualité amé­ri­caine, mais ne peut s’empêcher de sou­te­nir sans faille Israël dans sa conquête ter­ri­to­riale en Palestine avec des pro­pos extra­or­di­nai­re­ment vio­lents. À l’é­poque nous nous étions posé la ques­tion : Au nom de qui s’exprime Louis Sarkozy ? (4 octobre 2024).

La même arro­gance trans­pa­raît lors­qu’il dit : « Si dans quatre siècles les Français ont tous la cou­leur de mon café, je m’en fous. S’ils boivent du vin et payent leurs impôts, on aura réus­si. » [cité par Politico] « on aura réus­si. » C’est qui « on » ? La réponse est : les pro­mo­teurs du Nouvel Ordre Mondial :

Y en a marre de ces blancs-becs !

Nous écri­vions le 4 novembre 2024 dans notre article Attal, Bardella, Branco : l’heur(e) des blancs-becs : « Tous ces blancs-becs ne servent que de vec­teurs au Système qui vous inter­dit de voter pour qui vous vou­lez. » Il faut y ajou­ter Sarkozy fils et Glucksmann fils. Les Mentonnais sont doré­na­vant inves­tis d’une mis­sion his­to­rique salvatrice :

Couper court à la carrière de Louis Sarkozy !

La France leur en sera recon­nais­sante. Lui qui n’a pas hési­té à dire à pro­pos des Palestiniens : « Qu’ils crèvent tous. Israël fait le tra­vail de l’humanité ici », nous lan­çons un appel aux Mentonnais : « Faites le tra­vail de l’humanité ici ». Mais nous ne sou­hai­tons pas qu’« il crève » pour autant…

Simplement qu’il rentre chez lui, aux États-Unis !

En tant qu’ancien pré­sident de la République fran­çaise, Nicolas Sarkozy béné­fi­cie d’un cer­tain nombre d’avantages et de pri­vi­lèges pré­vus par la loi et les usages, bien que cer­tains de ces avan­tages aient été modi­fiés ou réduits au fil du temps, notam­ment après la pré­si­dence de François Mitterrand. Ces avan­tages sont des­ti­nés à sou­te­nir les anciens pré­si­dents dans leur vie post-man­dat, en recon­nais­sance de leur ser­vice à la nation. Voici une syn­thèse des prin­ci­paux avan­tages dont Nicolas Sarkozy béné­fi­cie, basée sur les infor­ma­tions dis­po­nibles jusqu’en 2025 :

1. Indemnité finan­cière
• Retraite d’ancien pré­sident : Nicolas Sarkozy per­çoit une indem­ni­té men­suelle brute de 6 000 euros en tant qu’ancien pré­sident, ver­sée à vie, quel que soit l’âge ou la durée du man­dat. Cette somme est fixée par décret depuis 1955 et n’a pas été reva­lo­ri­sée récemment.
• Cumul avec d’autres fonc­tions : Cette indem­ni­té peut être cumu­lée avec d’autres reve­nus, comme ceux de ses acti­vi­tés au sein du conseil d’administration d’AccorHotels (envi­ron 70 000 à 86 000 euros par an entre 2017 et 2021) ou de ses confé­rences inter­na­tio­nales (par exemple, 100 000 euros pour une confé­rence à New York en 2016).

2. Membre de droit du Conseil constitutionnel
• En tant qu’ancien pré­sident, Sarkozy est membre de droit à vie du Conseil consti­tu­tion­nel, un pri­vi­lège accor­dé par la Constitution fran­çaise (article 56). Cela lui donne :
• Une indem­ni­té sup­plé­men­taire de 14 000 euros net par mois (chiffre actua­li­sé en 2023).
• Un rôle dans le contrôle de la consti­tu­tion­na­li­té des lois et des élec­tions natio­nales, bien qu’il se soit mis en retrait de cer­taines déci­sions sen­sibles (comme celles liées à ses propres affaires judi­ciaires, par exemple l’affaire Bygmalion).
• Cependant, Sarkozy n’a assis­té qu’à 6 réunions sur 27 en 2018, selon Le Figaro, ce qui a sus­ci­té des cri­tiques sur son assiduité.

