
Bloquons tout !
Nous en sommes où, un mois après ?
Rappelez vous : à la suite du « blocage » annoncé du 10 septembre 2025, le régime allait s’effondrer et, avec lui, les injustices sociales et les atteintes à nos libertés.![]()
Nous avons bien volontiers relayé l’appel national à la solidarité du peuple pour un arrêt total et illimité du pays(1), mais…

en précisant bien : Ne confondez pas « Le » 10 septembre et « À partir du » 10 septembre !

À partir du 10 septembre : ça change tout !
Tout est là, en effet. Ce n’est pas un jour de grève, qui vient après tous les jours de grève, qui peut changer le cours de l’Histoire. La grève fait partie dorénavant de la culture française, avec sa dimension soixante-huitarde folklo. Il ne faut donc pas compter sur ces cortèges ritualisés et bon-enfant.
La grève — de la consommation —, c’est tous les jours !
C’est tous les jours qu’il faut combattre le Système qui nous détruit. Tous les jours qu’il faut arrêter de (sur)consommer, s’interroger sur ce qui est absolument indispensable et ce qui ne l’est pas. On s’aperçoit alors que l’on peut se passer de beaucoup de choses.
Gardons en mémoire la gourde de Diogène :
Diogène se targuait de pouvoir se passer de tout bien matériel et vivait seul avec sa seule gourde en bois pour se désaltérer à la fontaine voisine, jusqu’au jour où il voit un enfant boire dans le creux de ses mains. Il en est bouleversé et jette sa propre gourde en disant : « Cet enfant qui boit dans le creux de sa main, m’apprend que je conserve encore du superflu ».
Combien de gourdes pouvons nous également jeter ?
Le riches n’ont jamais été aussi riches malgré ces milliers de jours de grève
Alors, on contineue ? Il ne s’agit plus à présent d’exiger plus de salaire, plus d’années de retraite, plus de ceci, plus de cela, puisque ça ne fonctionne pas.
Il s’agit à présent de faire une grève d’un nouveau type, la grève de la consommation. Il s’agit de bloquer le Système par où il tient : le fric. Consommer moins, c’est payer moins de taxes ! Eh oui, tout ce que vous achetez est soumis à la TVA qui est le principal impôt en France, représentant environ un tiers des recettes fiscales de l’État, soit plus de 200 milliards d’euros en 2024. Elle constitue la source de recettes la plus importante pour le budget de l’État, devant l’impôt sur le revenu et l’impôt sur les sociétés.

Faire la grève de la consommation, c’est faire la grève de l’impôt !
Le rapport de force doit changer de registre puisque le « toujours plus » ne marche pas, il faut donc envisager le « toujours moins » ! Et on attend de voir qui cède le premier. C’est ça la grève. Qui craque le premier. La grève de nos anciens si bien narrée dans Germinal.

La Grève au Creusot, tableau de Jules Adler (1899)
Quand il manquera des milliards dans les caisses de l’État et des conglomérats internationaux, les négociations prendront une autre tournure. Prenons exemple sur Gandhi qui a incité les Indiens à se doter d’un rouet et à filer et tisser eux-mêmes à la main leurs tissus et vêtements, selon les techniques artisanales. Il a ainsi ébranlé l’empire colonial britannique.

En outre une consommation bien contrôlée est bénéfique à notre santé et à notre environnement. Et bien sûr à notre budget familial.
Écoutons le poète Francis Cabrel(2) qui décrit si bien nos vies modernes :
J’aimerais que quelqu’un vienne et me délivre mais celui que je viens de choisir
M’a donné juste assez pour survivre et trop peu pour m’enfuir
Et je reste prisonnier de mes promesses
À tous ces marchands de tapis qui me font dormir sur de la laine épaisse
Et qui m’obligent au bout de chaque nuit
À prendre ma place dans le trafic
À prendre ma place dans le trafic
Au lieu de prendre notre place dans le trafic et de se battre pour l’accélérer, sortons en !
Sortons du trafic et de ses embouteillages !
C’est n’est pas l’œuvre d’une journée, c’est une démarche au quotidien qui implique une nouvelle échelle de valeurs.
Plus d’être, moins de paraître.
Lire dans nos colonnes : Le temps est venu du 22 juillet 2025

Ha ha, la grève de la consommation ! Quelle idée ! Je vais dès demain commencer à ne rien acheter, pour faire pression sur l’État. Bon, j’aurai peut-être un petit problème avec la facture d’électricité… Mais au moins, j’apporterai ma contribution à l’ébranlement financier ! J’espère que le gouvernement craquera avant que j’arrive à ne plus pouvoir acheter mes tapis de laine épaisse. Sinon, je me ferai priver de mes courses hebdomadaires de chips… Ah, la lutte ! act 2 ai
Réponse à « act 2 ai » :
Vous proposez quoi, alors ? vous. Des images virtuelles ! Ah, ah, ah !
Vous n’êtes pas dans la vraie vie, celle des ouvriers qui fabriquent et livrent vos chips « en camionnette diesel, se lèvent tôt et fument des clopes ». Ces gens là sont en train de crever et vous n’aurez bientôt plus de chips.