3. Moyens maté­riels et humains
Bureau et per­son­nel : Les anciens pré­si­dents dis­posent d’un bureau meu­blé à Paris, mis à dis­po­si­tion par l’État, sou­vent situé dans des locaux pres­ti­gieux (par exemple, rue de Miromesnil pour Sarkozy). Ce bureau est accompagné :
• D’un secré­ta­riat per­ma­nent (deux secré­taires, selon Capital).
• D’un col­la­bo­ra­teur direct et d’un chef de cabi­net.
• D’archives per­son­nelles gérées par l’État.
• Le coût annuel de ces moyens pour Sarkozy est esti­mé à envi­ron 200 000 euros pour l’État (chiffre de 2016, selon Le Point).
Véhicule avec chauf­feur : Sarkozy béné­fi­cie de deux voi­tures de fonc­tion avec chauf­feurs, dis­po­nibles à vie, pour ses dépla­ce­ments offi­ciels ou per­son­nels en lien avec son sta­tut d’ancien président.
Protection rap­pro­chée : Il est pro­té­gé par des offi­ciers de sécu­ri­té du Service de la pro­tec­tion (SDLP), géné­ra­le­ment deux agents en per­ma­nence, un pri­vi­lège accor­dé à vie pour assu­rer sa sécu­ri­té en rai­son de son expo­si­tion publique.

4. Avantages logis­tiques et protocolaires
Voyages gra­tuits : Les anciens pré­si­dents ont droit à des billets gra­tuits en pre­mière classe sur Air France (pour les vols domes­tiques et inter­na­tio­naux) et en pre­mière classe sur le réseau SNCF. Ces avan­tages sont valables à vie, bien que leur usage soit par­fois limi­té à des dépla­ce­ments liés à leur statut.
Frais de repré­sen­ta­tion : Une enve­loppe bud­gé­taire est allouée pour cou­vrir cer­tains frais liés à leur rôle d’ancien pré­sident (par exemple, orga­ni­sa­tion d’événements ou récep­tions), bien que le mon­tant exact ne soit pas tou­jours public.
Protocole diplo­ma­tique : Sarkozy béné­fi­cie d’un trai­te­ment pro­to­co­laire pri­vi­lé­gié lors d’événements offi­ciels ou de ren­contres inter­na­tio­nales, bien que cela dépende de son rôle actif (par exemple, ses inter­ven­tions dans des confé­rences internationales).

5. Autres pri­vi­lèges indirects
Réseau et influence : En tant qu’ancien pré­sident, Sarkozy conserve un accès pri­vi­lé­gié à des réseaux poli­tiques, éco­no­miques et inter­na­tio­naux, ce qui lui per­met de mon­nayer son car­net d’adresses via des confé­rences rému­né­rées ou des postes comme celui au conseil d’administration d’AccorHotels.
Pension d’ancien ministre et par­le­men­taire : Avant sa pré­si­dence, Sarkozy a été ministre (notam­ment de l’Intérieur et des Finances) et dépu­té. Ces fonc­tions lui donnent droit à des pen­sions sup­plé­men­taires, esti­mées à envi­ron 2 000 à 3 000 euros par mois pour son pas­sé de par­le­men­taire, selon Le Monde.

Contexte et critiques
Coût pour l’État : En 2016, Le Point esti­mait que les avan­tages de Sarkozy coû­taient envi­ron 2,2 mil­lions d’euros par an à l’État (incluant bureau, per­son­nel, sécu­ri­té, et dépla­ce­ments). Ce chiffre a sus­ci­té des débats, notam­ment sous François Hollande, qui avait pro­mis de réduire ces avan­tages, mais aucune réforme majeure n’a été appliquée.
Condamnations judi­ciaires : En 2025, Sarkozy fait face à plu­sieurs condam­na­tions (affaires Bygmalion, finan­ce­ment libyen, écoutes télé­pho­niques), ce qui a relan­cé les dis­cus­sions sur la per­ti­nence de main­te­nir ces avan­tages pour un ancien pré­sident condam­né. Certains, comme l’association Anticor, ont appe­lé à sus­pendre son siège au Conseil consti­tu­tion­nel, mais aucune mesure légale n’a encore été prise.

Conclusion
Nicolas Sarkozy béné­fi­cie d’une indem­ni­té de 6 000 euros par mois, d’un siège rému­né­ré au Conseil consti­tu­tion­nel (14 000 euros net par mois), d’un bureau avec per­son­nel, de voi­tures avec chauf­feurs, d’une pro­tec­tion rap­pro­chée, et de divers avan­tages logis­tiques (voyages gra­tuits, frais de repré­sen­ta­tion). Ces pri­vi­lèges, bien que coû­teux pour l’État, sont conformes aux usages pour les anciens pré­si­dents français.

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Rappelons qu’à l’é­tat civil Nicolas Sarkozy est ins­crit sous « Nicolas Paul Stéphane Sárközy de Nagy-Bocsa »

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Ce livre à conno­ta­tion auto­bio­gra­phique, que l’au­teur porte à la main dans sa pose pour la pho­to de cam­pagne (notre illus­tra­tion à la une) a été tra­duit en français.

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1 commentaire

  1. Les Mentonnais doivent élire quel­qu’un « de chez eux », qui connaît les forces et fai­blesses de sa ville. Le fils Sarkozy (majus­cule immé­ri­tée) aban­don­ne­ra ses admi­nis­trés à la pre­mière occasion !

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